[PN2] - Résumés

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Telenn
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Message par Telenn »

Hé le Chacal ! Tu dégages avec ta bande de chacals ! Mais ça fait 2 fois « Chacal »… (29/03/2022)

Au lendemain de la beuverie, alors que tout Nassau ronfle encore, van Aarde, une corbeille de fruits en présent, vient prendre des nouvelles et discuter un peu. Emdswijk est avec lui.
Il souhaite réunir les deux équipages sur la plage le soir pour parler du passé et du futur. Maugemeur lui annonce que Jennings a des plans. Mais le sourire de van Aarde indique qu’il est déjà parfaitement au courant des plans en question. Corentin demande au hollandais s’il souhaite s’allier avec Jennings : van Aarde est surpris de cette question, comme si la réponse était évidente, et dit que ça fera aussi partie de la discussion du soir.
En attendant, les pirates passent le temps en diverses activités. Maugemeur s’instruit en lisant un traité de signalisation. D’autres s’entrainent et se forment. Corentin parcourt tout Nassau pour trouver un fusil de boucanier. Mais il fait chou blanc. Ce genre d’armes est trop rare et trop convoitée.
En faisant son travail de renflouement des victuailles et autres réserves de la Résurrection, Kabouácoüatiti constate que van Aarde provoque pas mal de réactions : son retour, la capture de la frégate, l’équipage hétéroclite.

Quand vient le soir, les équipages bigarrés de la Résurrection et du Gelukkige se retrouvent sur la plage. L’ambiance est plutôt joyeuse. En dehors des indiens des marais, tous les pirates de toutes ethnies sont mélangés. Emdswijk est tellement joyeux d’avoir retrouvé son capitaine, qu’il ne se départit pas de son sourire. Il en va de même pour les autres hollandais. Le repas est arrosé de madère généreusement offert par van Aarde et de whisky apporté par les pirates de la Résurrection.

Au milieu de la fête, deux personnes approchent : John Wills et Jennings, seuls, sans leur équipage. Ils se joignent aux fêtards. Jennings salue chaleureusement van Aarde.
Après les banalités festives, van Aarde se lève, sa chope en étain à la main. La même expression étrange qu’il avait arboré plusieurs fois auparavant, apparaît de manière fugace sur son visage. Le feu éclaire le capitaine d’une lueur orangée, qui lui donne une allure d’un autre monde. Après un silence qui paraît durer une éternité, il allume un cigare et entame son récit.

Il commence par lever son verre pour ses compagnons tombés au combat face aux espagnols. Ceux de son équipage lèvent leur verre aussi, et sans se forcer. Puis le hollandais enchaine sur sa déception : Maugemeur et ses amis qui l’ont abandonné, tout comme ce chien de Winthorpe. Ni les pirates de la Résurrection, ni Emdswijk ne comprennent… Mais van Aarde ajoute que c’est là ce qu’il pensait en revenant d’entre les morts… Son salut lui est venu des indiens des marais qui l’ont sorti de la vase et qui l’ont conduit dans leur antre. Leur chaman a usé de sa magie pour guérir son corps et son âme. Du processus, il lui en reste des cicatrices qu’aucune médecine ne saurait apaiser : physiquement et mentalement. Son regard semble encore se perdre… Une chose hantait alors son esprit : se venger de Maugemeur et Winthorpe. Souhaitant que chacun garde son sang-froid, Carpenter fait des signes aux hommes d’équipage qui s’échauffent un peu. Cunningham est d’ailleurs presque debout quand un Calusa lui met la main sur l’épaule pour le calmer. Cela semble réfréner le pirate.
Le hollandais poursuit son récit. Alors qu’il trompait la mort – il fait un clin d’œil à Maugemeur – quelques hommes fidèles, en compagnie de Calusas, l’ont recueilli. Hopikita lui a alors révélé ce qu’il s’était passé et van Aarde a compris et son esprit s’est apaisé. Mais il avait à présent une dette envers le chef Calusa. Il a donc voulu libérer les prisonniers indigènes des espagnols. Le hollandais a monté un groupe qui a passé plusieurs jours près des camps. Les libérateurs ont profité d’une brèche dans la sécurité et ont opéré une manœuvre sanglante. Ils ont fait main basse sur du rhum, de l’or et un sloop espagnol. Quand tous les spectateurs rient de bon cœur et de satisfaction, van Aarde les nargue : « Voilà tout ce qu’il vous suffit ? ». Apparemment, pour la plupart : oui !
Mais bien mieux que cela : le hollandais trouve amusant de voir qu’un humain peut être loquace quand sa vie est en jeu. Quelques espagnols ont rejoint l’équipage pour retourner à San Augustin. Il fallait agir rapidement : localiser la cible, former l’équipage. Pour faciliter les choses, van Aarde n’a pas hésité à utiliser l’or amassé lors de l’attaque du camp. Et c’est ainsi que la frégate de Montoya devint celle de van Aarde. L’hidalgo devait être fou de rage… Une lueur de malice éclaire à nouveau le visage du hollandais.
À l’issue des aventures à San Augustin, ceux qui ont goûté à la vie de pirate ont décidé de continuer leur route avec le hollandais.

Aujourd’hui, van Aarde n’en veut plus aux pirates de la Résurrection. Il parcourt l’assemblée du regard en s’arrêtant plus longuement sur Maugemeur, Bocanegra et Carpenter. Le hollandais interroge ces derniers à propos de Winthorpe. Apparemment, il est parti… Et c’est aussi bien. Van Aarde est on ne peut plus d’accord avec Maugemeur.

L’ambiance s’étant grandement réchauffée depuis la tension créée par van Aarde en début de soirée, Jennings vient embrasser le hollandais. Un profond respect semble les lier. Quant à lui, Wills a l’air plus intéressé de lier connaissance avec les indiens.

Quels sont les projets de van Aarde ? Les mêmes que ceux de Jennings : un accord qui tient encore et qu’il compte bien mener à son terme. L’or espagnol tend ses bras et il est temps de s’organiser pour le récupérer. L’or maudit, selon Maugemeur. Van Aarde réplique que l’or est maudit pour ceux qui en font mauvais usage. Trompe-la-Mort rétorque que quand plus d’hommes en meurent qu’ils n’en profitent, il est maudit.
Van Aarde ne partage pas cet avis. Il s’est servi de l’or pour libérer les hommes du joug de Montoya et de la couronne espagnole. Pour ponctuer les mots de son nouveau capitaine, un espagnol se lève et jure fidélité à l’équipage du Gelukkige !
Selon van Aarde, ce n’est pas parce qu’un ouragan a balayé les navires que l’or est maudit. Jennings rebondit : ce projet remonte à fort longtemps, puisqu’il en avait parlé à Current et à van Aarde. Il n’attendait plus sa venue, mais son retour relance le projet.

L’équipage de la Résurrection pourrait être convaincu de rejoindre la chasse à l’or, par de nouvelles informations de la part de van Aarde. Le hollandais sort de sa manche un croquis sommaire sur lequel se trouvent les défenses du camp de Palmar de Ays. 3 épaves y ont été repérées : la Nuestra Señora de la Nieves, la Nuestra Señora de la Conceptión et la Nuestra Señora del Carmen y San Antonio.
Van Aarde a cherché à confirmer les informations et y est parvenu au travers de plusieurs sources. En protection du camp, deux tartanes armées font les allers-retours vers une flûte qui charge l’or avant de retourner vers les colonies espagnoles.
La quantité d’hommes en capacité de se battre serait de 45 sur le camp principal et 15 sur le camp secondaire. Ces hommes travaillent aussi au chargement de l’or. Il y a, en plus, des esclaves Calusas et noirs. 3 canons sont disposés à terre dans le camp principal. Mais il faut aussi compter sur les marins embarqués sur les navires.

Sans revenir sur le manque de décision des pirates de la Résurrection, tous se penchent sur un plan pour attaquer les camps et récupérer l’or…

Pour faire pencher encore plus la balance en faveur des pirates, Jennings dit qu’il faudrait convaincre le capitaine John Martel. Et il serait bien que l’équipage de la Résurrection se décide. Van Aarde rappelle l’accord… histoire d’influencer la décision de Maugemeur. Ce dernier confirme qu’il aurait du mal à vivre avec une promesse non tenue. Mais cela ne concerne que lui et il ne peut pas parler pour tout l’équipage.
Jennings et Wills ne sont venus qu’en invités et seuls. Et il leur faut rallier d’autres hommes.

Pour l’instant, le projet rassemble 4 équipages, soit 220 hommes. C’est insuffisant pour s’occuper des 4 cibles. Et l’alliance a besoin d’informations plus fraiches, d’autant que la Havane renforce la présence à cause de la concentration d’or dans la zone. D’un autre côté les hommes déjà présents sont certainement épuisés. Jennings se demande si les espagnols de van Aarde ne pourraient pas jouer les loups dans la bergerie.

C’est alors qu’on demande leur avis aux pirates. Le premier à être interrogé, certainement parce qu’il reste un peu en retrait, Corentin annonce qu’il n’est toujours pas pour la quête de l’or. Mais tenir une promesse : oui, évidemment. Kabouácoüatiti avance qu’il s’agit de fondre sur les espagnols pour le bien commun de Nassau et de la piraterie. À la surprise générale, Champigny partage le désintérêt de Corentin pour l’or. Lui-même est plus intéressé par la perspective d’aventures plus palpitantes : par exemple, courir les mers vers les Antilles et chasser là-bas.
Carpenter demande un vote à main levée : une grosse majorité valide la décision de rejoindre l’entreprise. Les moins concernés étant les anciens esclaves.

Maugemeur et le conseil restreint se déplacent officiellement vers Jennings, Wills et van Aarde pour se joindre à l’expédition. Tous se réjouissent de la décision et entérinent l’acte avec du rhum et du madère. Ils ont aussi bon espoir de rallier Hornigold. Van Aarde se charge de le convaincre, grâce à ses relations passées avec lui. Et l’équipage de Maugemeur lui servira de soutien.


2 jours ont passé. Les conseils de nombre d’équipages se sont réunis. Les bassines de punch sont prêtes. Tous les grands capitaines sont là ainsi que d’autres plus obscurs.
Les présentations sont faites. Les questions sont soulevées : quantité d’or, forces en présence, tactique et défenses… Finalement, il n’y a pas tant de pirates qui se prononcent en faveur de l’expédition.

Un homme d’Hornigold fait son apparition et jette un froid sur la réunion : un certain Winthorpe arrive… Sans même laisser le temps au messager de se pousser, le Chacal entre avec ses deux bras droits. L’accueil est glacial et lugubre. Maugemeur crache même au sol. Cependant, Hornigold fait un effort et prend sur lui de l’accueillir le plus convenablement possible.
Winthorpe exige de participer à l’action avec son cotre et ses 35 hommes d’équipage. Il vient de la Tortue où il a passé du bon temps. Il est complètement partant pour l’expédition et, en regardant van Aarde, il jure fidélité au projet et promet de se comporter en vrai pirate.

Comme il avait pu le faire auparavant, Corentin exprime ouvertement son dégoût de Winthorpe. Ce dernier proclame avoir réglé ses dettes. Mais la vigie fait remarquer que la dette n’est pas réglée pour tous, en regardant van Aarde. Ce dernier affirme vouloir régler ses différends, mais plus tard. Pour Maugemeur, l’aversion qu’il a pour Winthorpe, le pousse à déclarer clairement qu’il refuse de partager l’aventure avec le Chacal. Puis il se lève pour quitter la réunion. Corentin et Kabouácoüatiti le suivent, ainsi que bon nombre de pirates de l’équipage.
Van Aarde vient aussitôt rechercher les hommes. Il propose de laisser Winthorpe rejoindre l’expédition et ajoute, avec espoir et un sourire entendu, qu’un accident est vite arrivé… Mais Maugemeur insiste et refuse catégoriquement de travailler avec lui. Dans ce cas, van Aarde propose de mettre un véto pour la participation de Winthorpe.

Finalement, le groupe revient à l’assemblée, en plein brouhaha. Le silence se fait aussitôt. Winthorpe a un sourire jusqu’aux oreilles, l’air très sûr de lui. Jennings est en retrait et observe. Tout comme Wills. Hornigold essaie de garder contenance. Cockram a la même posture que Winthorpe mais avec un regard qui jette des éclairs envers ce dernier. La Buse est très détaché. D’ordinaire peu loquace, Martel prend la parole et refuse qu’une enflure de cette sorte fasse partie de la coalition, même si lui-même ne sait pas s’il participera au projet.
Winthorpe réagit aux propos de Martel en lui lançant un regard haineux. Van Aarde soutient Martel, tout comme Maugemeur. Le hollandais va jusqu’à menacer le Chacal d’un duel sur la plage…
Jennings propose à Winthorpe de retourner à ses activités à la Tortue ou ailleurs, pour le bien commun.
Hornigold finit, de manière polie, par inviter Winthorpe à quitter l’île. Mais Winthorpe confirme que le duel tient toujours. Sauf que ses deux sbires le retiennent et le font sortir avec difficulté, sous les rires railleurs de La Buse et Martel.

Corentin décide de suivre discrètement Winthorpe, laissant les autres à l’assemblée. La vigie constate que les trois types vocifèrent. Winthorpe retourne à sa chaloupe et rejoint le San Cristobal qui met les voiles. Corentin file au fort et tente de discerner la direction prise : plein ouest.

À la réunion, les discussions reprennent, plus sereinement. Afin de rallier les autres capitaines, Maugemeur utilise les valeurs pirates et la corde sensible, tandis que van Aarde utilise à la fois les faits et le rassemblement d’ethnies et de nations si bigarrées.

Hornigold et Cockram se rallient. Martel refuse. La Buse reste indécis. Même sans la Buse, il y a déjà 400 pirates qui participeront à l’expédition.

La décision est fêtée. Mais il restera la chasse-partie à rédiger et une date à trouver pour le départ et tout un tas de détails à régler.
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Préparatifs (18/05/2022)

Vendredi 8 novembre 1715
Pendant plusieurs jours, les pirates de Nassau s’occupent à préparer l’expédition contre le camp espagnol de Palmar de Ays. Les points qui ressortent sont les suivants : espionnage et renseignement, modifications du navire, entrainement des marins à la navigation et au combat, tant sur mer que sur terre (entre autres les tactiques de guérilla des Calusas et des indiens des marais), poursuite de Winthorpe, ralliement des indiens, préparation des phases tactiques, préparation d’explosifs pour saboter les navires, infiltration du camp grâce aux espagnols de van Aarde – voire Sandro – et aux Calusas.
Van Aarde confie une information importante qui permet de donner un peu plus de temps de préparation aux pirates : courant octobre, la météo était particulièrement néfaste et les espagnols ont pris du retard dans les opérations de récupération de l’or.
De son point de vue, Jennings positionnerait l’attaque aux alentours de la fin du mois de décembre.

Après avoir mis en commun les idées, les équipages s’organisent et se répartissent les tâches.
La Résurrection met les voiles vers la Havane avec une partie des pirates de Maugemeur. Les autres restent à Nassau pour s’entrainer.
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Message par Telenn »

Buena Vista Pirate Club (15/06/2022)

Mardi 12 novembre 1715
La Résurrection file vers la Havane à toute vitesse sous des vents favorables.
Le débarquement se fait par les terres pour éviter tout risque d’être reconnus par les autorités, suite à la dernière visite des pirates mais aussi vis-à-vis du navire qui a été pris aux espagnols.

Samedi 16 novembre 1715
Il est 16 heures quand la Résurrection approche de la colonie espagnole. Il y a pas mal de monde à l’extérieur de la ville. Et tous ces gens se dirigent vers la cité, à cheval, en voiture ou en chaises à porteur. Le gratin cubain débarque.
Côté mer, plein de navires envahissent la rade et les douanes semblent débordées. La majorité est composée de caboteurs.

Que se passe-t-il donc à la Havane ? Une fête ? La visite d’un notable du continent ? Sandro est persuadé qu’il s’agit de festivités pour la fin des travaux de construction de l’hospice pour lépreux ordonné par le gouverneur. Beaucoup de fonds nécessaires proviennent de mécènes locaux. Ces derniers viennent apprécier ce pour quoi ils ont généreusement donné.
Ayant vécu quelque temps dans la ville, Sandro craint un peu de se faire reconnaître. Les autres décident d’entrer sans cérémonie.
Les remparts dissimulent la grosse effervescence qui règne dans la cité. Le gratin cubain n’est rien d’autre qu’une tribu de bourgeois et de riches propriétaires terriens qui se sont déguisés en nobles poudrés et emperruqués.

Aussitôt dans l’enceinte de la cité, Corentin se propose pour aller fureter du côté de l’hospice et, si la fête n’est pas prévue là, d’aller voir ailleurs. Son but étant toujours le même : laisser trainer ses oreilles et glaner des rumeurs. Il annonce qu’il se rendra à la Sirène, chez Doña Teresa pour y retrouver les autres. En fait, Sandro l’accompagne au début. Tandis que la vigie se fond parmi les badauds et les visiteurs, le médecin aborde ses compatriotes et les questionne.

Bocanegra prend la direction de la Sirène pour retrouver la trace de Christopher Winter et entendre les dernières nouvelles du gouverneur. Maugemeur, qui s’était enfermé dans la cabine pendant le trajet, prétextant un besoin d’étudier ses cartes, reste un peu en retrait, mais lui emboîte le pas.

Quant aux autres marins, ils partent écumer les tavernes du port.

À la léproserie, quelques ouvriers achèvent les travaux. Le bâtiment n’est pas terminé et il faudra encore plusieurs jours voire semaines pour accueillir les premiers occupants. Quoi qu’il en soit, l’accès au bâtiment est interdit pour le moment. D’autres curieux trainent leurs sabots dans les parages. De fait, les opinions sur l’hospice sont mitigées. Certains pensent que c’est une bonne chose pour la ville et même l’intégralité des colonies espagnoles de l’ouest. D’autres estiment que le gouverneur devrait penser à ses administrés en priorité au lieu de dépenser sans compter pour des parias.
Si l’hospice en lui-même est décrié, c’est encore pire pour la fête qui est donnée en son honneur. D’autant que la population n’est pas conviée… Elle aura juste le droit à un discours depuis le palais du gouverneur.

En se rendant dans les tavernes, les pirates remarquent un navire à deux mâts, battant pavillon français… La rade est occupée par une vingtaine de navires de guerre. Il y en a moins que lors du départ de la Flotta de Indias. Mais beaucoup d’entre eux sont des navires des douanes et des navires de guerre rapides. Il n’y a que peu de gros vaisseaux et le niveau d’entretien général laisse à désirer.
Une fois attablés et après avoir payé quelques chopes à leurs collègues de boisson, les pirates apprennent que le navire français est le Sceptre, un brick taillé pour la course. Ils apprennent aussi que Don Salmon avait demandé 35 soldats au gouverneur pour protéger le trésor récupéré. Cette demande a été reçue dans le courant du mois d’août. Il y a potentiellement eu d’autres expéditions mais aucune information précise ne circule.
Shaky retrouve la trace de Christopher Winter : il se fait passer pour Luis Garcia Mendes, un « négociant ». Il apprend aussi qu’il y a des débouchés commerciaux pour la Résurrection : un ancien boucanier manchot de Puerto Rico est assez peu regardant. Il est surnommé El Lisiado (l’estropié).

Quand Maugemeur et Bocanegra poussent la porte de la Sirène. Doña Teresa tique en les voyant et se précipite vers eux en jetant des regards apeurés tout autour. Elle les conduit dans un salon « qu’ils ont réservé ». Elle ouvre ledit salon avec une clef cachée dans son corset. Il s’y trouve une table ovale et huit chaises. Elle sort pour leur apporter des rafraîchissements puis elle revient. Elle s’excuse alors mais elle les informe qu’ils ne sont pas les bienvenus à la Sirène. Depuis le mois de juillet, le gouverneur leur a mis sur le dos l’incendie et la fusillade qui y ont eu lieu. L’avis de recherche vise notamment le « grand blond vêtu de rouge », mais ils sont aussi concernés. Teresa a été interrogée par les hommes du gouverneur. Elle n’a évidemment rien dit. Elle ajoute, pour atténuer le drame, que les portraits qui ont été dessinés ne sont pas du tout ressemblants. En souriant, elle avoue même que Bocanegra est bien plus beau en personne.
Malgré ces mauvaises nouvelles, la propriétaire de l’établissement informe les pirates que le gouverneur donne une soirée de gala en l’honneur de l’hospice. La soirée aura lieu le lendemain soir. Doña Teresa fournira une planque pour passer la nuit. En revanche, ce ne sera pas dans son établissement : outre l’avis de recherche, la Sirène est complètement occupée par les riches visiteurs.
Elle termine par une nouvelle qui fait l’effet d’un coup de canon. Le capitaine Daire est arrivé la semaine passée à la Havane, le 8 novembre. Il voulait voir Clara. Il était à bord d’un brick français en provenance de Brest.

C’est à peu près à ce moment que les autres pirates arrivent à la Sirène. Chacun partage ses informations.

Puis, à la demande de Bocanegra, Clara passe voir les pirates à la fin de son service, l’air épuisé. Moyennant quelque compensation sonnante et trébuchante, elle délie sa langue. Daire s’est déjà entretenu avec le gouverneur. Clara est contente de profiter du charmant Daire. Le coup de canon relatif à l’apparition de Daire est suivi d’une salve complète. Daire n’est pas venu seul… Il est accompagné d’un autre capitaine : Aigremont. Maugemeur esquisse un mouvement de recul au nom du capitaine. Et Bocanegra grimace. Il l’avait percé à Saint Malo, mais pas suffisamment pour qu’il meure… Le Sceptre est le navire d’Aigremont. Bien décidé à garder un coup d’avance sur ce maudit capitaine, Maugemeur allonge 100 pièces de 8 pour avoir des nouvelles d’Aigremont dès que Clara en aura. Et surtout pour qu’elle ne parle pas des pirates à Aigremont, ou à qui que ce soit. Il enjoint la belle de se méfier de cet homme. De toute façon, Clara ne l’a pas encore vu et ne le connait pas.
Maugemeur a connu Aigremont quand ils étaient tous deux corsaires sur le navire de Jacques Cassard. Ils ont fait l’école des pilotes ensemble. Aigremont a gravi les échelons à la fin de la guerre de Succession d’Espagne, puis a roulé sa bosse en tant que marchand. Lors d’une partie de jeu à la taverne, à Saint Malo, Aigremont a parié le carnet de William Dampier et l’a perdu au profit de Maugemeur. Cet épisode a conduit Maugemeur en prison, et Aigremont aux portes de la mort, avec une blessure au bras droit et une cicatrice à l’oreille accompagnée d’un « c’est de la part de Maugemeur » susurré par Bocanegra. Avant cette sombre histoire, les deux ex-corsaires étaient cul et chemise.
Et voilà qu’Aigremont, ex-capitaine marchand, arrive sur un navire de guerre en compagnie de Daire.

Afin de savoir le niveau de danger relatif à l’avis de recherche, Nathan Button se rend à la capitainerie. Il y découvre des portraits plus qu’approximatifs de van Aarde, Carpenter, Maugemeur, Bocanegra, Murphy, Champigny, Jaouen, Kabouácoüatiti, et deux ou trois autres hommes qui lui sont inconnus. Ce qui est certain, c’est que ni Corentin ni Sandro ne sont mentionnés. Le nom qui figure sur l’avis est celui que Champigny avait endossé en tant que capitaine: Charles Bouchot.

Il est temps pour Doña Teresa d’envoyer les pirates dans un genre de grange où ils peuvent passer la nuit. Mais avant, elle leur confie d’autres informations.
Don Francisco Salmon et Sebastian Mendes sont les 2 seuls capitaines de la Flota de Indias à avoir survécu aux naufrages. Don Salmon a pris le commandement de ce qui restait. Il a envoyé son pilote à la Havane pour chercher des renforts, et Mendes à San Augustin pour rapporter des vivres, des vêtements et des outils. Au début du mois de septembre, l’entreprise de Don Salmon a été qualifiée de succès. Et en décembre, des renforts pourraient être programmés pour Palmar de Ays. Les pirates ne doivent donc pas trainer.

Dès le lendemain, ils doivent poursuivre leurs activités. Il est prévu entre autres d’aller fouiner du côté du Sceptre. Corentin fera équipe avec l’Aiguille pour faire parler les marins dans les bars. Les autres tâcheront de trouver « Luis Garcia Mendes » : Winter. Le tout, en évitant Aigremont et Daire.
Quant à Bocanegra, il veut infiltrer la soirée du gouverneur.
Enfin, Maugemeur est tiraillé. Il infiltrerait bien la soirée à condition que Daire et Aigremont en soient…
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Re: [PN2] - Résumés

Message par Telenn »

Aigremont : aigre et mort (27/06/2022)

Dimanche 17 novembre 1715
Chacun se rend accomplir ses tâches. Corentin et l’Aiguille filent au port pour infiltrer les marins français et recueillir des informations.
Le Sceptre est un brick pris aux Anglais en 1704 ; auparavant il s’appelait le Nottingham. Il est taillé pour la course et est fortement armé de 21 canons. Il n’a pas beaucoup de points faibles et son état est très bon. Il est parfaitement équipé et est manœuvré par 77 hommes. Il est arrivé le 8 novembre de Brest et les pirates n’obtiennent pas la date prévue de départ. Le capitaine du brick est Aigremont. Il aurait reçu sa mission directement de l’amiral Victor-Marie d’Estrée, commandant en chef de la flotte du Ponant. Les marins ne sont pas au courant des secrets d’état, mais ils savent que c’est politique et en lien avec la mort de Louis XIV.
Brest va bien mais la mort du roi a déstabilisé le royaume, même si on s’attendait à des remous de par sa longue maladie. Philippe d’Orléans a pris la régence avec l’idée de réformer assez profondément le royaume. Il tient à s’assurer des bonnes relations avec le gouverneur de Cuba, Laureano de Torres y Ayala.

Avant d’arriver à Cuba, Torres était le gouverneur de la Floride. Il a fait construire le Castillo San Marcos à San Augustin. Puis il est redevenu gouverneur de Cuba en 1713. C’était un allié de la France contre les Anglais pendant la guerre de succession d’Espagne. Il est marié et père de trois enfants. Il est actuellement assisté de deux Alcaldes, qui gèrent les affaires courantes, administratives et judiciaires : le capitaine Mateo de Cárdeñas y Guevara et Ambrosio Menéndez.

El Lisiado, le manchot receleur, a pour nom Hernan Rodriguez.

Dans la journée, entre deux emplettes, Bocanegra apprend que Winter sera présent à la soirée. Il se choisit un nom d’emprunt pour s’introduire chez les riches de la Havane : Roberto Caballero de Murcia.

Le soir venu, Bocanegra et Roberts se rapprochent du palais, suivis de leurs « serviteurs » : Maugemeur et Kabouácoüatiti. Comme prévu, la soirée commence par un discours du gouverneur, tout en remerciements et platitudes pour flatter sa cour et le bas peuple. Il y parle aussi d’un de ses proches qui est atteint de la lèpre… C’est donc pour ce proche qu’il a lancé la construction de l’hospice. Il ajoute politiquement qu’il l’a fait pour les autres malheureux atteints aussi.

La place est fortement surveillée, et le palais verrouillé : un rat ne pourrait pas y entrer sans se faire repérer. Des marchands ambulants sont là pour que la populace fasse la fête à l’écart des bourgeois qui vont au palais pour se faire servir par les nombreux laquais et valets. Il y a environ 200 invités. La réception a lieu dans le grand hall qui dégouline d’ors et de décorations aux styles espagnol et locaux. Certains convives jurent un peu : ce sont clairement des nouveaux riches peu habitués à l’étiquette et aux manières ampoulées des cours d’Espagne.

Les discussions vont bon train et les pirates infiltrés en profitent. Le problème des pirates touche les colonies anglaises, mais les gouverneurs de ces colonies commencent à s’en plaindre. Enfin, surtout les négociants. Les Espagnols sont bien au courant de l’existence de Nassau et s’en agacent de plus en plus : les pirates sont définitivement une espèce à exterminer. Quant à l’or : une partie a été mise en sécurité à San Augustin, mais il est évident que les camps vont être attaqués. D’où les renforts qui vont être envoyés sur ces sites. La marine a besoin de temps pour s’organiser, mais ce sera fait avant la fin de l’année, ou au pire au début de 1716. 3 millions de pièces de huit auraient déjà été récupérées à Palmar de Ays. Et beaucoup plus à San Augustin. Il reste encore quelques épaves à localiser et fouiller.

Roberts essaie de répandre la rumeur selon laquelle les pirates vont plutôt attaquer les villes et pas les camps.

De son côté, Bocanegra s’approche de Cárdeñas qui parle avec un ami. Après avoir écouté quelques instants leur conversation, il s’avère que cet ami n’est autre que Luis Garcia Mendes ! Tout en parlant avec l’alcalde, Mendes semble pointer quelqu’un dans la foule. Kabouácoüatiti, qui reste en retrait, repère un homme de dos avec une longue perruque grise : Antoine Daire. Il se trouve que Mendes demande ce que fait cette personne ici. Cárdeñas répond qu’il s’agit d’un capitaine français qui a miraculeusement survécu à l’ouragan et qui est revenu de France pour s’entretenir personnellement avec le gouverneur, au sujet de la Flotta de Indias. Mendes cherche à récupérer des informations. L’alcalde ne sait rien de particulier à part que Daire aurait une mission qui tient spécialement à cœur au gouverneur.

Suite à la perte des balles de tabac lors des naufrages, la production a augmenté dans les colonies avec une flambée des prix. Le gouverneur soutient à fond le commerce du tabac. Par conséquent, les plantations historiques de Cuba (manioc, etc.) vont être remplacées par du tabac. Quand une nouvelle flotte sera prête, le tabac devra être prêt aussi. Il paraîtrait que des navires aient été affrétés d’Espagne et envoyés à l’ouest pour rapatrier l’or vers l’Espagne.

Sandro joue les docteurs en quête de travail. À Palmar de Ays, une soixantaine d’hommes venant de différentes zones est regroupée sous le commandement de Don Salmon. Des villages d’indigènes peuvent pourvoir au ravitaillement. San Augustin aussi. Les conditions sont très dures et les espagnols sont fatigués. Une relève est prévue en soldats (25) et en ouvriers, en décembre ou janvier. Elle sera acheminée par une frégate probablement escortée d’une tartane. Sur le site se trouvent 150 marins survivants et 50 esclaves : du travail à profusion pour un médecin, qui plus est un chirurgien.

Le gouverneur Torres supervise le sauvetage de l’or à distance. Il paraît qu’il serait préoccupé par la récupération d’un document ultra confidentiel à destination du roi d’Espagne (initialement confié à Don Antonio Echeverz y Zubiza, le commandant de la Nuestra Señora del Carmen y San Antonio). L’or lui importerait moins que le document… Le problème est que cette épave est plus compliquée à atteindre et explorer.

Pendant un temps, en octobre, les recherches ont été suspendues à cause des intempéries.

Quand Mendes est enfin seul, Roberts engage la conversation avec lui. Maugemeur se tient à côté avec un plateau, toujours en retrait. Roberts se fait passer pour un armateur et souhaite faire des affaires avec Mendes. Il l’entraine un peu à l’écart, puis il l’appelle Winter et lui présente Maugemeur, qui fait toujours de son mieux pour passer pour un serveur. Winter est déstabilisé un instant mais se reprend et évoque le surnom de Trompe-la-mort avec un clin d’œil. L’auberge de la Luna, où loge Mendes, accueillera un rendez-vous dès le lendemain.

En déambulant, Bocanegra repère une oreille écorchée… L’Espagnol l’observe quelques instants. Aigremont a l’air passablement éméché et continue à siroter…

La soirée tirant en longueur, le nombre de convives diminue et les risques d’être découverts augmentent.

Quand Maugemeur apprend où est Aigremont, il réussit à se maîtriser pour ne pas aller le provoquer. Néanmoins, il ne peut plus le quitter du regard. C’est Roberts qui aborde Aigremont. Après quelques échanges, Aigremont fait venir Daire qui se joint à la conversation. Lassé et peu intéressé, Aigremont lâche le groupe pour trouver plus d’alcool… Daire reprend la discussion avec Roberts en se vantant de sa survie à l’ouragan : il a bifurqué avant la tempête et pris le large plutôt que de s’engouffrer dans le canal. Il a rallié Brest sans trop de dommages, au mois d’août. La mort de Louis XIV a précipité les choses. C’est uniquement à son retour à la Havane qu’il a appris le naufrage de la flotte espagnole et a échangé avec le gouverneur en personne sur le sujet. Gouverneur qui est son ami. Il est en mission diplomatique mais semble réticent à en parler devant Aigremont. Le Griffon n’était pas prêt à reprendre la mer. C’est pourquoi il s’est embarqué sur le Sceptre… Daire loge au palais, contrairement à Aigremont qui n’est pas du même monde…

Revenu de sa journée sur le port, Corentin traine du côté du palais. Alors qu’il cherche un moyen de « visiter » la demeure du gouverneur, il repère Aigremont qui sort avant de vomir contre un mur. Corentin s’approche de lui comme un mendiant et lui fait les poches avant de se cacher. Il attend qu’Aigremont reprenne contenance et s’en aille pour le filer discrètement. Aigremont zigzague vers le port et entre dans une taverne… Mais sans bourse, il se fait malmener par le tavernier. Il jure, il s’énerve, il lève la voix quand on lui demande de régler. Puis il se fait jeter comme un malpropre et menace l’aubergiste en portant la main à sa rapière. C’est sans difficulté qu’il se fait dégager après avoir vociféré en français. Il erre lamentablement sur le port et s’étend sur les pavés du quai où il sombre rapidement dans un sommeil éthylique. Joueur, Corentin décide de lui prendre sa rapière à ce moment et sans difficulté. Il s’en va, très fier, retrouver Maugemeur pour lui faire cadeau de l’épée emmaillotée dans un linge « trouvé » en train de sécher sur une corde à linge.

Bocanegra et Kabouácoüatiti, qui ont aussi suivi Aigremont, voient la vigie dérober la rapière et décident d’aller voir l’ivrogne à leur tour. Kabouácoüatiti fait le guet : personne à l’horizon. Bocanegra s’agenouille à côté d’Aigremont et lui dit à l’oreille « Maugemeur et Bocanegra viennent finir le boulot », avant de planter sa dague à plusieurs reprises dans les côtes. Au premier coup de poignard, Aigremont se réveille pour émettre des gargouillis mêlés de sang. Sans même attendre les derniers soubresauts du capitaine, Bocanegra se relève, toise sa victime et la pousse du pied. Aigremont roule et s’enfonce dans les eaux du port, ne laissant qu’une mare de sang sur les pavés.

Toujours au palais, Maugemeur et Roberts entendent le gouverneur et l’alcalde parler de Daire. Il est en passe d’accepter la proposition de Torres. Ce dernier a l’air satisfait de cette décision.

À la grange qui sert de refuge aux pirates, tous finissent par se retrouver. Premier arrivé, Corentin apprend de Kabouácoüatiti qu’il détient l’arme d’un mort et qu’il devrait se méfier car cela peut porter malheur de s’en servir… Corentin est abasourdi : il avait pris la rapière dans l’espoir que Maugemeur puisse s’en servir lors de sa vengeance envers son ancien ami.
Quant à Trompe-la-mort, en apprenant qu’Aigremont n’est plus, il est tiraillé entre le soulagement et le dépit de n’avoir pu se venger lui-même. En revanche, il est ému du cadeau de Corentin. Ne voulant pas utiliser la rapière, il annonce qu’il a l’intention d’exposer ce trophée dans la cabine de la Résurrection. Il demandera à Carpenter de confectionner un étui à la hauteur de la qualité de l’arme et du prestige qu’elle représente pour l’équipage.
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Re: [PN2] - Résumés

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La prise de Palmar de Ays (27/08/2022)

Lundi 18 novembre 1715
C’est dans la journée qui suit la soirée du gouverneur, que Maugemeur, Bocanegra et Roberts rencontrent le receleur El Lisiado, dans une taverne du port. Ils essaient de lui vendre la frégate. El Lisiado exige 60% de la revente. Les négociations s’entament avec pour objectif de démarrer des relations à long terme. Un petit jeu de celui qui pisse le plus loin se joue entre le receleur et Maugemeur. Pendant ce temps, Bocanegra insiste sur le fait que ce n’est qu’un début et que la frégate, c’est juste pour se mettre en jambes. Impressionné et joueur, El Lisiado propose de descendre sa part à 50%. Maugemeur accepte à 55% volontairement. Encore plus intrigué, le receleur demande à servir le meilleur rhum pour la table, appuyé par Maugemeur qui ne veut pas être en reste. Les pirates et le receleur discutent ensuite de manière plus ouverte sur d’autres sujets. El Lisiado se réoriente actuellement sur le commerce de tabac, ce dernier étant en vogue à la Havane ces derniers temps. Bocanegra évoque la Flota de Indias. Mais les pirates n’apprennent rien de plus de leur nouvelle relation. En revanche, certaines informations sont déformées.
Les pirates apprennent, ou confirment, que Jennings est l’ami d’un ami d’El Lisiado : un certain Luis Garcia Mendes. C’est-à-dire Winter. Son intention est d’attaquer les espagnols. En dehors de ces affaires, El Lisiado n’a pas l’air d’apprécier Winthorpe. Il affirme que ce chien ne respecte jamais sa parole.
Lorsque le groupe se sépare, El Lisiado confirme qu’il enverra un homme à Nassau pour inspecter la frégate. Il a des relations à Santo Domingo et à San Juan de Puerto Rico.

Pendant ce temps, Corentin profite de sa journée pour se faire faire une boucle d’oreille en or chez un orfèvre de la Havane.

Le soir, à l’auberge de la Luna, un établissement cossu qui tranche avec le reste du quartier, les membres du conseil de la Résurrection présents à la Havane font la connaissance officielle de Winter. Il est élégant et surtout il n’est pas seul. Il est venu avec un espagnol qu’il présente comme son intendant : le señor Jose Mirallas, qui n’est autre que son second. Maugemeur lui propose d’intégrer l’entreprise de récupération de l’or. Trompe-la-mort explique un peu le plan. Winter est dubitatif sur les possibilités de coordination entre Hornigold et Jennings. Corentin lui répond que vu qu’il connait bien les deux, il pourrait servir de lien entre les deux capitaines. Winter est honoré de l’attention que les pirates lui portent mais il a peur de mettre en danger sa position avec les autorités de la Havane. Ce qu’il essaie de bâtir à la Havane va au-delà de quelques pièces. Mais Roberts lui rappelle que le butin serait de 3 millions de pièces de huit. Revoyant sa position, il insiste un peu sur le fait qu’il ne veuille pas se griller en se faisant reconnaître par des renforts espagnols, par exemple. En revanche il pourrait œuvrer pour huiler les rouages. Il réclame une part quand même. Convaincu par le groupe, Winter demande une semaine pour retrouver le Revenge et se rendre à Nassau.

Les principales missions étant accomplies, les pirates rentrent au bercail.

Dimanche 24 novembre 1715
La Résurrection subit un grain en arrivant à Nassau. Maugemeur utilise ses compétences de navigateur pour que le second, Bocanegra, dirige la manœuvre et guide parfaitement le navire dans le port. L’équipage resté sur l’île, réduit à cause de la pluie, accueille la Résurrection. Les nouvelles données par Carpenter sont un peu décevantes : seul l’équipage de la Résurrection a travaillé l’expédition : charpenterie, tactiques de combat, mousquet… Les autres n’ont pas particulièrement bossé : ils se sentent supérieurs et expérimentés. Ce qui n’est pas complètement faux…

Lundi 25 novembre 1715
La pluie cesse dans la nuit. Le soleil écrase les pauvres habitants. Maugemeur, Bocanegra et Carpenter vont faire un rapport détaillé à Jennings, Hornigold, Wills et van Aarde. Winter va venir mais ne participera pas directement, sauf en cas de nécessité. Hornigold et Jennings sont agréablement surpris. Ils n’y croyaient pas trop à cause des relations de Winter avec Cuba. Hornigold semble laisser filtrer de l’admiration vis-à-vis de la réussite de la mission.

Une rencontre formelle sera organisée quand Winter sera là.

De son côté et pour finaliser son petit objectif personnel, Corentin va voir Velasquez pour se faire percer l’oreille. Il peut désormais arborer fièrement sa boucle d’oreille toute neuve, en espérant bien qu’elle lui permettra d’être encore plus efficace à son poste de vigie.
Puis il part faire un tour chez les indiens des marais pour participer à l’apprentissage de leurs techniques qui tournent autour de rituels magiques lorsqu’ils s’enduisent de boue ou de vase pour se fondre dans l’environnement et provoquer la peur chez leurs proies. Ils allient la surprise avec des tactiques de guérilla, entremêlant harcèlement et retraite organisée. Corentin pratique avec beaucoup d’enthousiasme.
Le soir, il rend visite à N’Doumba qui veut s’engager et signer la chasse-partie, tout comme bon nombre d’anciens esclaves qui n’ont pas vraiment d’autres choix de carrière sur cette île peu propice à l’agriculture.

Vendredi 29 novembre 1715
Winter arrive enfin à Nassau. Ce qui donne l’occasion d’organisée une nouvelle orgie sur la plage.

Samedi 30 novembre 1715
Une nouvelle réunion des conseils pirates peut avoir lieu. John Wills est nommé maître de cérémonie. Tout d’abord, Hornigold remercie l’équipage de Maugemeur pour avoir permis l’organisation de cette réunion. Winter modère ces propos car il n’a encore rien décidé. Il n’est affilié à aucun groupe de pirates en particulier.

Observant les différentes factions, Carpenter constate qu’Hornigold et van Aarde semblent se montrer un profond respect.

Winter reprend. Il met un navire à disposition pour l’expédition. De son côté, il restera en retrait et agira en soutien, au besoin. Et il se porte garant des relations entre Hornigold et Jennings. En contrepartie, il exige une part équivalente aux autres sur le butin.

Jennings propose d’attaquer pendant les fêtes de la nativité parce que les espagnols seront plus occupés et relâchés. Van Aarde ne veut pas que les Calusas servent de chair à canon. Hornigold veut attendre janvier pour rallier encore plus de capitaines, d’autant que les Espagnols n’auront certainement pas le temps d’envoyer les renforts prévus.

À la mention des renforts français en la personne de Daire ainsi que le document de Torres, van Aarde se montre extrêmement intéressé mais les pirates partis à la Havane n’en savent pas plus. Selon lui, le document peut avoir un lien avec les bijoux de l’infante d’Espagne.

Wills et van Aarde ne sont pas chauds pour retarder. Jennings estime que 200 pirates de plus réduiraient la part de chacun.

Thatch propose une attaque brutale et massive par la mer sans attendre. Cockram abonde dans son sens. Cela déplait à Hornigold. Jennings et Wills désapprouvent l’attaque brutale vu qu’un objectif est la perte minimum de pirates.

Jennings propose de partir le 10 décembre et de faire une halte à Bimini. De là, des éclaireurs peuvent partir sur Palmar de Ays. L’avantage supplémentaire de Bimini est de pouvoir prendre les renforts espagnols au piège, voire de se servir des prises pour approcher les camps.

Thatch essaie de savoir pourquoi il y a un différend entre Maugemeur et Winthorpe : fourbe, traître, violent sans raison.

Revenant au sujet principal de la réunion, Kabouácoüatiti propose que les éclaireurs partent en avance et retrouvent le reste de la flotte à Bimini pour éviter de perdre plus de temps que nécessaire. Cette proposition est validée par tous et le plan est ainsi arrêté.

La chasse-partie est décidée : chaque pirate participant à l’expédition recevra une part, comme s’il s’agissait d’un seul équipage sur plusieurs navires.

Lundi 2 décembre 1715
C’est le départ des éclaireurs : de Gelukkige et la Résurrection, qui embarque un homme compétent pour l’infiltration, provenant de chaque équipage.

Avant le départ, van Aarde vient souhaiter bonne chance à Maugemeur et lui donne rendez-vous à Bimini.

Samedi 7 décembre 1715
Arrivée sur les Keys de Floride. Van Aarde mouille sa frégate et fait mettre à l’eau chaloupes et canots avant de remonter les rivières, guidé par les indiens des marais et les Calusas.

La Résurrection approche de Palmar de Ays. Tout d’abord, les pirates observent les navires ancrés aux abords. Tout semble être comme van Aarde l’avait indiqué. Il y a une flûte, une goélette franche et une tartane.
La flûte présente un chargement assez important. C’est une petite flûte marchande en assez bon état, d’une cinquantaine de mètre de long qui doit pouvoir embarquer 800 tonneaux au maximum. Seuls les hommes de quart sont visibles : une dizaine. Il faut 25 hommes pour manœuvrer un navire de ce genre.

La tartane est armée en guerre. Les espars sont faits en bois recherché. Elle doit être difficile à réparer, mais est en parfait état. Si elle est prise, la démâter et garder tous les espars pour les revendre permettrait un bon profit. C’est un navire très léger, rapide et muni d’avirons. Il doit être affecté à la protection de la flûte. À bord, l’équipage est conséquent et en effervescence. Des ordres sont donnés. Les pirates constatent que la tartane entame des rondes dès l’aube.

La goélette franche (patache) semble taper dans l’œil de Maugemeur. Son état est excellent et elle est armée pour la guerre : elle présente 14 sabords. L’équipage est aussi en effervescence : Les pirates assistent à la mise à l’eau d’un canot.

Si les navires présentent de l’activité, il n’en est rien sur les épaves et les ilots.

Les éclaireurs descendent à terre et se faufilent plus ou moins discrètement jusqu’à la lisière de la végétation proche du camp principal des Espagnols.

Le camp est entouré d’une palissade en bois de deux mètres de hauteur, fabriquée avec les restes des navires échoués, surtout la Nuestra Señora de la Conceptión). Des feux marquent l’entrée ainsi que quelques autres points à l’extérieur et à l’intérieur du camp. Des pierriers ont été installés à l’entrée. Le camp commence à sortir de sa torpeur, surtout dans les couches des Calusas qui se font réveiller par les Espagnols.
Le reste du camp présente une tente montée en dehors de la fortification avec un sous-officier de marine et 2 plantons dont un qui surveille une toute petite partie de la palissade. L’agitation commence de ce côté du camp : les soldats et marins se réveillent, prennent un petit-déjeuner avant de se disperser, sous les ordres d’un officier.

Pendant la journée d’observation, les pirates assistent aux allers-retours des navires, marins et Calusas qui plongent sur les épaves, ressortent des marchandises, les chargent sur les canots et chaloupes, qui eux-mêmes viennent déposer leur chargement sur la plage où des marins trient les découvertes avant que celles-ci ne soient rechargées sur des annexes envoyées vers la flûte pour entasser le tout. Une tente sert à stocker les trouvailles les plus précieuses. Elle est sévèrement gardée à l’intérieur du camp, mais aussi à l’extérieur : c’est la vocation de la tente située au nord.
Pendant ce temps, la tartane continue à naviguer de manière aléatoire mais toujours au large, tout en s’attardant autour de la flûte à chaque passage. La goélette reste faire des rondes uniquement entre les ilots.

Parmi les indiens, l’un semble jouer le rôle d’interprète : il pourrait servir de point de contact aux pirates pour l’attaque terrestre. Il semble qu’il y ait 40 Calusas dont certains malades. Mais ces malades sont exécutés dès qu’ils ne sont plus bons à la tâche.
Il y a aussi 30 marins dans le camp. Plus tous ceux qui dorment sur la goélette.

En termes d’armement, la goélette est équipée de 15 canons (pièces de 4 et 6) ; la tartane est équipée de la même façon. Quant à la flûte, elle possède 14 pièces de 4 et 6. Sur la plage, trois pièces de 18 sont mises en batterie face à la mer et des pierriers défendent la terre.

Le Bras se propose pour enclouer les canons en arrivant à la nage le jour de l’attaque. Le groupe se demande quel navire saboter : la tartane car c’est la plus rapide ; la goélette car elle présente le plus gros danger pour l’attaque terrestre et la prise à revers des navires pirates. Cela restera une décision à prendre par les capitaines pirates réunis, de retour à Bimini.

Vendredi 13 décembre 1715
Forts de leurs informations, les éclaireurs retournent à Bimini et font leur rapport aux autres pirates qui sont déjà là.

Il est décidé de saboter la goélette. Une charge sera placée sur le gouvernail et les haubans seront cisaillés. L’explosion de la charge servira de signal aux pirates pour démarrer les attaques par mer et sur la terre. Trois navires coinceront la tartane en l’encerclant. Emdswijk sera chargé de mettre la flûte hors d’usage avec de Gelukkige.
Pendant ce temps, les Calusas et des pirates envahiront le camp par la terre tandis qu’un petit navire de débarquement enverra des renforts par la plage. La Résurrection viendra s’occuper de la goélette pour l’empêcher de nuire.

Lundi 16 décembre 1715
Van Aarde revient à Bimini : il a réussi à rassembler 80 guerriers Calusas. Ils stationnent à une demi-journée de marche du camp espagnol.

Jeudi 19 décembre 1715
La flottille pirate rejoint les côtes de Floride à proximité du rendez-vous avec les indiens qui sont déjà là. Les troupes terrestres débarquent.
Tous se souhaitent bonne chance en attendant l’explosion qui déclenchera l’attaque.

Les troupes progressent lentement jusqu’au campement de Palmar de Ays.

Dans la nuit du 19 au 20 décembre 1715
C’est le départ depuis la plage pour le commando de sabotage composé de Corentin, Le Bras et huit hommes. Arrivé sous la poupe de la goélette, Corentin vient placer les charges au niveau de l’arbre de gouverne. Les autres, menés par Le Bras, viennent saboter les cadènes, juste assez pour qu’elles cèdent aux premières manœuvres. Le compte à rebours étant lancé et n’arrivant pas à nager suffisamment vite, Corentin se fait aider par Le Bras. Sur le chemin du retour, le commando entend un gros boum. Le signal est donné.

De Gelukkige manœuvre et tire sur la flûte. Le grand mât est bien abîmé.
Hornigold et Cockram fondent sur la tartane ; Wills, est en retrait, suite à une mauvaise manœuvre. La tartane est coulée par le premier tir sur sa poupe par les canonniers de Thatch. La Résurrection défonce la hune de la misaine de la goélette.

Sur terre, Le Poileux fait exploser la tête de Don Salmon au tout début du combat et répand de la pulpe aux alentours. Kabouácoüatiti profite d’un tas de bois posé devant le camp pour s’élancer et sauter par-dessus la palissade. Il atterrit en fendant en deux un soldat espagnol paniqué. Bocanegra ferraille avec Juan Miguel à l’entrée du camp. Carpenter se prend une balle de mousquet dans le bras et réplique à la hache en faisant tomber son ennemi à la renverse. Bergson se prend une balle qui le blesse à la tête. L’Aiguille met un adversaire hors combat. Les Calusas prisonniers se rebellent particulièrement violemment contre leurs tortionnaires.

La victoire est rapide et écrasante. À part quelques pirates tombés... La goélette se rend. Les soldats déposent les armes. Un gigantesque tas est constitué au milieu du camp. Corentin reste méfiant devant cette victoire « trop facile ». L’interprète Calusa vient prendre un trophée sur le cadavre de Don Salmon : son appareil génital.
Devant les débordements, les capitaines présents tentent de mettre de l’ordre dans leurs équipages. Van Aarde surprend un pirate espagnol de son équipage s’en prendre violemment à un prisonnier espagnol. Il le perce de sa rapière en disant « on a dit que ça suffit ! ». Les rares prisonniers survivants sont entassés dans des tentes. Les Calusas se regroupent à l’écart du camp. Ils sont rejoints par van Aarde. Kabouácoüatiti braque les réserves des Espagnols pour partager avec les Calusas prisonniers.

La visite de Bocanegra dans la tente à prises précieuses révèle les marchandises : épices, colorants, or, documents. Parmi ceux-ci, il trouve des morceaux de papier dont une page peu lisible à cause de son séjour dans l’océan.

« (…) de notre affaire en très haut lieu, il m’est devoir d’enquérir Votre Majesté Très Catholique que nos archives de Lima ont dévoilé un savoir fortuit dont je me réjouis très assurément. S’il s’avère que les richesses du dernier des Incas promises au Marquis de Los Atabillos existent bel et bien en ce monde, il se pourrait que l’énigme conduise Votre Majesté Très Catholique vers ce dont toute la Castille a rêvé depuis que ces terres sont nôtres. Les récits dont font état les fidèles de l’Ordre des Prêcheurs sont quelque peu hasardeux mais laissent entrevoir que ce que seul Dieu a pu créer git enfoui sur les terres que traverse le Rio des Amazones. À ce point il me semble opportun de poursuivre l’ouvrage dans les archives de Sevilla, lesquelles sont mentionnées par les récits de notre Saint Église à la gloire de nos augustes ancêtres. Si Votre Majesté Très Catholique (…) »

Bocanegra se souvient que le Marquis de los Atabillos n’est autre que Francisco Pizarro.

Sur le sort des prisonniers, Thatch se prononce pour l’exécution. Il est soutenu par quelques autres mais la majorité est pour laisser le choix : piraterie ou rester sur la plage.

Les marchandises sont toutes embarquées sur les différents navires. Y compris les pièces de 18 qui pourront être mises en batterie dans le fort de Nassau.

Les pirates quittent Palmar de Ays quand la nuit tombe.

Samedi 28 décembre 1715
Arrivée à Nassau. Pendant le trajet, Bocanegra révèle au conseil de la Résurrection sa trouvaille à propos des richesses du dernier des Incas. La décision est prise de partager avec l’ensemble des conseils pirates.

Quand l’information est diffusée, van Aarde demande à voir le document et s’empresse de le lire. Il est captivé par ce qu’il apprend. Pour lui c’est une légende, mais il a les yeux qui pétillent. Il n’est pas le seul à être intéressé. Hornigold mais aussi Winter. Même si ce dernier ne semble pas convaincu de la réalité du trésor.

À la grande loterie pirate, Corentin gagne une dague d’apparat faite pour les escrimeurs. Il en fait cadeau à Bocanegra. Kabouácoüatiti, qui a reçu des instruments de navigation, offre une longue vue à la vigie. Carpenter offre un fusil de boucanier à Corentin. Au désarroi complet du charpentier, la vigie lui donne alors 600 pièces de huit… Jaouen reçoit de la cardamome en grande quantité.
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Re: [PN2] - Résumés

Message par Telenn »

Et maintenant, qu’allons-nous faire ? (09/12/2022)

La part de butin se monte à 1527 pièces de huit. La répartition est faite selon la chasse partie.

À Nassau, les pirates sont accueillis en héros. La grande beuverie démarre avec une tournée générale offerte par Maugemeur. En conséquence, l’aura de l’équipage, sur qui retombe la gloire de Trompe-la-mort, s’accroît sur l’île.

Entre deux gorgées de bière, rhum, whisky ou autre, chacun raconte l’histoire qui s’embellit et se déforme de plus en plus.

La nouvelle année arrive au milieu des festivités.

Après avoir fait une copie du document de Don Salmon, les pirates révèlent le document aux autres équipages. Van Aarde se montre intéressé pour récupérer la lettre originale. Le lot qu’il a reçu en plus, est une magnifique rapière, celle d’Ubilla. Mais il en est un peu trop amoureux… Maugemeur l’examine et l’admire sous le regard jaloux du Hollandais.

Les pièces de huit commencent à fondre.

Corentin, qui se lasse des festivités monotones, observe les mouvements les plus évidents à Nassau. En l’occurrence, ce sont ceux des frères Cockram pour le commerce. Rien de suspicieux.
Plutôt isolé, van Aarde prend du bon temps avec son équipage mais reste surtout enfermé dans sa cabine.

L’équipage de la Résurrection souhaite trouver un repaire pour pouvoir planquer son or. Maugemeur commence à scruter les cartes pour trouver un endroit bien placé, suffisamment secret et facile à défendre.

Pendant ce temps, d’autres s’intéressent à la lettre de Don Salmon. L’Ordre des Prêcheurs est un ordre religieux à l’origine des Dominicains (encore appelés Jacobites), né au XIIIème siècle à Toulouse sous l’impulsion de Dominique de Guzmán. C’est un ordre mendiant. Les Dominicains ont participé à la conquête du Nouveau Monde. Ils ne sont pas du genre à être indulgents avec les hérétiques.

La Résurrection part en mer avec un équipage réduit pour explorer les différentes options de repaire. Le navire se dirige vers Caïcos. Il faut cinq jours de navigation pour arriver en vue des côtes. En chemin, la Résurrection ne croise que très peu de navires.

Bocanegra aide Maugemeur à négocier l’entrée dans la baie de l’île en forme de croissant. Maugemeur retranscrit sur papier le chemin sécurisé zigzagant entre les récifs et les bancs de sable. Le meilleur choix est une plage de sable bordée de jungle. Des cocotiers, du manioc, d’autres sources de nourriture dont des oiseaux et des singes. Mais Kabouácoüatiti repère des mancenilliers : des arbres ressemblant à des pommiers mais certainement le végétal le plus dangereux pour l’homme : tout est toxique. Même rester sous le feuillage lors d’une pluie est dangereux. Seul point d’ombre : il n’y a pas d’eau potable a priori. L’eau de pluie pourrait combler ce manque.

En bref, cet endroit pourrait satisfaire les exigences de l’équipage. Pour radouber, il faudrait juste trouver un autre endroit.
Carpenter commence à noter ce dont il aura besoin pour installer un campement et un système de récupération d’eau douce, de pluie.

Comblés par cette base potentielle, les pirates retournent vers Nassau en longeant les routes commerciales. Quelques voiles croisent au loin : des navires imposants de type frégate ou flûte.

Samedi 18 janvier 1716
Le Gelukkige n’est plus là quand la Résurrection rentre à Nassau. Van Aarde a demandé à faire ses amitiés à Maugemeur et au reste de l’équipage avant de partir, une semaine plus tôt, de manière subite.

Face à cette nouvelle, le conseil se demande quoi faire. Interroger le gouverneur sur le reste de la lettre. Interroger Daire qui est très ami avec le gouverneur. Les discussions partant dans tous les sens, le conseil décide d’écouter les avis de chacun à son tour.

Corentin veut partir à l’aventure. La richesse ne l’intéresse pas. Il est suivi par Champigny et Bergson.
Kabouácoüatiti veut faire des prises pour obtenir un bateau plus grand. Mais il veut aussi griller la politesse aux Espagnols en ce qui concerne le trésor des Incas.
Maugemeur persiste dans son idéal d’unifier la nation pirate, créer une république, une démocratie. Il est suivi par McKenzie et d’autres, même s’ils sont plus mitigés. Le capitaine utilise la symbolique de l’or de Pizarro.
Carpenter veut partir à la chasse au trésor, sachant que ce n’est pas son but ultime.
Bocanegra veut tout faire pour contrarier la couronne espagnole. Pourquoi pas prendre un autre navire. Quant à la nation pirate, il n’en a clairement rien à faire.

Le conseil de l’équipage doit se réunir pour décider de son avenir. Murphy suggère au capitaine d’inclure la quête de Pizarro dans le grand tout, en suivant la ligne initiée par Maugemeur. Son capital crédit est énorme : une courte mais glorieuse histoire.

En discutant autour d’un verre, John Wills annonce aux pirates que van Aarde est reparti pour la Havane. Wills est certain que la lettre y est pour beaucoup. Wills aussi est intrigué et se demande s’il n’irait pas lui-même à Lima… Il signale au passage que les archives sont des archives religieuses. Donc forcément dans un édifice catholique.

Lors du conseil, Maugemeur se sert de l’émotion pour lier le côté mystique de sa résurrection avec la mission à Lima pour récupérer l’or des Incas. L’auditoire est capté et ne prend pas Maugemeur pour un messie ou un illuminé. La plupart des pirates pense que derrière le capitaine, il y a un cerveau… Les ravages de la sangria, apportée bassine après bassine par le coq ?

Et les autres capitaines ? Concurrence ou alliés ? Et la nation pirate à construire ?
Maugemeur demande si certains veulent quitter le navire : certains en regardent d’autres. Mais personne ne prend cette décision. Et quand l’Aiguille crie « hourra ! », l’ensemble des pirates reprend après lui tout en trinquant.

Avant toute chose, la Résurrection fait un passage par le nouveau repaire baptisé l’Huile de Palme (prononcer Île de Palme) pour déposer les trésors, rapidement. Puis le navire prend la direction de la Havane.

Lundi 10 février 1716
C’est l’arrivée à la Havane. Il pleut des bouts (pas de cordes sur un navire). Non loin de l’entrée du port espagnol, croise un navire douanier, une goélette à hunier : le navire de rêve de l’équipage de Maugemeur. Le hasard fait bien les choses…

Les pirates ne peuvent pas laisser passer cette aubaine. Le plan : attendre que la goélette aborde la Résurrection puis laisser les douaniers monter dessus. La vigie, le Poileux et Cunningham sont chargés de moucher les actionneurs de signaux de hune en cas d’alerte. Des nageurs contourneront la goélette en nageant.

Quatre soldats encadrant un officier accompagnent Bocanegra, déguisé en capitaine espagnol , jusque dans la cabine. Il répond à des questions de routine et explique que le safran est endommagé et que le charpentier est en pleine réparation. Il invente une histoire de personnalité à déposer à San Juan avant de retourner à Merida, le port d’attache.
Quand l’officier veut envoyer « Enrico » prévenir la goélette qu’elle va devoir prendre le lougre en allège pour qu’il puisse réparer à la Havane, Bocanegra égorge l’officier de sa rapière. Maugemeur sort du placard et attaque un des soldats. Champigny et Murphy sautent sur les autres espagnols. Les pirates revêtent les uniformes des douaniers, remontent sur le pont et attaquent l’équipage de la goélette. Sur la hune, les moucheurs dégomment les marins affectés aux signaux.
Sur le pont, les pirates prennent un net avantage mais les espagnols résistent. Quand certains commencent à hurler dans l’espoir d’alerter le fort, les moucheurs les font taire. Carpenter intime aux survivants de se rendre mais ils refusent. Cependant, ils capitulent quand Kabouácoüatiti découpe le bras de son adversaire d’un coup de hache magistral.

Les pirates s’éloignent de la Havane avec leur prise. Les espagnols sont mis en geôle. C’est alors que le fort émet des signaux. Bocanegra répond que la goélette part escorter le lougre. La Santa Perpetua est rebaptisée le Phénix, pour perpétuer la thématique de la résurrection.
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Re: [PN2] - Résumés

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La Havane, nid d’espion (07/10/2023)

Les navires pirates trouvent refuge dans une caye, sur les côtes cubaines.

Lundi 10 février 1716
Carpenter reste à bord pour orchestrer le maquillage du Phénix. Un groupe de pirates se rend à la Havane.

Mardi 11 février 1716
Après une journée de marche pour atteindre la ville, c’est en soirée que le groupe arrive enfin.
Il est décidé que chacun endossera au moment opportun une autre identité.

Corentin se déguisera en laquais de Bocanegra. Ce dernier se fera passer pour Antonio Banderas, le capitaine de l’Estrella del Sur. Corentin se débrouille pour trouver des souliers, des bas, un ruban pour nouer ses cheveux en catogan et une veste.
Maugemeur sera Schumacher, le second de Banderas. Shaky restera en marin. Kabouácoüatiti jouera un serviteur de l’armateur noble, lui-même incarné par Jaouen : Jacquesin Doux

De gros nuages noirs se profilent sur fond de soleil couchant. Un grain est à prévoir dans la nuit ou le lendemain.

Le groupe se rend à la Sirène où il récolte quelques informations. Van Aarde a séjourné à la Havane. Il est arrivé deux semaines auparavant.
Doña Teresa descend l’escalier, gracieusement et pleine de charisme, comme à son habitude. Elle est un peu surprise de trouver les pirates dans son établissement. Mais elle délivre quand même un message de van Aarde pour Trompe-la-Mort. Elle sort un petit papier de son corset et le tend au capitaine.

Nulle terre à conquérir,
Nul trésor à quérir,
Nul autre chemin que celui des cieux,
La fortune ne sourit-elle pas aux audacieux ?


Le dîner servi aux pirates est un plat de pécari au madère. Aussitôt après, les pirates font retraite dans la salle spéciale dont Teresa donne la clef. Bocanegra lâche une vingtaine de pièces de huit pour obtenir des informations de la part de la propriétaire.
Van Aarde est resté 1 à 2 semaines à la Havane. Il semblait déterminé. Il a demandé expressément de remettre le billet à Maugemeur. Il est parti le 6 février selon le registre de l’établissement. Il n’a pas été revu depuis. Il a un réseau assez important à la Havane. Il a demandé à Teresa de l’informer des actions du groupe quand il reviendra. Il connaît la ville comme sa poche. Enfin, van Aarde s’est entretenu avec Clara, la favorite de Daire.

Afin de déterminer les pistes à suivre, le groupe se penche une nouvelle fois sur la lettre retrouvée dans l’épave. Après réflexion, l’Ordre des Prêcheurs devrait correspondre aux dominicains. Certains pensent qu’il faudrait interroger l’évêque Valdez. Il est le créateur de l’hospice pour lépreux avec Torres. Son bras droit est le Padre Juan Alcedo, un théologien, très accessible ; en tout cas, bien plus accessible que Valdez.

Clara livre quelques informations intéressantes. Puerto Bello, sur l’Isthme de Panama, est un des ports d’embarquement de la flotte d’argent du Pérou depuis des siècles. Daire est parti là-bas le 3 février, discrètement. Daire avait l’air soucieux et déterminé.

Avant de se séparer en petits groupes, Corentin apprend que Kabouácoüatiti a appris à lire chez le père de Champigny, à la Martinique…

Shaky et Corentin jouent au duo dans les bars pourris. Shaky paie des coups aux marins et les fait parler tandis que Corentin écoute les échanges ainsi que les commentaires des autres tables sur la conversation. Il reste quelques minutes après le départ de Shaky pour entendre les commentaires résiduels. Puis les deux changent de débit de boisson.
Dans la taverne enfumée Los Dados, une table occupée par cinq individus, dont l’un qui dénote. Moins patibulaire et moins crade, une cicatrice boursoufflée sur l’œil droit aussi vitreux que les vitres crasseuses de l’établissement. L’atmosphère devient brusquement silencieuse quand la porte s’ouvre sur deux types. Le premier, 1,60m, arborant une moustache, les cheveux bouclés, porte un chapeau et un pardessus noir dissimulant à peine une dague et un pistolet. L’autre individu fait 2 mètres et touche le plafond poussiéreux. Lui aussi est vêtu de noir et sa capuche dissimule son visage. Ses pieds et mains nues sont d’un noir d’ébène. En les voyant, le type à la cicatrice est mal à l’aise et tente de se dissimuler. Après un tour de salle rapide, le plus petit nouvel arrivant fait signe au colosse et va au comptoir. Le patron plonge en hâte les mains dans sa caisse. Le colosse se met derrière le joueur à la cicatrice, presse ses mains sur les tempes et comprime. Le joueur hurle jusqu’à ce que le crâne craque et éclate, mettant du sang partout. Il n’a pas eu le temps de finir sa phrase : « Je vais avoir l’arge… ». Les autres joueurs sont terrorisés et tremblent. Le patron tend une bourse de cuir à l’homme au chapeau qui la range dans sa veste sans dire un mot.
Quand les deux racketteurs quittent la taverne, le plus petit lâche un « à la semaine prochaine ». Le ouf de soulagement est général.
Mais Shaky interpelle l’homme au chapeau sur le pas de la porte. L’autre lui demande s’il a payé sa dette. Shaky ignore ça et propose une affaire… Il demande des infos contre quelques pièces. Les deux extorqueurs et le pirate rentrent dans la taverne. Shaky commande une bouteille. L’homme au chapeau se tient en équilibre sur sa chaise. Le noir reste debout. Shaky met les pieds dans le plat et balance le nom de Daire. Mais aussi celui de van Aarde. Il se présente en tant que Shaky et donne 10 pièces de huit. L’homme au chapeau empoche la monnaie et répond qu’il en parlera à El Lobo.

Une fois les malandrins partis pour de bon, un habitué vient éclairer la lanterne de Shaky. El Lobo Negro est une célébrité des ombres locale, avec des relations tentaculaires. Il aurait été flibustier et compagnon de Morgan. La légende voudrait qu’il possède, ou soit, un loup de 3 mètres de long, au pelage noir et aux crocs blancs. A la mort de Morgan, plus personne n’a entendu parler du Lobo. Il a fini par se poser à la Havane et est devenu le maître des ombres.


Pendant ce temps, Maugemeur et Bocanegra se promènent sur le port. Ils y voient un galion sur le pont duquel, l’équipage et les dockers s’agitent. Sur les quais, plusieurs barges sont amarrées à côté d’un entrepôt et plein de marchandises sont entassées sur les quais, surveillées par les soldats. La nouvelle s’est répandue à propos de la Santa Perpetua qui n’est pas rentrée au port.

En parallèle, Jaouen et Kabouácoüatiti écument les tavernes de moyen standing. Ils y apprennent que Daire est parti en tout début de journée à bord d’une goélette franche. Ils ne récoltent pas d’informations supplémentaires sur van Aarde ou sur son navire à part qu’il serait arrivé en chaloupe avec une dizaine d’hommes, le 15 janvier et est reparti le 6 février. Les gens le connaissent de vue. Il est mystérieux. On connait plus son équipage. Les gens confirment qu’il a beaucoup de relations à la Havane.

Sur le chemin du retour à la planque, Corentin constate que Shaky est suivi par un type, sur quelques centaines de mètres. Puis il arrête sa filature. Corentin se rend compte que lui-même est suivi. Il se débrouille pour semer la personne et fait un retour en arrière pour voir qui l’espionnait. La piste conduit à une taverne : La Lujuriosa Rata de Alcantarilla. Corentin attend que le type ressorte, ce qu’il fait très tardivement, en titubant. Corentin reprend la filature jusqu’à un taudis qui sert visiblement de lieu de repos au poivrot.

Un étrange malaise prend Kabouácoüatiti, Maugemeur et Bocanegra. Ils ressentent comme un gros poids sur leurs épaules dans une ruelle. Jaouen, qui se trouve avec Kabouácoüatiti, n’est pas affecté. Ils font des démarches pour trouver qui les surveille si bien qu’à force, les deux groupes finissent même par se croiser. Un courant d’air frais met fin à la sensation.

Corentin sent le vent frais et l’humidité. Il commence à pleuvoir. Le jour se lève. Le type entre dans un taudis situé dans le quartier du port. La vigie rentre à la planque et fait sécher ses vêtements auprès du feu. Il barre la porte et va dormir. Les autres sont déjà là et se reposent tranquillement.

Mercredi 13 février
A part Corentin qui dort encore, tout le monde se lève sans le déranger.
Le groupe se prépare pour rencontrer le Padre. L’idée étant qu’un riche propriétaire terrien souhaite léguer des ouvrages. Il a envoyé des émissaires pour se renseigner, notamment à la cathédrale de la Havane.

Le Padre Juan Alcedo, dit proche de Torres, est quelqu’un de très aimé du peuple. Sa bonté est sans borne, il est toujours de bonne humeur et agréable. Mais c’est un indécrottable curieux.

Bocanegra, Jaouen, Maugemeur, Shaky et Kabouácoüatiti vont voir le Padre. En arrivant, le groupe voit un esclave qui tombe à l’eau. Un deuxième esclave essaie de l’aider mais un soldat le pousse et il tombe à son tour. Maugemeur fait semblant de tomber à l’eau par maladresse et va aider les esclaves. Un soldat s’empresse de charger son mousquet et tire sur le groupe en détresse et manque. Kabouácoüatiti aide les hommes à remonter sur les quais. Des soldats viennent, menaçant, mais se ravisent quand ils voient qu’un noble était tombé à l’eau. Ils remontent aussi les esclaves mais les balancent plus loin avec des coups de pieds. Jaouen repère un docker qui essaie de récupérer la balle de tabac sous les quolibets moqueurs des soldats.

Maugemeur essaie de tirer les vers du nez des soldats. Le galion doit partir rapidement à Cadix. Il reste de la marchandise en attente. C’est le gouverneur qui a affrété ce navire, même s’il aurait pu faire charger sur le navire du capitaine Sanchez, qui est parti à vide à Séville.

Corentin est réveillé vers midi par Kabouácoüatiti qui a emmené Bafe Timbi, un des esclaves noirs sauvés de la noyade par Maugemeur et affranchi par Kabouácoüatiti. Corentin s’occupe de lui donner à manger et de le vêtir. Et aussi de le libérer de ses fers, ce qui lui prend un temps considérable.

Du côté de la cathédrale, le Padre est facilement reconnaissable. Les pirates ont raté l’office et le Padre en semble gentiment désolé. Il se montre intéressé par les documents du soi-disant héritage, mais plus pour Torres que pour lui-même. D’ailleurs Torres est tourmenté par le pillage de Palmar de Ays par des pirates. Tous les efforts et les moyens pour récupérer l’or ont été anéantis par ces bandits. Il en va de même pour la perte des bijoux destinés à l’infante d’Espagne. Cela fragilise sa position de gouverneur. De plus, il est très perturbé, voire obnubilé par la quête (« qui le rendra fou ») d’un trésor (celui de Pizarro). Torres a mobilisé ses proches (Daire et Sanchez) et les a envoyés en mission spéciale. S’il mettait la main sur le trésor, cela arrangerait sa position vis-à-vis du roi d’Espagne. Daire est parti à Porto Bello officiellement pour rendre compte mais en réalité, il va jusqu’à la baie de Guayaquil, vers Lima. Il paraîtrait qu’il y aurait des informations à récupérer.
Quant à Gustavo Martin Sanchez, il a quitté la Havane 2 jours après Daire. Son but est de se rendre à la Casa de Contratación à Séville pour chercher des informations sur le trésor des Incas. Torres lui a demandé d’être très discret sur place pour ne pas éveiller les soupçons de la couronne espagnole. Torres a aussi le capitaine Cárdeñas en ami. Un des deux alcades.

Shaky essaie de trouver des informations sur el Lobo Negro via ses contacts. Personne ne sait pas comment il a mis la main sur les bas-fond de la Havane. En revanche on sait qu’el Lisiado est un ami d’el Lobo Negro. S’il est difficilement atteignable, en général ce sont ses hommes qui viennent trouver les débiteurs. C’est un ami de feu Sir Henry Morgan, il doit donc être forcément âgé. Ses méthodes sont expéditives mais il a la réputation de toujours honorer sa parole. Les hommes de van Aarde enquêtaient passivement. Quant à van Aarde, il pourrait très bien avoir une connexion avec el Lobo.

La Santa Perpetua est officiellement portée disparue. L’alerte est finalement donnée à la Havane. Le personnel de défense est réquisitionné. 2 tartanes et 1 patache militaires se préparent à aller à sa recherche. Des patrouilles se forment dans les rues

Shaky arrive à la planque en même temps que les autres. Mais il est suivi. Des hommes sortent des recoins dans la rue : « Toute activité illégale, y compris de recherche est soumise à l’approbation d’el Lobo Negro. Cela te coûtera 60 pièces de huit ». Il y a en tout 4 types dans la rue. En tout cas, 4 visibles.
Maugemeur sort et se fait questionner par le meneur qui évoque la visite à la cathédrale. Shaky tend 60 pièces dans une bourse mais ne la lâche pas immédiatement. Le meneur dit que son maître souhaitera tout de même rencontrer les pirates. Il menace « ce serait dommage de perdre le contact de quelqu’un que vous connaissez déjà ».

Passablement agacé, Maugemeur va questionner Teresa. Elle tombe des nues et dit qu’el Lobo est mort. Il est toutefois possible que quelqu’un se fasse passer pour lui. Pour tirer les choses au clair, Maugemeur désire rencontrer el Lisiado.
C’est pourquoi Shaky et lui partent chez le receleur. Kabouácoüatiti et Bafe suivent de loin, Jaouen suit d’encore plus loin. Puis Bocanegra. En fin de « cortège » : Corentin.

Une surveillance se fait sentir, mais seulement peu de temps avant d’arriver chez el Lisiado. Un jeune homme en train de réapprovisionner les rayonnages s’adresse à Shaky et Maugemeur. El Lisiado les attendait.
Le receleur reçoit les deux pirates et d’emblée jette la bourse de 60 pièces de huit de Shaky sur la table. Maugemeur laisse Shaky se débrouiller. El Lisiado avoue être devenu le Loup Noir. Il voulait savoir ce que l’équipage faisait à la Havane. Il connaît van Aarde qui est assez insaisissable. D’ailleurs il n’est plus là. El Lobo est maintenant incarné par el Lisiado. C’est le premier Lobo qui a permis à l’éclopé de monter son affaire. El Lisiado s’amuse de sa mise en scène… mais au moins l’équipage est désormais sous sa protection. El Lisiado connaît beaucoup de choses sur les pirates de la Résurrection. Van Aarde joue au chat et à la souris mais n’a jamais agi contre Maugemeur. Le Hollandais rêve de rééditer les exploits de ses aînés.
Van Aarde est arrivé le 15 janvier et reparti le 6 février. Il a fait peu d’affaires et encore moins de visites de courtoisie. Quoi qu’il fasse à la Havane, il le fait toujours discrètement, ce qui n’est pas le cas de tout le monde… El Lisiado s’est bien amusé avec les pirates. Il s’en excuse quand même.

Alors que les deux pirates prennent congé, il s’écrie : « La Descubierta ! La Descubierta ! Avec 30 hommes parmi les meilleurs. El Andaluz ».

Intrigués, Maugemeur et Shaky tiquent. El Lisiado rappelle Shaky et lui explique que la Descubierta est le navire, une patache, affrété pour Daire. Il doit rencontrer un marchand à Puerto Bello.
El Andaluz, c’est la frégate de Sanchez qui est partie pour Séville. Sa marchandise la plus précieuse : un collaborateur de Juan Pedro Marquinia de Péredes. Torres veut redorer son blason après les deux coups durs récents : la perte de la Flota de Indias et l’attaque de Palmar de Ays. De plus, il veut acheter son indépendance vis-à-vis de la couronne.
En tout cas, la légende inca serait corroborée par Bartolomeo de las Casas. Et le plus intéressant reste la rançon du dernier Inca capturé par Pizarro.

Tandis que Shaky et Maugemeur échangent avec el Lisiado, Bocanegra, resté dans la rue, voit une patrouille arriver et interpeler un passant. Le chef de patrouille lui montre des portraits. Le passant reconnait Bocanegra aussitôt et le balance. Le pirate n’attend pas et se carapate. Il tente de se cacher dans la foule. Ayant assisté à la scène de loin, Corentin siffle pour attirer l’attention des autres pirates qui décident de rentrer à la planque. Corentin poursuit les soldats qui poursuivent Bocanegra et se prépare à faire une diversion. Il n’en a pas besoin car le pirate espagnol réussit à se déguiser et à échapper aux soldats. Corentin regagne la planque en arrachant des affiches de récompenses sur le trajet. On peut y reconnaître Jaouen, Bocanegra, Maugemeur, Kabouácoüatiti et même Corentin. Qui les a balancés ?

3 navires quittent le port…

A la planque, Doña Teresa a laissé un mot : « vous avez été repérés ».

Pour franchir les remparts, Corentin suggère de passer par un des cours d’eau qui arrive en ville.

En sortant, le groupe tombe sur un noble ivre. Il hèle les pirates et dit : « Hé ! On se connait ! » Il porte une lame de Tolède suspendue sur un baudrier en soie… Il est accompagné de 2 camarades tout aussi ivres que lui et un officier. Le noble se nomme Don Esteban Felipe Luis Chavez de Murieta y Mascarpon.
Devant le refus de trinquer, le noble s’offusque et dégaine sa rapière pour se battre avec Bocanegra. Mais la rapière tombe à terre. Corentin se jette dessus en premier avant de tendre l’arme au noble qui est ravi. Corentin en profite pour dérober la bourse d’un des camarades aux cheveux gras. Les autres pirates ont profité de la diversion pour filer à l’espagnole.

Près des remparts, le groupe entre dans l’eau en aidant Shaky qui a un peu de mal avec sa jambe de bois. Des soldats repèrent Bocanegra et tirent. Heureusement, le caniveau est en contrebas et les fuyards sont en partie protégés par l’eau et le rebord.

Kabouácoüatiti défonce la grille qui bloque le passage en laissant passer l’eau et dessoude des barreaux. A l’arrière-garde, Maugemeur tire sur un soldat qui tombe. Bafe achève la grille au moment où des soldats atteignent Kabouácoüatiti et Shaky. Le groupe passe la grille, Maugemeur un peu à la traine.
Alors que les soldats espagnols sortent de la ville, le groupe réussit à s’enfuir, s’autorisant même un petit instant de répit que certains mettent à profit pour se faire soigner derrière des rochers et des arbres.

14 février 1716
Quand les pirates des villes arrivent aux bateaux, le Phénix n’est pas encore fini de maquiller. A peine la moitié du travail est effectuée.

Les options qui se présentent sont les suivantes.
Aller à Porto Bello, ce qui prendra 2 semaines de traversée, 1 semaine d’enquête sur place, 1 semaine pour traverser l’isthme de Panama et enfin 2 semaines pour arriver à Lima.

Aller à Séville, ce qui prendra 15 semaines aller-retour.

Daire est parti le 3 février.
Sanchez est parti le 6 février.
Van Aarde est parti le 6 février.

Le Phénix fera route vers Puerto Bello.
La Résurrection, dont Champigny sera nommé capitaine restera dans les parages de l’Huile de Palme, pour faire des prises et intercepter El Andaluz à son retour.

Les prisonniers espagnols sont soit embauchés soit laissés sur une côte. 6 hommes acceptent de rejoindre les pirates.
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Portobelo Belle (13/01/2024)

Murphy a un contact aux Caïmans pour recruter. Le contact est lui-même calfat. Il y a possibilité de faire du ravitaillement à la capitale, George Town. Le patelin est infesté de, comme le nom l’indique… d’alligators.

Les pirates se donnent rendez-vous à l’Huile de Palme avec la Résurrection.

Il faut 10 jours pour aller à Portobelo via les Caïmans.
Lundi 17 février 1716

Le navire est enfin maquillé et reprend la mer pour contourner Cuba par l’ouest. Il rencontre une tartane envoyée par la Havane : la Tagola.

Tagola :
• 40 personnes : 25 marins et 15 soldats
• 6x2 (pièces de 6x2 et 4x4) canons et 1 pièce de 6 en chasse
• Bon état pas de surcharge et file bien
• Agitation aux sabords et longue-vue avec ordres
• Mousquets
• 4 officiers de navigation et canonnade.

Jaouen se concentre pour ajuster la pièce de chasse. Le boulet défonce la proue de la Tagola, sous la ligne de flottaison. L’équipage hurle des hourras à Jaouen.

La bordée suivante défonce le côté babord de la tartane. Corentin élimine le dernier officier de marine et le Poileux dégomme un officier des gardes marines.
La Tagola réussit à lâcher une bordée sur le Phénix avant d’être complètement coincée. Une dernière bordée du Phénix touche la réserve de poudre et fait exploser ce qui restait de la Tagola.

Jeudi 20 février 1716
C’est l’arrivée à George Town sur l’île principale de Grand Caïman. Le climat est humide et chaud avec une brume dégueulasse. Les pontons sont en bois. Il y a quelques navires au mouillage et plein de petites embarcations. Les pirates ne voient pas de navire connu dans le port.

Direction la taverne pour le groupe, sauf pour Kabouácoüatiti qui veut absolument faire des courses et qui se fait rembarrer par Murphy qui veut aller picoler.

Dans la foule de curieux, un gars crie : « c’est l’équipage de Trompe-la-mort ! » Apparemment, les marins sont connus jusqu’ici.
Corentin fait l’éloge des exploits de la Résurrection et du Phénix en romançant l’histoire d’El Lobo Negro et autres passages à vide en faisant toujours sortir l’équipage grandi des plus grands déboires. Il en rajoute et se débrouille si bien que son audience est hilare, l’alcool aidant.

Après avoir bien descendu, Murphy tombe dans les bras d’un type et se lance dans une discussion enjouée.
Alejandro Peña se lâche un peu et a l’air d’être heureux d’être là. Il confie à Carpenter qu’il connaît un peu de monde à Portobelo.

William Harding, le fameux copain de Murphy, se fait présenter à Bocanegra. Harding semble observateur. Il sort sa bourse, en tire des pièces et commande à boire pour l’espagnol. Harding et Murphy ont fait les 400 coups ensemble. Ancien calfat de la Royale, condamné pour insubordination et vol. Ils ont navigué ensemble avec Current. Il a quitté Current alors qu’il ne s’entendait pas avec lui. Mais avec l’équipage, oui. Il s’est fait gauler en train de voler dans le trésor de l’équipage. Il est content d’être à Grand Caïman. Le coin est un peu malsain entre le climat et les alligators. Il pourrait reprendre la mer, mais un ami à lui cherche à partir : Jama le fou. Un Jamaïcain très bon gabier.

La porte de la taverne s’ouvre et un type de 50 ans, bien habillé, petite barbiche, entre. La population le salue. Il s’agit de Monsieur Connolly, Pete, le « Gouverneur » des îles Caïman.

Sandro a trouvé de la came… Il est détendu… Il apprend à Kabouácoüatiti où trouver de quoi se ravitailler.

Maugemeur va boire avec Connolly. Il croit connaître Trompe-la-Mort : « ce n’est pas vous qui avez survécu à 4 naufrages ? ». Connolly est arrivé 3 ans auparavant, pour le calme, pour la maroquinerie et la fraternité.
Un nouveau type entre dans la taverne : crâne rasé, tatouages, regard de fou. Il colle une grande claque dans le dos de Connolly et gueule « Ça va patron ? » avant d’éclater de rire. Il est couvert de boucles d’oreilles et de piercings… Connolly demande à Maugemeur de l’embarquer au plus vite.

Jama, puisque c’est lui, arrive à la table d’Harding. Il attrape une bouteille vide, la casse sur le bord de la table et croque dedans avant de mâcher puis de recracher du verre… et du sang. Jama a servi avec Jennings et Tew, Kidd (des corsaires). Il est surnommé le fou pour son comportement imprévisible, principalement.

Pendant toute la soirée, Jaouen n’a pas à débourser une pièce de huit : il se fait arroser par tous les membres d’équipage (sic).

Les nouvelles : Thatch a fait scission avec Hornigold. Il lui reprochait son manque d’ambition. Un autre capitaine, jeune et venant des colonies anglaises, aurait rejoint Nassau : Samuel Bellamy.

Carpenter engage Jama. Ce dernier se met à danser sur les tables. Apparemment les mouvements sont ceux d’une danse Arawak.

Après s’être absenté quelques minutes, Jama revient, tout harnaché en guerre : des dagues, une hache, un sabre, un mousquet, des pistolets. Il revient vers Carpenter et se dit prêt à partir. Le quartier-maître présente le nouveau membre d’équipage au capitaine qui discute avec pour le connaître un peu plus.

Harding a signé aussi.

Winthorpe est passé en décembre par les Caïmans, peu de temps après s’être fait jeter par tout le monde de Nassau. Il est parti vers les Petites Antilles.

Vendredi 21 février 1716
Carpenter poursuit officiellement le recrutement tandis que Kabouácoüatiti achève le ravitaillement.
Le soir, c’est la dernière tournée avant de partir. Connolly vient avec un présent pour Maugemeur : un livre sur la navigation.

Samedi 22 février 1716
Le navire quitte George Town par une nuit sombre et fait route vers Portobelo.

Vendredi 28 février 1716
Alejandro Peña a dessiné une carte de Portobelo.
A l’arrivée, le Phénix est ancré dans un endroit calme gardé par un contact de Peña nommé Pinzon. Peña et le groupe montent dans le canot qui glisse sur l’eau, à la rame. Une cabane se découpe dans l’obscurité grâce à une faible lueur.
Corentin plante le canot sur un écueil… bravo ! Le groupe descend et porte le canot à l’abri. Le groupe entend le chien d’une arme qu’on recule « ¿Quién está ahí? ». Peña répond et mentionne Manuel Pinzon.
La baraque en bois ferme une grotte. Des lanternes sourdes montrent un passage par voie d’eau dans un tunnel pour pouvoir entrer en canot. Des espingoles installées sur des supports amovibles gardent le passage. Le fameux Manuel arrive, boitant suite à une mauvaise blessure qui ne guérit pas à cause de l’atmosphère humide.
La caverne a été creusée par l’homme. C’est la caverne d’Ali-Baba. C’est en fait un entrepôt avec des quais et des marchandises. 3 canots y sont amarrés. Il y a une demi-douzaine d’hommes présente.
Pinzon sert du vin de Madère, ce qui rappelle le pays à Bocanegra. Pinzon est un peu surpris de voir Peña avec des marins pas espagnols. Une tambouille est servie aussi. Une bouillie à base de poisson. Ce n’est pas bon, mais ça nourrit. L’équipage a apporté une bouteille de cognac pour ne pas venir les mains vides.
Peña raconte les derniers événements qu’il a vécus et a franchi le cap. Pinzon n’est pas étonné et est ravi qu’il ait eu la bonne occasion.
L’équipage propose l’aide de Sandro pour les soins de Pinzon.
Pinzon a besoin d’un coup de main pour faire une livraison, ou plutôt 4 colis à livrer dans la nuit. Maugemeur accepte sans réfléchir. Les clients de Pinzon sont particuliers : un vicaire, le père Rodriguez, qui veut du vin de Madère (2 tonnelets contre 75 pièces de huit). Un ballot de tabac (pour 50 pièces de huit) pour Rico Sanchez de la Compagnie des Indes à la Casa de Contratación. 3 robes pour une courtisane, Maria Ramos Pedreno (contre 250 pièces de huit). Une lettre à l’attention de monsieur Reuilly, un marchand français avec une éventuelle réponse à attendre.
En échange, Pinzon propose la protection du navire, le logement, etc. En revanche, Pinzon affirme que la goélette ne peut pas être planquée là trop longtemps, et propose une autre planque en dehors de la baie.
Peña connait et sait expliquer aux pirates.

Reuilly est visible à la taverne qui ne ferme jamais, la « Tête royale ». Maria Ramos Pedreno habite un manoir fortifié.
Pinzon demande un maximum de discrétion et rappelle qu’il y a un couvre-feu.
Sandro débarque et vient s’occuper du boiteux. Kabouácoüatiti prépare un remède et Sandro s’occupe de gratter la blessure. Sandro semble plutôt confiant dans la rémission.

Bocanegra et Jaouen vont chez la courtisane. Corentin va voir Reuilly. Maugemeur et Kabouácoüatiti vont voir le vicaire avec McKenzie, l’aumônier du bord. Carpenter va chez Sanchez.

Le père Rodriguez est vicaire de l’église Santa Maria. C’est un type sec, émacié au nez en fraise. Il est ravi de la livraison et propose aux livreurs de boire un coup avec lui. Il trinque avec eux et donne une bourse avec le compte rond. Il est prêt à vider les tonnelets avec ses invités. Il envoie ses amitiés à Manuel et au plaisir de revoir… la marchandise.

La Tête Royale : l’ambiance est joviale et enfumée. Corentin arrive avec son enveloppe cachetée à la cire avec un sceau. Il y a un brouhaha conséquent. Ça sent l’alcool, la pisse et la fumée. Les putes sont au boulot. L’état d’ébriété est avancé. Un type seul boit et épie tout le monde. Il sirote son verre, tous les sens en alerte. Il croise le regard de Corentin et lui signale deux groupes aux tables à côté ainsi que le barman. Corentin va prendre un verre et observe les alentours. Les deux groupes semblent se connaître. Corentin commande un plat et en profite pour glisser la lettre en-dessous. Le barman escamote la lettre et tend un petit papier. Corentin l’ouvre mais ne pige que dalle… Il ne sait pas lire. Le barman finit par lâcher que type est surveillé, qu’il craint pour sa vie et cherche à quitter Portobelo par tous les moyens. En l’occurrence, 50 pièces de huit.
Les deux groupes sont composés respectivement de 4 et 5 hommes.
Corentin signifie au barman qu’il va revenir. Idem à Reuilly. Puis il sort de la taverne calmement avant de se carapater jusqu’à l’embarcadère pour rameuter les autres.

Bocanegra et Jaouen vont au petit manoir fortifié. Des vieilles servantes viennent ouvrir et invitent les visiteurs à entrer dans le vestibule. La vieille ne veut pas payer et veut garder les robes. Bocanegra intimide la vieille qui va chercher la señorita Ramos Pedreno… Quelques minutes plus tard, une jeune femme très appétissante descend avec un éventail. Après une explication purement logique, Bocanegra fait fléchir la pimbêche qui ordonne à Teresa, la servante, d’aller chercher le paiement. Bocanegra et Jaouen comptent la somme contenue dans la cassette. Il y a bien 250 pièces de huit.

Peña et Carpenter reviennent avec le ballot de tabac pour faute de paiement. Le type a joué l’argent et a perdu.

Après avoir expliqué la situation de Reuilly, Corentin part en avance parce que les autres tergiversent. Dans la taverne, les groupes ont l’air attaqués par l’alcool. Un type manque à l’appel. Les autres ont suivi, finalement. Carpenter paie sa tournée. Bocanegra ajoute une couche en disant que Carpenter se marie.
Corentin profite du bordel ambiant pour se rapprocher de Reuilly et lui faire signe de partir. Le type se lève, fait mine d’être bourré et se dirige vers les latrines avant de bifurquer vers la sortie dès que la vue des surveillants est bloquée.
Corentin cueille Reuilly à la sortie et demande le paiement avant de l’entrainer vers l’embarcadère. L’homme travaille pour Philippe d’Orléans. Corentin insiste pour avoir plus : une belle bague.
Le groupe met un sac sur la tête du français et le débarque chez Pinzon. Le bras droit de ce dernier accueille les pirates. Il est un peu surpris de voir le tabac. Les livreurs de tabac doivent expliquer.

Reuilly propose des infos sur des entreprises de commerce de Portobelo : ça n’intéresse personne. En revanche, Corentin fouille le bonhomme. Il trouve la lettre et la tend à Maugemeur. Il récupère 25 pièces de huit en plus. Le second de Pinzon dit : « mais c’est quoi cette lettre ? » … Le boulet ! La lettre raconte l’histoire de l’amiral d’Estrées qui informe Reuilly que l’un des officiers de la marine française semble être passé du côté de la marine espagnole : Antoine Daire… Il est recherché vivant, pour trahison. 3000 livres tournoi.
Un truc surprenant : Qu’est-ce qui justifie la prime ? La France et l’Espagne étaient alliées. Les relations se tendraient ?
Daire est en mission pour Torres. Son navire, la Discubierta, mouille dans la baie de Nombre de Dios.
Au réveil de Pinzon, il dit que le camp de Palmar de Ays reçu des renforts de Vera Cruz en janvier.
Le groupe décide d’embarquer Reuilly pour le débarquer plus loin.

Pinzon confirme qu’il a une planque pour le navire. Il peut fournir des chevaux.
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Re: [PN2] - Résumés

Message par Telenn »

Dans la jungle, terrible jungle… (23/03/2024)

Samedi 29 février 1716
Pour aller de Portobelo à Panama, les pirates doivent passer soit par le Camino Real, soit par la jungle… Mais la troupe de pirates est hétéroclite et reconnaissable.

Antoine Daire aurait recruté des indiens pour aller à Panama. Ces indiens sont intégrés aux espagnols. Ils ne sont pas esclaves, mais bel et bien exploités. Daire les a embauchés comme guides ou porteurs.

Wonki et Tawira sont les guides envoyés par Pinzon pour passer par les petites rivières de la jungle. Il a effectivement suggéré de traverser en pirogues et à pied.

Le trajet dans la jungle commence au beau milieu de la verdure, de l’humidité et de l’hostilité rampante.

Certains voyageurs ont une sensation étrange… Un sentiment d’oppression. Ils ne sentent pas seuls. Le Malin est là. En bon breton superstitieux, Corentin fait des signes contre le mauvais œil et accroit sa surveillance.
À la fin de la première journée de trajet, ceux qui ne sont pas exténués par la journée s’occupent de faire un camp et de trouver de la nourriture. Kabouácoüatiti chasse le singe hurleur et McKenzie pêche.

Dimanche 1er mars 1716
Le lendemain, l’expédition tombe sur un campement avec des restes de sang, les indices d’un combat et deux monticules surmontés d’une croix. Il y a aussi des restes de nourriture. Une attaque de jaguar est supposée. Mais cela semble bizarre qu’un animal attaque un gros camp. Certains émettent l’hypothèse d’esprits jaguar…
Après examen minutieux, Le Poileux déduit que le campement a été monté 10 à 15 jours avant le passage des pirates. Corentin et Kabouácoüatiti remarquent que les 2 guides sont perturbés et comprennent en leur parlant et en les observant qu’ils pensent qu’un esprit jaguar s’est vengé sur les intrus qui ont offensé la nature. Les deux guides ne sont pas inquiets pour Kabouácoüatiti, en revanche pour les blancs, c’est plus compliqué. Corentin voit son niveau de paranoïa augmenter encore.
En parallèle de ces considérations mystiques, Maugemeur s’est fait littéralement dévorer par les moustiques.
Le trajet reprend. La brume tombe sur la jungle. L’humidité est telle que chacun transpire abondamment sous les vêtements. Seul Kabouácoüatiti n’est pas affecté, n’étant pas habillé.
La sensation d’être épié revient. La forêt observe les intrus.
Pendant ce temps, Maugemeur tend la main dans l’inconnu en disant « s’ouvrir à la brume ». Les guides sont encore plus inquiets. Sandro examine le capitaine. Les humeurs sont bonnes. L’âme semble être affectée.
Des tambours retentissent. La brume amplifie les sons. Des chants, des litanies se font entendre depuis la forêt. Corentin est presque paniqué, Maugemeur est serein. La région est peuplée par des tribus d’Indios Bravos. Ils ont toujours combattu les envahisseurs. Les guides font partie de ces populations mais sont assimilés. Les guides hésitent mais ils pensent que c’est une assemblée, un rituel, une cérémonie, une festivité. Ils sont issus de tribus différentes et ne sont pas certains de la nature de l’événement.

Au grand désarroi de Corentin, Maugemeur fait des câlins à un arbre. Il remercie la brume qui entoure les pirates et les protège.

Carpenter fait déplacer le groupe pour que Kabouácoüatiti et Maugemeur restent seuls pour que l’indien puisse l’examiner. Corentin est réticent mais Bocanegra lui ordonne de débarrasser le plancher. Kabouácoüatiti et Maugemeur reviennent.

Des indiens Chinguinas sortent de la végétation. Ils sont nombreux et peinturlurés avec des tâches noires. Certains sont armés de sarbacanes. Les indiens parlent avec les guides et veulent que le groupe les suive.

Les indiens conduisent le groupe dans une clairière décorée d’objets totémiques, rituels magiques ou religieux. Les tambours ont cessé. 30 indiens sont déjà là, en plus des 30 qui ont escorté le groupe. Sur des piquets, d’autres indiens sont attachés. Non loin de là, une grosse pierre naturelle avec des traces brunes dessus… Un homme, vêtu de fourrures diverses cousues et d’une parure de plumes de perroquet parle dans sa langue.
Corentin se fait littéralement dessus. Reuilly s’est évanoui et transpire abondamment. Les guides n’ont pas l’air rassuré.

Maugemeur s’agenouille en signe de soumission. Aussitôt, des arcs sont bandés. Kabouácoüatiti estime que ce n’est pas le bon geste et fait se redresser le capitaine. Il propose de rester immobile et de ne pas croiser le regard des indiens. Un guerrier vient parler au guide, montre le groupe de la main. Puis le guerrier recule de 3 pas. Les guides annoncent que le groupe a offensé l’esprit jaguar, Tlācāteotli, Le paiement est un sacrifice humain en désignant les 3 indiens attachés. Par leur simple nature étrangère, la présence des pirates offense et abîme la nature. De plus, McKenzie a pêché de la mauvaise manière.

Reuilly est atteint soit de la dengue, soit de la fièvre jaune. Maugemeur veut que Corentin lui explique qu’il peut sauver le groupe en se sacrifiant. Corentin refuse de demander à un type qui n’est pas conscient de sa situation de lui demander de participer à un rituel satanique. Ce serait être complice d’un crime.

Le sorcier installe des griffes en os sur ses mains. Les tambours reprennent. Les 3 indiens sont impatients de se sacrifier.

Pendant qu’un petit comité de pirates tient conciliabule, des guerriers chinguinas se prennent des flèches. La tribu est attaquée.

Les flèches tombent sur les indiens, et uniquement sur eux… Curieux ! Les assaillants sont des nègres marrons. Ce sont des évadés, encore appelés cimarrones. Ils foncent sur les indiens avec des lances et des lames. Les pirates joignent les anciens esclaves pour se libérer des indiens. Les derniers survivants cherchent à fuir dans la forêt.
Les cimarrones parlent aux pirates en espagnol. Ils les ont sauvés parce qu’ils sont en guerre avec les chinguinas. Les noirs emmènent les pirates au village cimarrone via un pont de cordes, en plein cœur de la jungle. Ce village est constitué de huttes… Il y règne une atmosphère pesante. Deux personnages sortent du lot : 1 homme et 1 femme. Omenuke, le chef du village et Wamangituka la mambo. Le chef des guerriers s’appelle Kwame.

Omenuke scrute particulièrement les non-européens du groupe, dont les 2 indiens. Pour les nègres marrons, c’est une grande victoire car ils ont surpris les chinguinas. Ils luttent pour leur survie et pour conserver, voire agrandir leur territoire. Ils ont autant le droit de vivre sur ces terres que les autochtones. Ils ne sont pas en guerre avec toutes les tribus. Certaines sont plus pacifiques, comme les Quévas et les Kunas. Omenuke veut savoir d’où viennent les pirates et ce qu’ils veulent. Il demande s’il y a un lien avec les espagnols qui sont venus 1 demi-lune avant.
Kabouácoüatiti vient des Caraïbes et leur souhaite de vivre en paix sur ce territoire. Bocanegra explique que les autres viennent d’Europe principalement. Si les espagnols sont ceux auxquels les pirates pensent, oui il y a un lien car les pirates les poursuivent.

Quant à la sorcière, elle est plus en retrait. Elle parle à voix basse avec Kwame. Corentin sent une pointe de méfiance envers les pirates de la part de la sorcière et du chef des guerriers.

Maugemeur parle avec Omenuke. Les cimarrones ont vu passer Daire vers le sud. Accompagné de 20 à 30 hommes espagnols et de 10 indiens évangélisés leur servant de guides et de porteurs. Ce sont eux qui se sont faits attaqués au camp précédent. Ils ont été pris en chasse par l’esprit jaguar. Omenuke peut en parler.

Corentin s’inquiète de l’état de Reuilly et essaie de voir s’il peut être soigné. Il est pris en charge. La femme médecine, fille de la mambo, nommée Kwinsimba, s’en occupe.

Le soir, Omenuke raconte l’histoire de l’esprit jaguar. Apparemment, c’est une croyance assez répandue. Elle existait déjà chez les Aztèques. En Afrique, l’esprit est nommé l’homme léopard. Dans tous les cas, c’est un protecteur de la nature. Les cimarrones l’acceptent aussi.

Il était une fois, Tlācāteotli, fils du peuple, connaissant les secrets de la jungle, initié par les ancêtres et les esprits. Il était vaillant, puissant et chassait les prédateurs pour protéger sa tribu. Un jour, un jaguar, symbole de la puissance, le défia. Son rugissement imitait le tonnerre. Alors que l’homme allait fléchir, Tlācāteotli sentit une force mystérieuse. Les deux s’unirent dans une grande lumière : homme et bête. Omenuke montre une représentation de la créature. La mission de cette créature est de maintenir l’équilibre entre sa nature sauvage et la protection de la forêt.
Les bélés lui enseignèrent des rituels mystiques pour l’aider. Ainsi, l’homme jaguar put remplir sa mission.
Les étrangers vêtus de fer étaient avertis par les signes de la nature. Ils périrent nombreux sous les griffes de la créature. Omenuke termine par les avertissements pour traverser la jungle : respecter la nature, honorer les ancêtres… Le chef du village partage du vin d’igname et d’autres alcools inconnus.

En remerciement, Kabouácoüatiti partage aussi une légende caraïbe.

N’Doumba se fait visiter par Wamangituka. Elle cherche à en faire un Houngan, ou bokor, l’équivalent de la mambo. N’Doumba accepte d’être initié. La mambo propose une cérémonie d’initiations avec les bons Loa pour protéger le voyage.

N’Doumba se propose pour être le « cheval » du Loa pour la petite fête organisée. Au milieu de la scène, un poteau peint en bleu et rouge avec les symboles des différents Loa. Des tambours de différentes tailles et sonorités sont utilisés pour l’invocation de Loa Agoué, le Loa des voyages, de l’océan… Les villageois entament des danses et des chants. Corentin improvise un accompagnement à la flûte, mais juste pour participer.
Le sacrifice au sang se fait sur le bras gauche de N’Doumba. Il rentre en transe. Wamangituka interroge le Loa sur le futur et sur l’aide que N’Doumba peut recevoir des Loa. La réponse est la protection de Baron Samedi, le Loa de la mort. On demande à N’Doumba de faire une offrande : il laisse un souvenir de la prise de Palmar de Ays. N’Doumba reçoit une image mentale de Loa Agoué.
La cérémonie terminée, Sandro soigne la blessure de N’Doumba.

Lundi 2 mars 1716
Le lendemain, Reuilly est stabilisé. Il vient avec les pirates.
Le groupe arrive à un village au bord de la rivière. Corentin part en reconnaissance et ne repère aucun espagnol. Le village est peuplé de quévas. Les femmes se dépêchent de rentrer en voyant les étrangers. Les hommes restent à regarder, méfiants. Les personnes les plus représentatives sont Tuahka (le cacique) et Ululun (le bélé). Daire et ses troupes ont été accueillis par un autre village quévas. Ils n’ont pas été hostiles.

L’idée des pirates est de construire des pirogues dans le village pour descendre la rivière. Le cacique propose d’aider les pirates aux techniques de fabrication des embarcations. Les pirates, surtout Kabouácoüatiti, découvrent les légumes et fruits locaux comme la tomate, l’igname et les modes de cuisson.

En échange des présents et des pirogues, Tuahka demande quelque chose. Il s’agit de rendre hommage à leur divinité de l’eau : Tlacuhtlu. Il faut aller dans un temple de pierre, dans un lac souterrain sous le temple. Bocanegra demande quel genre d’offrandes sont faites : de la nourriture principalement.

Pour la soirée, la cérémonie, les femmes sortent, peu vêtues pour le regard européen. C’est à nouveau le temps des danses et des chants…

Les Quévas mettent en garde l’expédition : la cité de Panama est vaste et étendue. Les espagnols ont massacré des peuples pour la bâtir. Le commerce de l’or et de l’argent pillé chez les populations locales est la principale occupation des habitants.

Certains se sentent un peu vaseux, dont Maugemeur, Corentin, N’Doumba…

Mardi 3 mars
Ceux qui ne se sentaient pas bien sont toujours mal. Une troupe attend les pirates pour aller faire des offrandes. Après une petite heure de marche sur un sentier bien dessiné, le groupe arrive. Mais l’Aiguille se fait mordre par un serpent rouge et noir. Un indien incise et aspire le sang et le crache… Kabouácoüatiti s’occupe de trouver une plante adéquate. Deux indiens ramènent l’Aiguille. McKenzie, qui a refusé de venir, voit revenir l’Aiguille : il souffle…

Le temple est orné d’un genre de poulpe… À l’intérieur, des bas-reliefs à l’air aussi vieux que le monde. Une autre divinité appelée Yig, un genre de serpent, y est représenté. Les torches révèlent les formes et les symboles des divinités. Il y a des champignons phosphorescents. En plus des pirates, 21 indiens, dont le bélé, sont présents.

Pour l’offrande, il faut être nu. Le bélé et 2 indiens s’exécutent. Parmi les pirates, Carpenter et Kabouácoüatiti se déshabillent. Bocanegra et N’Doumba suivent. Corentin garde les affaires de Kabouácoüatiti.

Les offrandes sont déposées au bord de l’eau.

Tout bascule quand les indiens pointent les lances vers les pirates et leur demandent de lâcher leurs armes. Autour du bassin, les officiants sentent des poussées dans l’eau. Seul N’Doumba tombe dans le lac. Il réussit à s’accrocher au bord.

Pendant ce temps, Corentin se dépêche d’aller vers Kabouácoüatiti pour lui donner ses armes mais un indien lui inflige un coup de casse-tête sur la jambe gauche. Corentin rejoint le Caraïbe et lui donne sa hache. Ce dernier s’en sert immédiatement et décapite un indien Quéva en hurlant. Corentin plonge dans le lac pour aider Bergson qui est aussi tombé à l’eau, comme Carpenter, mais qui, lui, sait nager.

Après quelques passes d’arme, les indiens sont défaits. Un pirate est mort. Kabouácoüatiti attendrit la viande d’Ululun mais le garde en vie pour servir de monnaie d’échange. Dans le reste du temple, les pirates fouillent et trouvent des ossements, des armures et les tombeaux de prêtres. Ils y trouvent des objets en jade (dont un sceptre avec une tête de poulpe), d’autres en or, dont une vasque contenant un cœur. Carpenter, Bocanegra et Corentin embarquent les trésors. Les pirates retournent au village. Les indiens sont évidemment surpris de les voir revenir.

En représailles, les derniers hommes dont le bélé sont exécutés et le village est mis à feu. McKenzie s’est fait un plaisir de faire brûler le bélé.

Les pirogues permettent aux pirates de descendre jusqu’au Rio Chagres. Le reste du parcours se fait sur une portion du Camino Real. Les pirates ont une vue plongeante sur la cité de Panama, la forêt de mâts des navires ancrés dans la baie et, jusqu’à l’infini, la Mer du Sud.
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Re: [PN2] - Résumés

Message par Telenn »

Si c’est Panama, c’est quoi ? (31/08/2024)

Samedi 7 mars 1716
Les pirates sortent enfin de la jungle. Devant eux, le spectacle est saisissant : Panama sur fond de soleil couchant. De la ville leur parviennent des senteurs entêtantes de cacao de tabac et d’eau salée. Ils peuvent entendre les bruissements de la ville et les échos de la cacophonie régnant au port. Les marchés regorgeant de trésors colorés. Dans le port, d’innombrables navires se côtoient. Les pirates peuvent remarquer parmi eux, des navires provenant des Indes orientales.

La cité agit comme un aimant avec ses trésors et ses pièges. Panama : la porte dorée du sud. Cité dont le gouverneur est nommé par la couronne espagnole. Le rôle de celui-ci est principalement de maintenir l’ordre contre les menaces extérieures. Son nom : Don José de la Peña y Valenzuela. Il a la charge de la gestion administrative et militaire de la région. On ne peut pas dire qu’il soit vraiment pro-couronne espagnole.

En 1670, Sir Henry Morgan a fait un raid sur Panama. Depuis Portobelo, ill a convergé jusque Panama par terre et par mer avec 3000 pirates. Panama est un nœud central du commerce espagnol. Elle accueille les marchandises d’Asie (entre autres des Philippines), du Pérou (argent), et d’autres encore plus exotiques (venant des Indes Orientales). La ville est peuplée de marchands, d’aventuriers, d’ambassadeurs…

De nombreux défis attendent les habitants et les visiteurs : les attaques croissantes de pirates depuis la paix entre Espagnols et Français, les tensions des différentes puissances aux Amériques, la corruption et la contrebande.

En ville, les gardes sont présents mais pas sur leurs gardes .

Les pirates décident de se poser dans un établissement proche du port nommé La Posada de Balboa. Au passage, ils peuvent confirmer ce qu’ils ont vu de loin : une grosse quantité de navires de tailles variées. Du tout petit au très très gros dont des galions et des 3-ponts.

Dans la taverne, un vieux marin, une chope à la main, conte ses histoires à qui veut bien étancher sa soif. Il s’agit de Diego, une célébrité locale, qui a l’air assez proche du patron, un homme gros et gras avec des favoris énormes.

Une vieille serveuse à la poitrine qui déborde vient prendre les commandes des pirates. Bocanegra offre un coup à Diego pour l’inviter à la table. Diego raconte comment Morgan a recruté à la Jamaïque au passage avant d’envahir la cité. C’était un capitaine hors pair et un très fin tacticien qui a su déjouer les défenses de la ville, qui étaient pourtant conséquentes.

Fort d’une chope pleine, Diego récite la légende du vieux marin et de l’albatros. Une malédiction. Elle parle d’un navire puissant voguant vers les mers australes et d’un vieux marin marqué par des années de service. Un jour, alors que la mer est calme et le temps clair, un albatros majestueux approche du navire. Les marins l’accueillent avec des cris de joie. Mais le vieux marin prend son arc et abat l’oiseau pour une raison inconnue. Le navire est alors piégé par une mer d’huile. Le manque d’eau douce se fait vite ressentir. En tuant le messager sacré de la mer, le vieux marin a apporté la malédiction sur tout l’équipage. Il est alors obligé de porter le cadavre de l’oiseau autour de son cou. La situation empire. Les marins meurent. Les esprits sombrent dans le désespoir. À la proue, surgit un navire fantôme. Des figures macabres jouent aux dés les vies des marins. Seul rescapé de la rencontre, vivant au sein même de la mort : le vieux marin, avec pour seule compagnie sa propre culpabilité. À travers tourments et hallucinations, il prie pour sa rédemption. Une nuit, alors qu’il contemple les étoiles et la beauté des créatures marines, il sent le réveil de son âme. Le vent se lève et le navire reprend son chemin. Le vieux marin sauvé erre de port en port. Il espère racheter son âme en racontant son histoire et en faisant respecter la mer et ses créatures.

Diego conseille aux pirates de faire la rencontre de Don Alejandro, à la Taberna del Puerto Viejo, pour d’autres histoires. Il vient de Lima.
D’ailleurs, un autre homme était intéressé par ces histoires. Deux semaines avant l’arrivée des pirates. Sa description fait immédiatement penser à Daire. Diego confie une bourse à Bocanegra pour qu’il la remette à Alejandro.
Kabouácoüatiti soigne Corentin qui part ensuite se promener sur le port. Il ne trouve absolument rien d’intéressant sur Daire ou van Aarde. Kabouácoüatiti fait le tour des tavernes pour retrouver les autres pirates. Les autres vont à la taverne del Puerto Viejo. Jaouen reconnaît Alejandro à la description faite par Diego. Bocanegra lui donne la bourse confiée par le vieux conteur tandis que Carpenter emmène la « serveuse » dans une chambre.

Bocanegra, Jaouen et Maugemeur remarquent des cicatrices sur le visage, le cou et les poignets d’Alejandro. Des plaies récentes, séquelles de strangulation et de ligotage. Il a été capturé par Daire, emmené sur un brick, mis aux fers et passé à tabac. Daire l’a questionné sur le trésor inca. Alejandro a indiqué Sylvestre de Velasco et les archives dominicaines de Lima. Mais il a aussi averti Daire sur ces secrets qui doivent rester enfouis. Velasco était un ami d’Alejandro, un prêtre dominicain aux yeux hantés par des choses que les mortels ne peuvent comprendre. Il avait découvert des manuscrits qui parlaient d’Atahualpa et de la rançon à Pizarro. La clef pour trouver le lieu du trésor serait conservée dans les archives religieuses de Lima. Velasco a réussi à les copier. Mais où sont-ils ? Seuls ceux qui sont dignes peuvent avoir accès aux archives. Pour cela, il faut prouver sa valeur en trouvant des alliés parmi les ordres religieux. Attention, les moines peuvent se montrer aussi dangereux que des pirates. Velasco a mentionné une phrase en particulier : « Là où les cieux et la terre se rencontrent, le trésor repose au-delà des frontières du monde connu ». Les hommes de Pizarro l’ont cherché en vain. Lima est une ville où l’histoire et les mystères s’entremêlent.
Après le départ d’Alejandro, Jaouen pense que d’autres personnes étaient intéressées par ses propos.

Le français a mis les voiles 8 jours plus tôt à bord du Soledad y el Mar, un brick manœuvré par 40 hommes.

Pendant ce temps, Carpenter, dit La Poutre, passe du bon temps avec la serveuse.

Le couvent dominicain San Francisco est un imposant complexe religieux au centre de la ville. Il est dirigé par Fray Ignacio de La Cruz, un homme austère, inflexible et intransigeant quant à la loi, la doctrine et la foi catholique. Pour lui, l’Église doit être le seul gardien du savoir. Certaines connaissances doivent être cachées. Il est né en Castille avant d’avoir été envoyé au Pérou.

Velasco serait mort de maladie à son retour à Lima. Mais d’autres pensent à autre chose : une malédiction ? Il aurait été consumé par ses recherches. Sa dépouille repose dans un cimetière isolé. Sa tombe se trouverait dans les catacombes de la cathédrale de Lima. Ou dans les souterrains des archives, scellée avec les textes maudits. Approcher sa dépouille pourrait attirer les forces obscures.

Alejandro a indiqué que la flûte Nuestra Señora de la Incarnation, un navire de 800 tonneaux, pourrait emmener les pirates vers Lima, mais elle part dans un mois…

Dimanche 8 mars 1716
À défaut de pouvoir trouver des annonces de conavirage sur Glou Glou Ship, les pirates décident d’aller à la capitainerie. Là, ils constatent que des affiches de récompenses montrent des portraits de tous les capitaines pirates qui ont participé à l’attaque de Palmar de Ays, dont Maugemeur et Bocanegra. Maugemeur a même son surnom en espagnol : Esquiva-Muerte.

En revenant de la capitainerie, les pirates sont suivis par des types louches. D’autres semblent attendre sur le trajet et encore un observe depuis un toit proche. Corentin rebrousse chemin et prend la première petite ruelle sur la gauche. Il fait signe à Kabouácoüatiti, lui désignant l’homme sur le toit. Maugemeur et Bocanegra s’avancent vers les brigands qui bougent dès que Corentin fait demi-tour.

Le combat s’engage. Jaouen menace l’homme qui cherche à les prendre à revers avec un pistolet. Corentin et Kabouácoüatiti vont sur le toit. Maugemeur et Bocanegra sortent leurs lames. Sur le toit, Kabouácoüatiti prend une balle au niveau de la tête mais tranche la jambe du brigand. Corentin souhaitait interroger le malandrin, mais voyant que l’indien a été touché, il préfère trancher la gorge de l’amputé.
Dans la rue, Bocanegra tranche les liens qui retiennent les tonneaux empilés sur une carriole. Les tonneaux écrasent 2 brigands.

Corentin monte sur le toit avec pour objectif de retomber sur un brigand mais il repère un peloton de gardes qui arrive. Il siffle pour alerter ses compagnons.

Un dernier échange de coups et le groupe fuit les gardes qui repèrent un des malandrins. Maugemeur remarque 2 brigands qui attendaient dans la rue de la fontaine et les poursuit. Corentin descend des toits et attend que les gardes soient passés pour filer vers les quais. Jaouen et la Poutre prennent une autre direction. Bocanegra, rejoint par Kabouácoüatiti, poursuit les brigands qui avaient été renversés par les tonneaux.
Un peloton de gardes arrive face à Carpenter et Jaouen qui incite la Poutre à se cacher.

Bocanegra fait prisonnier le brigand que Kabouácoüatiti avait bousculé. Maugemeur invective la foule pour attraper les brigands. Il lâche 2 pièces de huit au passant qui a réussi à arrêter un des malandrins. Puis il le saisit par le col et fait mine de vouloir l’emmener à la garde. Corentin a vu le manège et essaie de suivre les deux qui ont fui mais les perd dans la foule.

Carpenter ne se fait pas repérer par les gardes.

Bocanegra et Maugemeur font parler leur prisonnier. Daire a payé les malandrins pour surveiller quiconque tenterait de savoir des choses sur lui. Mais ils ne sont pour rien pour la mort d’Alejandro. C’est un type en noir avec un masque qui l’a tué et a donné le signalement aux brigands. Il s’agirait d’un assassin recruté pour ses méthodes radicales.
Maugemeur réussit à obtenir du brigand qu’il agira dans l’intérêt du groupe pour qu’il ne soit plus inquiété. Il le relâche ensuite.

De retour à la taverne, Diego explique qu’Alejandro a été retrouvé dans un caniveau, la gorge tranchée. Maugemeur lui demande de trouver un navire sous 48 heures. Le conteur donne rendez-vous aux pirates dans une boutique de cuir appartenant à Li Chan.

Ne voulant pas laisser Diego seul à faire des recherches de navires, les pirates partent en quête de leur côté. Maugemeur a un contact pour une polacre, la Santa Ana. Corentin aussi : un navire rapide qui recrute et qui peut aussi prendre des passagers, moyennant rétribution : une patache (goélette franche) appelée Santa Margarita. Le problème est qu’elle ne va pas à Lima. Sa destination est Guayaquil , en Équateur. Kabouácoüatiti et Carpenter trouvent d’autres navires dont un de pêche qui part le lendemain, une bisquine du nom de Estrella Polar. Elle ne devrait pas être trop difficile à prendre selon l’indien, mais elle serait vite surchargée avec 24 pirates à son bord. Carpenter a une piste pour une tartane espagnole qui va à 3 jours de Panama pour être mise en carène. C’est la mieux armée de tous les navires potentiels.

Lundi 9 mars 1716
Au petit matin, l’équipage a rendez-vous avec le subrécargue de la Santa Margarita, un gratte papier mal entretenu et habillé bon marché. Il propose 3 places de passagers contre 30 pièces de huit chaque et le reste des places est disponible à la manœuvre. Jaouen paie sa place et tente de faire engager ses hommes (N’Doumba, McKenzie, le Poileux). Maugemeur se présente comme navigateur et paie sa place. Les autres postulent en tant que membres d’équipage.

Diego retrouve le groupe et lui donne une petite boîte qui contient un chapelet ; celui de Don Alejandro. Il faut le déposer à Lima, dans une petite chapelle située dans un quartier populaire. La boîte doit être enterrée au pied de la chapelle et il faut adresser une prière. Il veut aussi que les pirates vengent Alejandro d’une manière ou d’une autre. Il prend Maugemeur à part. Il lui donne une dague de Tolède qui a servi au raid de Panama et qui doit servir à venger Alejandro.
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Re: [PN2] - Résumés

Message par ketzol »

Moi, Bastien Maugemeur...

Le vent, tel un souffle violent arrachant les embruns de la mer, emplissait les voiles du Phénix. Un grain s'abattait sur nous, mais ma détermination ne faiblissait pas. Je ressentais une force nouvelle, une soif inextinguible qui me poussait vers le trésor des Incas, une soif née dans les profondeurs de l'ouragan qui avait bouleversé mon existence.

J'avais été un simple pilote, un homme cherchant à s'enrichir, avant de devenir un pirate. Le Saint-Michel, une humble flûte marchande, m'avait emmené vers les Caraïbes, un voyage qui s'était transformé en cauchemar. La tempête avait déchaîné sa fureur, engloutissant la Flota de Indias, un navire chargé de rêves et de richesses. J'avais été emporté dans ce tourbillon de violence et de chaos, et, malgré la mort qui m'avait frôlé, j'en étais ressorti transformé.

Le San Cristobal, un navire robuste, était devenu mon nouveau royaume. La conquête de Palmar de Ays, une victoire éclair, avait fait de moi un pirate respecté. J'avais été un pion sur l'échiquier de Jennings au début, un simple acteur dans sa quête de liberté et d'or, mais mon ambition avait pris le dessus. Je n'étais plus un homme cherchant à s'enrichir, mais un conquistador moderne, assoiffé de gloire et de pouvoir.

L'ouragan, qui avait fait rage sur les côtes de Floride, avait été une épreuve terrible. Mais j'en étais sorti vivant, et j'avais été guidé par la magie des Calusas, des Indiens qui connaissaient les secrets de la nature. Ce n'était pas la chance qui m'avait sauvé, mais une force mystique qui semblait me destiner à un rôle plus important.

Le Phénix, un navire rapide et puissant, était né de cette résurrection. J'en étais devenu le capitaine, et l'équipage, un mélange hétéroclite d'hommes et de femmes venus de tous les horizons, m'avait accordé sa confiance. J'avais appris à être un leader, à inspirer mes compagnons, à les conduire vers la victoire.

Le trésor des Incas, une légende qui m'avait hanté depuis longtemps, était devenu mon obsession. Le document retrouvé dans l'épave de la Flota de Indias m'avait révélé un secret extraordinaire. L'or de Pizarro, un butin fabuleux, était caché dans les profondeurs de l'Amérique du Sud. Je ne pouvais pas laisser passer une telle opportunité. J'étais déterminé à trouver ce trésor, à le conquérir, et à en faire un symbole de liberté et d'indépendance pour notre nation pirate.

La Havane, un port bruyant et corrompu, avait été le premier obstacle sur ma route. J'avais été accueilli par une ville fascinante et dangereuse, un lieu où l'opulence côtoyait la misère, où la corruption et la violence étaient monnaie courante. J'avais été confronté à la complexité du monde des hommes, à leurs passions et à leurs vices.

J'avais rencontré Daire, un officier français mystérieux, qui était arrivé à la Havane avec une mission secrète. Il semblait être lié au gouverneur, et il m'avait donné l'impression d'être un traître. La trahison, la cupidité, l'ambition, toutes ces passions humaines avaient envahi mon cœur. J'avais été confronté à la complexité de la nature humaine, à la fragilité des alliances et à la violence latente qui animait le monde.

La disparition de van Aarde, un pirate insaisissable et ambitieux, avait ajouté un nouveau chapitre à mon histoire. Il était une force à la fois dangereuse et fascinante, une énigme que j'avais juré de percer. Il avait été mon allié dans la quête du trésor des Incas, mais il m'avait quitté sans explication. Sa disparition m'avait laissé un sentiment d'inquiétude, une peur qu'il puisse me trahir.

Panama, un port tentaculaire et chaotique, m'avait révélé une nouvelle face de l'Amérique du Sud. J'avais été témoin de la lutte des Indiens et des Cimarrones, des âmes brisées par la colonisation espagnole. L'assassinat d'Alejandro, un homme qui avait partagé mon rêve de liberté, m'avait rempli de rage et de tristesse. Je n'oublierai jamais son regard, rempli d'espoir et de désespoir, avant qu'il ne disparaisse à jamais dans la nuit.

La quête du trésor des Incas me conduisait désormais vers Lima, la capitale d'un empire. J'avais été un simple pilote, un homme cherchant à s'enrichir, mais la tempête avait transformé mon existence. J'étais devenu un pirate, un rebelle, un conquistador moderne. L'or, autrefois un symbole de richesse, était devenu un outil de liberté. Je ne cherchais plus à m'enrichir, mais à créer une nation pirate indépendante, un refuge pour les âmes libres et les cœurs rebelles.

Le destin, comme une mer agitée, me propulsait vers l'inconnu. Mais, au fond de mon cœur, je ressentais une certitude profonde. Le trésor des Incas m'attendait, et ma légende ne faisait que commencer. Je voyais déjà le vent de la fortune souffler en ma faveur, et j'avais l'intention de le dompter. Je n'avais pas peur de la mort, car je savais que ma vie était vouée à l'aventure. J'étais Maugemeur, le Trompe-la-Mort, et je ne me laisserais jamais arrêter.
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Aephrom
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Re: [PN2] - Résumés

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Dans un recoin sombre de la taverne "El Galeón Dorado" à Panama, Bocanegra est assis à une table isolée, son visage à moitié dissimulé par l'ombre. Une unique bougie vacille devant lui, projetant des ombres dansantes sur les murs de bois usés. La fumée âcre des pipes se mêle à l'odeur du rhum renversé et de la sueur des marins. Des rires gras éclatent au loin, ponctués par le tintement des pièces sur les tables de jeu.

Autour de la table, un petit groupe hétéroclite s'est formé : un marchand au regard vif, un vieux loup de mer borgne, et un jeune matelot aux yeux brillants d'excitation. Bocanegra se penche en avant, sa voix à peine plus haute qu'un murmure, mais chargée d'intensité. La cicatrice qui barre son œil gauche luit à la lueur de la bougie, témoignage silencieux des nombreux duels qu'il a menés.

"Caballeros," commence-t-il, ses doigts calleux et agiles jouant distraitement avec un doublon en or, "ce que je vais vous confier n'est pas une simple histoire de taverne. C'est le récit de mes péchés et de mes gloires, que seuls des hommes de votre trempe peuvent entendre."

Il jette un regard furtif autour de lui avant de poursuivre, sa main effleurant la garde de sa rapière tolédane :

"Tout commença par une nuit de la San Juan, sur les quais brumeux de Saint-Malo. L'air était chargé de sel et de destin. J'étais alors un autre homme, fier spadassin de Tolède, ayant quitté le service de Sa Majesté Catholique pour des raisons... disons, complexes. Le Saint-Michel, notre navire, quitta le port sous un ciel chargé de promesses et de menaces."

Le jeune matelot retient son souffle, ses yeux écarquillés reflétant la danse des flammes.

"Notre voyage fut une épreuve que même le Cid n'aurait pas dédaignée. Les tempêtes nous assaillirent comme si Poséidon lui-même cherchait à nous engloutir. J'ai vu des hommes prier la Virgen del Carmen avec une ferveur que je n'avais jamais vue, même lors des processions de Séville. Le navire gémissait sous les assauts des vagues, telle une bête blessée luttant pour sa survie."

Le vieux loup de mer hoche la tête avec compréhension, sa main se crispant instinctivement sur sa chope.

"Quand nous échouâmes sur les côtes de Floride, j'eus l'impression de revivre la découverte du Nouveau Monde par nos ancêtres. C'est là que le destin nous fit croiser la route de Nahauni. Ah, señores, cette indienne avait des yeux aussi profonds que les lagons des Caraïbes et une voix qui chantait comme le vent dans les palmiers. Elle nous mit sur la piste d'un trésor qui ferait paraître celui d'Atahualpa comme une bourse de mendiant."

Bocanegra fait une pause, prenant une gorgée de vin avant de continuer :

"Nous nous retrouvâmes bientôt à Nassau, repaire de pirates et de rêveurs. C'est là que je croisai le fer avec Winthorpe, un chien d'Anglais sans honneur. Son haleine puait le poisson pourri et sa barbe grouillait de poux. Ma lame chanta comme celle de Don Quichotte face aux moulins, mais le vrai défi nous attendait : Palmar de Ays."

Il baisse encore la voix, obligeant ses auditeurs à se pencher davantage :

"Imaginez, señores : une nuit sans lune, l'air lourd et humide des Caraïbes collant à notre peau comme une seconde chemise. Nous glissions vers le camp espagnol comme des fantômes. Mon cœur battait au rythme des tambours maures de l'Alhambra. D'un coup de ma lame tolédane, je tranchai la gorge du premier garde, sentant le sang chaud couler sur ma main comme le vin lors de la Feria de Abril. Le combat qui s'ensuivit fut digne des chants des bardes !"

"Par tous les saints!" murmure le marchand, se signant furtivement. "Et qu'avez-vous fait ensuite, Don Bocanegra?"

"À La Havane, nous jouâmes un jeu dangereux, nous faisant passer pour des hidalgos. Je devins Antonio Banderas, capitaine de l'Estrella del Sur. Quelle ironie pour un ancien officier de Sa Majesté Catholique ! L'air était chargé de l'odeur du tabac et du chocolat, me rappelant les rues de Séville. Mais notre ruse fut découverte, et nous dûmes fuir comme des voleurs dans la nuit."

"Notre périple à travers la jungle fut digne des épreuves de Saint Jacques. La jungle nous enveloppait, étouffante comme les bras d'une amante trop passionnée. La sueur coulait le long de mon dos, traçant des sillons salés sur ma peau brûlée par le soleil. Nous affrontâmes des tribus plus sauvages que les Maures, des esprits jaguars qui auraient fait fuir même le plus brave torero. La fièvre et la folie nous guettaient à chaque pas."

"Et nous voici maintenant à Panama, sur les traces d'un trésor que même le grand Pizarro n'a pu trouver. L'air est lourd de mystères et de dangers, comme celui de Tolède la veille d'un duel. Pas plus tard qu'hier, nous avons dû affronter des brigands dans ces rues, ma lame chantant l'hymne de Riego à chaque coup porté."

Bocanegra fait une nouvelle pause, son regard balayant les visages captivés de son auditoire :

"Mais méfiez-vous, amigos, car dans cette quête, les alliés d'hier peuvent devenir les ennemis de demain, plus traîtres que Judas lui-même. Nous sommes sur la piste d'un secret qui pourrait ébranler les fondements mêmes de l'Empire espagnol. Des forces obscures sont à l'œuvre, et je crains que notre aventure ne fasse que commencer."

La flamme de la bougie vacille, comme pour souligner le mystère de ses paroles. Bocanegra se penche en arrière, un sourire énigmatique aux lèvres :

"Voilà, caballeros, l'histoire de mes péchés et de mes gloires. Que Dieu et la Sainte Vierge me pardonnent, car je sens que le sang coulera encore avant que cette quête ne s'achève..."
"Monde de merde..."
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Telenn
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Re: [PN2] - Résumés

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À bord de la Santa Margarita (12/10/2024)

Mardi 10 mars 1716
C’est l’aube d’une journée chaude. Les pêcheurs sont déjà sortis en mer. La Santa Margarita se prépare à appareiller.

Sur le quai, Diego, venu saluer les pirates avant leur départ, rappelle la légende de l’albatros au bon souvenir de Maugemeur, comme une prière. Trompe-la-mort prend cela comme un avertissement et pose ostensiblement la main sur la garde de la dague de Tolède, pour affirmer le serment qu’il a prêté au conteur.

Francisco Rojas dirige la manœuvre à bord de la patache. Corentin est déjà sur la hune. Il admire les toits et sort de sa rêverie au coup de sifflet pour hisser les voiles. L’Aiguille grimpe dans les haubans.
Pendant que les matelots s’affairent dans les mâts et sur le pont, le señor Castrillo, le subrécargue, fait visiter la cambuse à Kabouácoüatiti. Ce dernier constate au passage que le navire embarque une cargaison d’épices, entre autres. Jaouen s’installe dans sa cabine. Carpenter découvre l’atelier du charpentier dont il est l’aide.

La Santa Margarita s’éloigne du quai alors que des soldats arrivent en hurlant. Des ordres passent pour faire mettre en panne la goélette. Diego s’interpose. La goélette, vent dans le hunier, accélère et quitte le port sans obtempérer.

La mer est calme, le vent favorable : c’est un voyage tranquille qui se profile. 8 jours pour couvrir 600 milles marins. Le capitaine Luis Rodrigo Salman Menéndez semble néanmoins en proie à une certaine appréhension. À l’entendre, la Nouvelle Grenade serait peuplée de pirates.

À bord, d’autres pirates se rendent compte que le capitaine de la Santa Margarita suscite la crainte et le respect de son équipage mais aussi de la confiance.

Maugemeur fait la rencontre de Sebastian Garcia del Puerto, navigateur et timonier. Il lui est officiellement présenté par le capitaine. Le navigateur a un instrument peu commun pour l’époque : un nocturlabe. Maugemeur se montre particulièrement intéressé et demande au navigateur de lui en expliquer le fonctionnement.

Miguel de Santa Maria, le quartier maître et second de manœuvre, est un petit homme plein d’expérience qui connaît son affaire, selon Bocanegra. Il discute avec le capitaine et le subrécargue à propos de commerce. Il jouerait aussi le rôle de diplomate dans les échanges commerciaux.

Bocanegra trouve que l’équipage est soudé et pour lui, c’est à la limite de l’étrange pour un navire espagnol.

Sebastian del Puerto tient la barre, en général. Mais, par gros temps, c’est le capitaine qui dirige son navire.

Au deuxième jour de traversée, la Santa Margarita croise dans le Golfe de Panama. L’ambiance à bord est de plus en plus tendue. Les eaux commencent à s’agiter. Les nuages s’amoncèlent. Une pluie fine tombe et s’intensifie. Le vent forcit et la voilure est réduite.
Le soir, Rodrigo, un vieux marin au visage creusé, hésite un instant puis prend la parole d’une voix rauque. Il y a 20 ans, la Santa Maria a navigué sur ces eaux. C’était un galion solide transportant plein de richesses à destination de sa Majesté très catholique. Il tousse une grosse glaire noirâtre avant de poursuivre. Le capitaine avait ignoré les conseils de contourner le golfe. Il a coupé à travers. Brusquement, le ciel s’est obscurci. Dans la nuit, quand l’équipage dormait, une tempête est apparue de nulle part. Une tempête comme celle qui a englouti la Flotta de Indias en Floride. La Santa Maria a été avalée par la mer. Il ne restait plus rien, pas même une épave. Certains disent que le navire est encore là, sous les profondeurs et que son équipage est prisonnier d’une malédiction éternelle.
Dans l’eau, le marin qui regarde avec attention peut voir des lumières, comme des reflets. On dit que ce sont les âmes perdues de la Santa Maria…

Le lendemain. Kabouácoüatiti s’arrange pour améliorer l’ordinaire et est remercié par le capitaine au nom de tout l’équipage.

Au quatrième jour de traversée, les eaux sont plus profondes. La mer est maudite aux dires des marins. Le navire approche de petites îles qui semblent désertes. Le capitaine les appelle les Perlas, les îles de la Perle ou les îles perdues. L’atmosphère se tend un peu plus. L’ordre est donné de préparer les manœuvres pour éviter les brisants.
Corentin et l’Aiguille se portent volontaires pour scruter les eaux et annoncer les écueils. Le navire dérive dangereusement. Corentin annonce des rochers affleurant à bâbord. La voilure est réduite.
« Récif à bâbord, virez de bord ! » La Santa Margarita se faufile entre les récifs. Carpenter constate à cette occasion que le navire est bien profilé et répond rapidement aux virements de bords. Finalement, le navire pénètre dans une crique abritée. La mer est d’huile et laisse les marins accoster sur une plage de galets.

Kabouácoüatiti et Bocanegra, ainsi que N’Doumba, descendent avec quelques marins, entre autres pour faire de l’eau. D’autres marins descendent et installent un camp de fortune. Corentin se mêle à eux, il chante et joue de la flûte.

Les falaises sont couvertes d’une végétation très dense. L’air est lourd et humide. Ici et là, on peut observer des signes d’occupation ancienne. Des pierres taillées en cercle, des totems, des pistes. Au détour d’un sentier, une structure en pierre s’élève dans une clairière. Un ancien autel, d’une hauteur de 1m50, de ce qu’il en reste. Sur la pierre, des gravures représentant des créatures humanoïdes à hauts animaux. Tout ceci rappelle aux pirates le culte inavouable des indigènes de Panama. Les bruits de la jungle sont à présent des murmures inquiétants. Heureusement, parmi ces bruits en est un plus familier : celui d’une source d’eau. C’est un filet conséquent d’eau fraîche et douce. C’est en s’en approchant que les pirates remarquent une excavation, un trou au sol d’une faible profondeur : à peu près 2 mètres. Au fond du trou, recouverte par de la terre meuble, git une croix en bois, rongée par l’humidité, couchée sur le sol de l’excavation. La lumière des torches vacille un instant alors qu’il n’y a pas le moindre vent. Une plainte lointaine fait fuir Kabouácoüatiti, Peña et Bocanegra. N’Doumba interprète le gémissement comme une manifestation de Loa maléfiques.
Le groupe revient au bateau. Les réparations sont terminées. Maugemeur et Jaouen sont invités à la table du capitaine. Des iguanes ont été capturés et la pêche a apporté des crustacés et des poissons.

Rodrigo s’adresse à l’ensemble des marins et rote avant d’allumer sa pipe. « Vous les avez vues ces vieilles pierres ? Jadis elles étaient habitées ». Il conte alors une légende qui date de l’époque où les espagnols ont débarqué au Pérou, à l’époque de Pizarro. Après avoir capturé l’empereur Inca Atahualpa, Pizarro a réclamé une rançon en or. Mais il en voulait toujours plus. Il a envoyé ses hommes un peu partout pour trouver une relique sacrée : la Tahuantinsuyu. Mais ses hommes ne sont jamais revenus. Un frisson parcourt les auditeurs. Les indigènes ont été attirés sur ces îles. Ils se sont fait consumer. Même les pirates n’y font pas escale. Certains disent que les âmes espagnoles hantent les environs.

À la table du capitaine, les discussions vont bon train. Ce dernier est un vétéran de la guerre de course. Il a vécu bon nombre de batailles au début du siècle pour la couronne d’Espagne. Il s’est reconverti en marchand en dehors de la Casa de Contratación, la Compagnie des Indes. Il est propriétaire de son navire.
Après avoir parlé de lui, il est curieux de savoir si les soldats en avaient après ses passagers et les nouveaux membres d’équipage. Maugemeur et Jaouen assurent que non.
Le capitaine propose de présenter Maugemeur et ses compagnons à des gens tout à fait à même de démarrer une activité. Il pense notamment à une certaine Magdalena.

Vient ensuite le temps de dormir. Corentin est parmi les premiers à monter sur le bateau pour se mettre à l’abri de l’île maudite. La nuit se passe bien.

Au cinquième jour, la tempête s’abat sur la Santa Margarita. Tout l’équipage est amené à participer. El Sordo Juan Ortega, un gabier particulièrement habile, sert de modèle à Corentin qui tente de l’imiter au mieux. La tempête dure toute la nuit jusqu’au sixième jour et, quand l’aube pointe, les vagues se calment.

Au septième jour de traversée, le navire avance plein sud. Le moral remonte avec le retour du soleil. L’après-midi, des cris retentissent car des dauphins bondissent à la proue du navire. Certains marins jettent des morceaux de poisson. La légende de l’albatros fait écho aux dauphins ; la beauté de la nature…

Un esquif croise la route de la Santa Margarita. Une tartane au mât incliné et aux voiles abîmées. Une poignée de marins qui agitent les bras en criant. Le capitaine les observe avec sa longue vue. Il a l’air dubitatif. Un marin de la tartane demande de l’aide et dit qu’ils ont perdu leur gouvernail dans la tempête.
Par précaution, le capitaine fait armer les pierriers. La Santa Margarita manœuvre prudemment pour aborder la tartane. Les marins sortent des cordages et des grappins. Bocanegra observe le bastingage et constate que les hamacs ont été enroulés et positionnés en protection. Corentin monte dans les haubans et constate que des voiles sont étendues sur le pont dissimulant des… pirates !
Une trentaine d’hommes s’agite sur la tartane. Maugemeur tente de persuader le capitaine qu’il peut l’aider avec ses hommes. Le capitaine accepte sans vraiment hésiter. Corentin glisse sur une drisse et court chercher son fusil de boucanier dans la cabine de Maugemeur. Rojas donne ses ordres. Jaouen organise la salve de pierriers tandis que les pirates lâchent une bordée de pièces de 24.

Parmi les pirates, sont touchés N’Doumba, Peña et McKenzie. L’équipage de la Santa Margarita part à l’abordage à la surprise des pirates de la tartane. Rojas, sabre au clair, monte à l’assaut et entraine des hommes avec lui. Il semble manier sa lame avec une grande habileté.
Les trois moucheurs touchent un membre important de l’’équipage mais le capitaine reste en vie. Bocanegra se taille un passage avec précision et légèreté, en contrepoint parfait de Kabouácoüatiti qui défriche joyeusement le pont. Maugemeur cherche le capitaine ennemi et se dirige sur lui en faisant de l’esbroufe. La danse s’engage. Le capitaine de la Santa Margarita se focalise sur la défense de son navire.
Maugemeur arrive à faire reculer le capitaine qui se fait achever par Bocanegra. Maugemeur présente la tête détachée du capitaine et hurle « Stop ! » pour faire cesser le combat. Les pirates lâchent leurs armes. Menéndez range son sabre et croise le regard de Maugemeur. Son visage ne reflète rien mais un petit hochement de tête montre toute sa reconnaissance. Les pirates survivants sont mis aux fers et transbordés sur la patache.

Luis Vasquez de Olivares, le médecin, semble avoir une expérience de la guerre. Ses méthodes sont brutales mais efficaces.

Les marins de la Santa Margarita ont l’air à la fois reconnaissants et étonnés ; un peu méfiants, ils attendent la réaction de leur capitaine. Quant à celui-ci, il scrute Jaouen, Kabouácoüatiti, Bocanegra et Maugemeur qui ont attiré son attention lors de l’abordage.
Les pirates sont mis aux fers sur le pont de la Santa Margarita avec pour consigne de ne rien leur faire. Olivares a reçu l’ordre de ne pas les soigner. Mais cet ordre ne s’adresse qu’à Olivares. La tartane est mise en allège.

Menéndez demande à Maugemeur de le suivre. Il sert 2 verres en silence. Il ne porte pas de toast mais boit. Pour lui, plus de doute, c’était bien eux que les soldats cherchaient. Le capitaine est un peu déçu que Maugemeur ait réussi à aussi bien dissimuler la vérité. « Vous êtes bien Trompe-la-mort. Je n’en étais pas sûr. »
La discussion dérive sur la vision des pirates qui diffère entre celle de Menéndez et Maugemeur. Le capitaine de la Santa Margarita ne sait pas s’il doit remercier le pirate. Il serait tenté de le faire pour les 7 jours passés ensemble. Mais son cœur ne peut se résoudre à valider l’esprit que les pirates ont embrassé. Maugemeur essaie de récupérer la tartane, mais Menéndez considère que c’est sa prise.

Le capitaine de la Santa Margarita expose son point de vue. Il va couler la tartane. Mais il y a certainement quelque chose à récupérer à bord. Il compte bien faire un partage équitable, comme au temps des corsaires. En gage de respect, il s’engage à conduire les pirates à Lima.
Maugemeur interroge Menéndez sur leurs relations futures. L’espagnol affirme qu’il passerait sa route mais ne manquerait pas de saluer le pirate. Les hommes capturés seront débarqués au port. Il laisse Sandro soigner les blessés s’il le souhaite, mais Olivares n’y participera pas.

Maugemeur veut d’abord parler avec son équipage pour lui expliquer la position de l’espagnol. Menéndez est étonné de voir que le pirate ne prend pas la décision lui-même. Il demande juste 3 ou 4 jours pour s’organiser pour aller à Lima. Le capitaine ressert les deux verres et propose de trinquer. Maugemeur accepte volontiers et lui signifie qu’il respecte sa façon de gérer son navire.

Maugemeur rassemble ses hommes et explique la situation. Après discussion, Maugemeur retourne voir Menéndez pour accepter sa proposition. Ce dernier explique à ses hommes qu’il ne faut pas qu’ils parlent de l’affaire dans les tavernes de Guayaquil. Le butin est ensuite réparti.

Le navire croise alors dans les zones équatoriales. La végétation y est luxuriante. Les côtes sont le terrain de prédilection des pirates et des navires de guerre espagnols. Après un jour de retard, le navire arrive à Guayaquil.

Corentin, qui laisse trainer ses oreilles, sans se méfier, plus par réflexe, ressent une assimilation à l’équipage. Aucune hostilité, aucune manigance.

Une brume légère masque les maisons en bois peint. Guayaquil est un carrefour commercial, grouillant de vie et d’activité. On y croise des Portugais, des Hollandais, etc. Dans le port, des barques et des pirogues circulent, transbordant du sel marin, du poisson frais, sous les cris des marchands. Le soleil brille haut et réchauffe les toits de tuiles rouges.

La Santa Margarita manœuvre habilement et aborde le ponton.

Kabouácoüatiti s’entretient avec le subrécargue pour l’aider au ravitaillement. Ce dernier accepte.
Menéndez explique à Maugemeur qu’il pourrait trouver refuge auprès de Magdalena, une amie proche avec qui il est en affaire depuis longtemps. C’est une receleuse.

La ville semble prête à toutes les opportunités. Même si la maréchaussée est présente, elle est assez laxiste. Corentin est persuadé que ce port est du genre à permettre des affaires. Une ville contrastée : sauvage et civilisée, dans laquelle le brouhaha est incessant. La population cosmopolite, très différente de Panama et de Lima, ne vit que pour le commerce.

Dans la taverne la plus populaire, Bocanegra laisse tomber quelques pièces pour enquêter sur le passage de Daire, en ne mentionnant que sa description. Les langues se délient facilement et Bocanegra apprend que Daire est passé par Guayaquil. Son navire a bien accosté au port et il y serait toujours selon les informations de Jaouen. Les hommes de Daire se sont un peu fait remarquer, et pas en bien. Il aurait eu affaire à un marchand assez connu de la ville.
Les pirates ne sont pas (encore) recherchés en ville. Ce sont plus des criminels locaux qui font l’objet d’avis.

Après être passé par la capitainerie, Jaouen cherche à localiser le Soledad y el Mar. Finalement, il est reparti. Depuis quelques jours voire quelques semaines selon les sources.

Quand Kabouácoüatiti débarque, il constate à quel point la population est cosmopolite. Les noirs sont esclaves. Il y a aussi des natifs, avec un statut de travailleur, mais n’exerçant aucune fonction importante. Ils sont au bas de l’échelle sociale. Les noirs sont méprisés. Pour plus de sécurité, N’Doumba accompagne Bergson dans sa visite de la ville.

Les quartiers près du port sont les plus animés. Sur les hauteurs, plus calmes, les églises dominent de grandes rues. Les habitations sont espacées. La jungle n’est jamais loin et on peut entendre les cris des singes hurleurs et des oiseaux exotiques. Au loin, des montagnes aux sommets blancs : les Andes. Corentin visite les marchés et goûte aux spécialités locales.

Maugemeur, Carpenter et Bocanegra vont voir Magdalena, alias la Serpiente. L’espagnol tombe sous le charme de la receleuse. Il rame. Maugemeur est à côté et tente de lui faire corriger sa conduite mais Bocanegra s’enfonce… Comme l’espagnol mentionne le nom de Maugemeur, Magdalena démontre qu’elle connaît sa réputation depuis Saint Malo.
Finalement, Magdalena fait traverser son entrepôt aux trois pirates et les invite dans son bureau, éclairé par des bougies. La grande table finement ouvragée qui lui sert d’écritoire est complétée par un fauteuil confortable. Menéndez est déjà passé pour l’avertir. Les trois visiteurs mentionnent Daire. Elle est encline à vendre l’information. Sa mort ne l’intéresse pas, mais elle a un travail à proposer. Elle est en concurrence avec un homme qu’elle veut voir souffrir. Bocanegra est d’une lourdeur, à vouloir impressionner la dame… Magdalena cite le nom de son concurrent : Don Rafael Cortez. Il est sur une affaire qui pourrait nuire aux intérêts de la Serpiente. Elle veut les préserver et amputer ceux de Cortez. Un peu de sabotage. La plupart des bâtiments de Guayaquil sont faits de bois. Elle veut que cela explose mais elle ne vise que la marchandise, et il est hors de question que les pirates y touchent.
Daire est parti pour Lima il y a quelques jours. Il a montré un intérêt particulier pour certaines baies isolées. Il cherche à éviter les routes commerciales. Certains de ses hommes ont fait du grabuge : bagarres de tavernes, questions posées de façon inhabituelle sur des ruines, des sites sacrés dans les environs de Cajamarca, un lieu situé dans les Andes, bien après Tumbes. Daire avait déjà une idée précise de là où il voulait se rendre. Magdalena n’a aucune idée sur la source des informations du Français. Il était impliqué dans des transactions qui suscitent des interrogations : provisions, équipement, cartes anciennes, instruments de navigation précis. Tout semble indiquer cependant qu’il prépare une expédition périlleuse.
Le second de Daire, Jean-Michel Lefèvre est un homme compétent mais brutal. Daire aurait une carte en sa possession, qui mentionne un lieu précis du Pérou. D’autres termes sont énoncés : Cajamarca, le roi captif, le chemin des larmes. Daire aurait rencontré le Padre Aurelio, un dominicain, un homme bon.

Pour revenir à l’affaire qui la concerne, Magdalena indique que Cortez est mort, tombé de son balcon. Un accident provoqué. Puis elle indique l’adresse de l’entrepôt.

Bocanegra laisse les autres partir devant. Quand ils se retrouvent, les trois pirates vont faire un tour aux environs de l’entrepôt qui est isolé. Il y a peu de chances qu’une explosion localisée mette le feu à la ville. De retour à l’auberge, les négociateurs expliquent l’affaire aux autres.

Vendredi 20 mars 1716
Le lendemain, Jaouen fait ses préparatifs pour l’explosion. Corentin va repérer les lieux et retourne faire du tourisme et s’imprégner des méthodes locales : pickpocket, etc. Les autres continuent de chercher des informations, mais rien de particulier n’est découvert.

Le Padre Aurelio officie à l’église San Miguel. Il a une cinquantaine d’années, les cheveux grisonnants. C’est un dominicain, affable, avenant… un homme d’église comme il se doit. Sa réputation fait de lui un homme très érudit, très respectueux, proche des peuples indigènes du Pérou. Il est particulièrement attentif à la préservation des traditions des peuples autochtones.

Maugemeur se présente en tant que Trompe la Mort. Le Padre tente de lui expliquer que personne ne peut tromper la mort. Maugemeur l’arrête. Le Padre reste calme et Maugemeur l’incite à poser ses questions avant de revenir à Daire. Il est particulièrement abrupt. Le moine n’a pas apprécié les manières de Daire. Il fait un peu le miroir avec la démarche de Maugemeur… de manière peu masquée. Daire a montré un intérêt particulier pour les trésors cachés et les légendes incas. Mais il n’a rien dit. Daire a tenté de soudoyer les novices. Aurelio n’a pas du tout apprécié.
Maugemeur braque Aurelio. Bocanegra tente de le faire changer d’avis en embrouillant le Padre qui n’est pas dupe. C’est un échec retentissant et le Padre leur souhaite de trouver l’illumination avant que les pirates ne s’en aillent.
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Lima (16/11/2024)

Vendredi 20 mars 1716
Corentin se promène dans la ville. Il y apprend que Daire est à la recherche d’instruments de navigation propres à la terre : des boussoles et des cartes du Tahuantinsuyu. Il a approché un certain don Esteban del Valle, un capitaine à la retraite, qui passe son temps à la Sirena Dorada. Il connait très bien les routes maritimes vers Lima et les côtes du Pérou. Il possède une collection de cartes très importante. Daire cherchait des informations sur les modes de vie des indigènes : leur quotidien, leurs cérémonies. Daire cherchait des récits de Bartolomé de las Casas.

Le soir, c’est la grande expédition à l’entrepôt pour le faire exploser. La troupe est menée par Jaouen. L’entrée se fait discrètement. La mise en place aussi. Et quelques minutes plus tard, un gros boum secoue le quartier et de la fumée envahit les rues. L’alarme est donnée : les cloches sonnent. Les habitants accourent avec des seaux et du sable. L’équipe de démolisseurs prend place au milieu des secours pour s’assurer que l’objectif est bien atteint.

Pendant ce temps, Maugemeur est parti prier à l’église San Miguel. Il y trouve des espagnols mais aussi des indigènes, mélangés. Le Padre Aurelio officie, assisté par ses novices. Maugemeur ne se montre pas, mais ne se dissimule pas non plus. Il se montre humble lors de l’eucharistie. Aurelio a un petit mot spécial à l’adresse du capitaine, pour lui rappeler les valeurs chrétiennes. Maugemeur prend l’hostie et va « prier » St Michel. Il sort et fait des offrandes aux mendiants.

Carpenter se promène mais ne récupère aucune information.

Samedi 21 mars 1716
Maugemeur retourne très tôt à l’église San Miguel et interroge des indigènes locaux pas fous le temps que les portes de l’édifice s’ouvrent. Il lie connaissance avec Sergio. L’office se termine et Maugemeur se dirige vers le confessionnal où il délivre ses péchés au Padre Aurelio. À l’issue de la confession, Aurelio absout Maugemeur et semble apprécier le geste du pirate pour se faire pardonner.
Le pirate se renseigne ensuite auprès de l’acolyte en quoi il pourrait aider l’église San Miguel. L’homme d’église parle d’argent, de temps mais aussi d’écrits pour abreuver la connaissance.

Aurelio sort du confessionnal et salue Maugemeur qui lui propose un repas pour échanger. Il refuse, cependant il se montre ouvert à la discussion hors du confessionnal. Maugemeur lui propose de sortir marcher dans les jardins jouxtant l’église.

Aurelio est né à Lima et est rentré dans les ordres tout petit. Il œuvrait au sein de la cathédrale San Francisco et c’est là qu’il a trouvé l’amour pour l’histoire, sa préservation, la connaissance et le partage. Maugemeur embraie sur les cartes qu’il trouve vivantes. Ce que confirme Aurelio. Maugemeur propose de partager ses propres cartes. Aurelio mentionne un ancien capitaine à la retraite qui a contribué à la connaissance des cartes : Don Esteban del Valle. Il parle aussi de Frère Bernardo à Lima. C’était un ami proche d’Aurelio. Il doit aussi beaucoup à frère Ignacio de la Cruz, prieur des dominicains. Ses échanges avec lui sont encore nombreux. Parfois, le frère Ignacio lui envoie des écrits sur des découvertes d’artefacts. En retour, Aurelio éclaire ses trouvailles en se basant sur ses connaissances des indigènes.

Ignacio est un érudit intègre, mais sans pitié envers ceux qui menacent les dogmes de l’église ou s’approchent trop près de certains savoirs, notamment interdits. Des documents doivent rester enfouis. Ignacio a un esprit rigoureux et pragmatique. Quant aux documents interdits, ils sont enfermés dans une salle bien précise des archives de San Francisco de Lima. Maugemeur confie au Padre qu’il a peur que Daire ne cherche à mettre la main dessus.

Selon Aurelio, Daire n’y accèdera pas s’il ne montre pas patte blanche et sans les bonnes recommandations. Une erreur s’est glissée : Daire ne s’appelle pas Daire mais Maugemeur. Il faut remplacer Daire par Maugemeur à chaque fois que ce nom est mentionné dans le texte avant et après cette note. Et il faut remplacer Maugemeur par « Trompe-l’amour ».
Maugemeur assure qu’il reviendra annoncer la date de départ pour avoir une messe de bénédiction pour les marins. Aurelio accepte.

Selon le Padre, encore, une partie de la rançon d’Atahualpa aurait été cachée par les Incas. S’il y a des éléments sur le trésor, ils devraient être aux archives de San Francisco de Lima. L’accès serait très compliqué. Aurelio n’a pas souvenir d’avoir lu ces éléments.
Frère Ignacio n’est pas un ami d’Aurelio. Ils se respectent mutuellement. En revanche, une personne louable est Frère Bernardo. Contrairement à Ignacio qui est parfois très obtus.

Aurelio possède un document qui fait référence à Atahualpa. Il emmène Maugemeur dans sa bibliothèque. Il lui tend un rouleau de parchemin. Il s’agit d’un récit de Bartolomé de las Casas qu’il a écrit après avoir entendu le récit d’un des conquistadors de Pizarro.

Maugemeur prend le temps de lire le document avec beaucoup de déférence avant d’échanger encore un peu avec Aurelio. Il obtient une lettre d’introduction auprès de Frère Bernardo.

Il revient à la taverne et montre le courrier à ses pirates préférés.

Pendant la nuit, Corentin a appris qu’il y a plusieurs familles « marchandes » dont les deux plus importantes sont celles de la Serpiente et de Cortez.

Kabouácoüatiti accompagne le subrécargue et s’étonne de voir la tonne de paperasse consommée par ce dernier. Le subrécargue connait la valeur des choses mais c’est le capitaine qui sait où profiter au mieux, point de vue achat et vente. Le subrécargue a travaillé comme commis d’un notaire et aussi d’un banquier. Ce qui pourrait expliquer sa passion pour le papier.

Au fil de la conversation, Kabouácoüatiti apprend que la Santa Margarita quittera le port le lendemain.

Dans la journée, l’indien aide au chargement du navire avec l’équipage.

Jaouen et Bocanegra vont chez Magdalena accompagnés de Corentin. Elle est en pleine discussion avec une jeune femme à qui elle donne des directives. Elle repère les pirates et leur fait signe d’entrer. Les deux femmes s’embrassent goulûment, laissant Bocanegra complètement dépité.
La Serpiente propose de s’assoir et sert du rhum pour féliciter la réussite de l’opération. Corentin reste derrière Bocanegra et ne boit pas. La Serpiente donne des détails sur Daire. Ce qu’elle raconte est uniquement une redite de ce qu’elle a déjà délivré aux pirates lors de leur première entrevue. Néanmoins, elle parle d’une baie située à quelques encablures au nord de Lima. Les rumeurs disent que Daire cherchait à éviter les routes commerciales pour esquiver les autorités espagnoles et les pirates. Daire était impliqué dans des transactions mystérieuses. Notamment des cartes. Don Rafael Cortez, ancien explorateur, connaissait les routes secrètes à travers les Andes. Il y a fort à parier que c’est Daire qui a occis le concurrent, après avoir récupéré ce qu’il voulait savoir. Les hommes de Daire cherchent des sites sacrés. Le français cherchait à confirmer sa piste avant de quitter Guayaquil. Il parlait d’un trésor avec Lefèvre. Ils ont échangé au sujet d’une carte en leur possession mentionnant Caxamarca… À nouveau des informations déjà connues.

Un des informateurs de la Serpiente est captif sous prétexte de contrebande. C’est un des meilleurs guides de la région. Son nom : Tupac Yupanki. Elle récompense pour sa libération. L’homme est reconnaissable à un tatouage sur le cou en forme de serpent stylisé en forme de S.

Le groupe s’en va. Corentin file à la prison pour voir à quoi elle ressemble. Les cellules se trouvent au rez-de-chaussée mais aussi en sous-sol. Il y a de nombreux gardes. Corentin en suit un particulièrement porté sur la boisson. Au bout du trajet sinueux, il rentre dans une maison et monte un escalier. Peu confiant, Corentin s’en va. Il entend une fenêtre qui s’ouvre et se retourne pour regarder, de loin. Le garde vide un pot de chambre… Au moins un désagrément évité.

Maugemeur et Carpenter se rendent à la Sirena Dorada. Ils y rencontrent del Valle qui se la raconte joyeusement. Il a l’air de débloquer complètement. Maugemeur lui parle cartes et lui en montre une. Del Valle l’examine à la loupe. Ils discutent autour d’alcool. Après s’être bien imbibés, del Valle emmène Maugemeur et Carpenter chez lui et étale quantité de cartes sur une table. Maugemeur repère trois cartes particulières et manœuvre pour les dissimuler pendant qu’il détourne l’attention de Del Valle en le faisant boire. L’ivrogne succombe. Il dit que Daire est un des plus grands cartographes qui existe. Il convoite le titre de gouverneur des Antilles françaises.
Maugemeur escroque del Valle avant de le laisser cuver en ronflant sur sa table. Après être sortis, lui et Bocanegra entendent chanter en espagnol… Coriace, le capitaine !

Au retour de Maugemeur, Corentin lui explique la demande de Magdalena pour libérer Tupac. Bocanegra n’est pas intéressé mais Maugemeur pense que la Serpiente peut être une alliée. Sauf que ça n’a peu d’intérêt pour les pirates. La grosse majorité des pirates refuse de libérer le guide contrebandier. Corentin, dépité, claque la porte et se rend au port, déçu par ses compagnons.

Il se promène pour se calmer et entend par hasard des informations sur le Soledad y el Mar. Un navire armé par sa majesté très catholique elle-même. Un brick armé de 17 canons (des pièces de 9 et de 6) et manœuvré par des marins aguerris recrutés à la Havane ou en Espagne directement.

Dimanche 22 mars 1716
Une messe est dite à l’église San Miguel pour la Santa Margarita. Menéndez serre franchement la main d’Aurelio qui vient ensuite rappeler à Maugemeur de ne pas sombrer dans le péché d’orgueil.

Lundi 23 mars 1716
La Santa Margarita quitte le port tôt le matin, et vogue vers le sud en longeant la côte péruvienne. 7 jours prévus dans de bonnes conditions. Le vent souffle avec régularité.
Les oiseaux suivent le navire. Le soleil se reflète dans l’eau. C’est beau. Bon allez, on s’casse. Ah mais attendez, le matin le soleil se lève et c’est beau… Oui, c’est très beau, allez on s’casse. On prendre deux cartes postales : une du lever et une du coucher. Y a pas de raison de rester là rien que pour ça !
Sebastian del Puerto montre son instrument à Maugemeur et passe la nuit à lui expliquer le fonctionnement du nocturlabe.Il est dit que del Puerto et Maugemeur se tripotent leurs instruments. Manque plus que Bocanegra vienne admirer leur lune…

Dimanche 29 mars 1716
Le navire arrive aux abords de Lima. Dans une crique mouille un brick aux voiles carguées, de facture espagnole. Sur la plage, des hommes sont en pleine activité. Corentin relaie les informations du haut de la hune.

Menéndez demande pourquoi il devrait s’arrêter quand Maugemeur lui demande, même s’il est au courant. Il suggère de mettre une chaloupe à la mer plutôt que de mettre la Santa Margarita en danger. Maugemeur décline la proposition et accepte de continuer jusqu’à Lima.

Armé de la longue-vue que Carpenter lui a envoyé, Corentin continue de scruter le brick et les alentours. Il observe un promontoire rocheux frappé par un rayon de soleil. La vigie voit alors des pièces d’artillerie montées en batterie et dirigées vers la mer.

Le soleil brûlant tombe sur la mer du sud. Le port de Callao se dessine à l’horizon et, bien vite, les voyageurs discernent plus de détails. Des galions, mais aussi une myriade d’embarcations naviguent dans les eaux du port. Les dockers, les marins et les marchands circulent en tous sens. Les odeurs de sel, de poisson et de sueur se mélangent. La Santa Margarita accoste. Les pirates montent sur une plate et approchent des quais avant de remonter le Rio Rimac. Les champs de maïs défilent dans le doux bruissement des roseaux et les cris d’oiseaux exotiques.
Les contours de la tentaculaire Lima apparaissent. La Ciudad de las Reies. C’est surtout un grand mélimélo. Les pirates passent la porte massive de la cité, flanquée de gardes espagnols en cuirasse étincelantes. Les rues pavées, les balcons en bois sculpté : tout attire le regard des étrangers. Dans l’activité intense qui règne, retentissent les bruits des sabots et les cris des colporteurs. La cité est décorée de palmiers et de fontaines. De nombreuses personnes se croisent : des moines, des soldats et d’élégantes dames. L’air y est lourd de chaleur et de poussière.

Une patrouille traine un indigène au visage tuméfié en l’insultant. Personne n’intervient.

Les voyageurs rejoignent la place d’armes bordée par la cathédrale, le palais du gouverneur et des arcades.

Maugemeur et Menéndez se quittent et se saluent avec respect. En cas de problème, le capitaine de la Santa Margarita suggère à Maugemeur de contacter Carlos, le marchand ambulant.

Maugemeur entre dans la cathédrale et reste bouche bée devant les richesses de l’édifice. Il se renseigne pour trouver le frère Bernardo. Il apprend que ce dernier travaille aux archives du couvent qui n’est pas accessible aux hommes, s’ils ne sont pas religieux. Il officie dans l’une des chapelles du complexe, le soir : celle de San Marcello.

Kabouácoüatiti visite les marchés et découvre les lamas, les alpagas et les feuilles de coca. Carpenter visite les tavernes et cherche des renseignements sur Lefèvre mais fait chou blanc.

Corentin fait du tourisme et s’intéresse aux flûtes de pan andines. Il en achète une et demande au vendeur comment on s’en sert. Après quoi il s’amuse à en jouer sur des airs bretons. Échange de bons procédés, il montre au vendeur comment jouer de sa flûte européenne.

Maugemeur se rend à la chapelle San Rafael pour enterrer le chapelet. Il repère un pavé pas bien scellé. Il se débrouille pour faire ça discrètement avant de se signer et de sortir de la chapelle.

Le soir, Maugemeur et les autres vont à la chapelle pour rencontrer Bernardo. Le capitaine tend la lettre de recommandation. Le frère et Maugemeur échangent.
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