Les jours qui suivent se passent avec une aise surprenante. Arnel annonce dès le petit-déjeuner qu'il est temps qu'il rentre chez lui. Il laisse ses experts travailler avec les paysans pour le moment et assure Reï qu'il n'a pas à se soucier de leurs honoraires. Il déclare également qu'il reviendra bientôt pour voir Nang Faah et poursuivre sa cour. Pourtant, aussi bien Reï qu'Enderlyhn l'ont trouvé légèrement tracassé, mais toutes tentatives d'en apprendre plus ont été détournées par des "Tout va bien, ne vous inquiétez pas."
Reste la question du chevalier Harroch. Dès l'aube, le père Gercin est venu s'entretenir avec lui et en est sorti secoué. "Un homme si bon, perdu dans la violence," s'est-il apitoyé. "Vous aurez du mal à le voir ainsi, seigneur Reï, mais c'est la vérité. Ainsi en est-il de ceux qui vivent par la guerre. Tôt où tard, elle finit toujours par vous rattraper. Il accepte votre justice et vous implore de lui pardonner son offense, pour que sa mort ait un sens."
Que le seigneur d'Eshir lui accorde ou non son pardon, la sentence est appliquée publiquement, devant les parents éplorés de la jeune employée du manoir. Ils remercient bien le seigneur Reï de sa fermeté, et d'avoir intercédé en leur nom auprès de l'Eglise, qui les a copieusement dédommagés.
La hache ou la corde ? C'était pas clair dans la discussion avec Katt
L'après-midi même, un pigeon voyageur portant un bref message de la capitale arrive :
Le plus tôt sera le mieux.
Haguen