Le personnage de Sainte Ironie

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Mitsui
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Le personnage de Sainte Ironie

Message par Mitsui »

On veut tout savoir sur ton personnage :)
Modifié en dernier par Mitsui le 01/12/2018 à 12:44, modifié 1 fois.
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Sainte Ironie
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Re: Le personnage de Sainte Ironie

Message par Sainte Ironie »

Tout ? D'accord...

Nom : Jon « Demi-Crédit » Antilles
Taille : 1m76
Poids : 71 kg
Âge : Ça dépend des jours
Planète d’origine : Corellia

[Début de l’enregistrement ; présents pour l’interrogatoire : commissaire Luis Zetto, droïde Z6-T3]
Commissaire : Jon Antilles. Sacré casier que t’as là… Enfin, à condition de préférer la quantité à la qualité.
Prévenu : Je ne comprends pas ce que je fais là. Mon nom est Rhombus Vondar. Je suis négociant en épices et je suis [interrompu]
Commissaire : Un petit escroc recherché sur cinq planètes pour une série de délits longue comme ma liste de courses. Fais-nous gagner du temps et laisse tomber les faux-semblants. [Le prévenu hausse les épaules] Tu t’es débrouillé pour que ton signalement exact ne soit jamais communiqué, mais malheureusement pour toi, je suis familier avec ton dossier. Je connais l’une de tes victimes. L’agent Maak Detwiler, ça te dit quelque chose ?
P : Vaguement.
C : Tu l’as dépouillé de 1.300 crédits sur Kuat en te faisant passer pour un agent des douanes impériales.
P : 2.300. Quel imbécile. Il a vraiment cru à cette histoire de « saisie administrative ».
C : C’est l’un de mes plus proches collaborateurs.
P : C’est un voleur et un ripou.
C : Vous savez vous reconnaître entre vous, je présume !
P : Je n’ai rien en commun avec ce type. Il se sert de son autorité pour s’enrichir sur le dos des faibles et des démunis. Je me sers de mon intelligence pour plumer les criminels et les tyrans, et ainsi rétablir un peu de la justice que notre système a nié aux moins privilégiés.
C : Oui, oui, très lyrique. T'es un genre de héros, en fait.
P : Vous allez peut-être me dire que l’argent que j’ai soutiré à Maak avait été honnêtement gagné ? Je l’ai vu imposer une « taxe de vente » à des commerçants sur les chantiers, et j’ai certainement vu ce qu’il a fait à ceux qui ne payaient pas.
C : Je n’ai jamais dit que j’approuvais ce que fait Maak. Mais un délit reste un délit, même lorsqu’il est commis à l’encontre d’un malfaiteur.
P : Ah, alors vous êtes ce genre de policier…
C : Quel genre ?
P : Le genre qui fait passer la loi avant ses principes, quoi qu’il arrive, quitte à devoir ensuite endormir sa conscience avec un peu d’alcool.
C : Ma conscience va très bien, merci. Je n’en dirais pas autant de la tienne, si même elle existe. Je connais les types dans ton genre.
P : Vous n’avez jamais rencontré personne comme moi.
C : Je parie que tu volais déjà dans ton enfance. C’est la seule chose que tu sais faire, la seule chose que tu feras jamais. Tu vis de magouille en magouille, et tu n’as jamais un crédit devant toi. Pas étonnant qu’on t’appelle Demi-Crédit.
P : Ce n’est pas pour ça qu’on m’appelle ainsi.
C : Ah non ?
P : Vous ne connaissez pas l’histoire de mon surnom ? Je croyais que vous étiez familier avec mon dossier.
C : Quelle importance, puisque tu vas me la raconter…
P : Mais avec plaisir. Je suis entré dans un casino pour la première fois quand j’avais dix-sept ans -avec une fausse carte d’identité, bien sûr. Le Space Opera, sur Corellia. J’avais pour toute fortune une pièce d’un demi-crédit en poche. Quand je suis ressorti six heures plus tard, j’avais 17.200 crédits. Bien sûr, j’étais de nouveau à sec deux semaines plus tard, mais c’étaient les deux plus belles semaines de ma vie.
C : Cette histoire est-elle vraie ?
P : Me traiteriez-vous de menteur ?

[silence]

P : Oui, elle est vraie.
C : Tu avais dix-sept ans ? Où étaient tes parents alors que tu écumais les tables de sabacc ?
P : Ce n’est pas important pour l’histoire. Ce qui est important, c’est que ma carrière a commencé comme ça. Et c’est comme ça que j’ai rencontré mon premier partenaire. Bribbs, un Nikto qui servait de donneur aux tables de pazaak.
C : Ah, le donneur ! J’aurais dû me douter que tu n’as pas gagné 17.000 crédits simplement par coup de chance.
P : 17.200. Et oui, j’ai un peu triché, je l’admets. Je ne pouvais pas m’en remettre à mon talent inné pour le bluff et la psychologie. Je jouais contre des criminels qui cherchaient à blanchir leur argent ; perdre contre eux, ç’aurait été donner de l’argent à la pègre.
C : Oh, ces scrupules t’honorent…
P : Bribbs et moi avons emprunté un vaisseau -je ne sais plus quelle histoire j’avais raconté, je crois qu’on s’est fait passer pour des mécanos- et avons quitté Corellia. Les systèmes du Centre grouillaient de salopards et de bonnes poires, et mes poches étaient terriblement vides.
C : Tu as commencé par Chandrila, si ton dossier est exact. Abus de confiance, carambouilles, vandalisme, effraction… attentat à la pudeur ?
P : C’était Bribbs. J’avais besoin d’une diversion. C’était le jour de mon dix-huitième anniversaire et… oh, mais c’est une longue histoire.
C : [soupire] Au total, toi et ton partenaire avez volé pour 25.000 crédits avant de fuir la planète. Ensuite, Kuat, où tu t’es fait passer pour… le sultan Omab Ad’Dim de Ouasallah ? Qu’est-ce que c’est que ça ?
P : Aucune idée. Mais ça a été très amusant. Il suffit d’un costume ridicule, d’un accent à couper au couteau et d’un paquet de fric pour que tout le monde vous prenne pour un dignitaire étranger. Après ça, vous n’avez plus qu’à leur servir une histoire de placement à long terme et de constructions de chantiers spatiaux pour qu’ils se mettent à balancer tout leur argent dans votre direction.
C : Vous vous êtes fait prendre, pourtant.
P : On a été un peu trop gourmands, je l’admets. Si on avait décidé de partir plus tôt, on s’en serait sortis. Mais il a fallu qu’on arnaque un douzième noble impérial, pour que… enfin, la goutte, le vase, tout ça.
C : Dix ans fermes au pénitencier de Zama-3. Bien sûr, vous vous êtes fait la belle au bout de dix-huit mois.
P : Nous serions partis plus tôt, mais Bribbs avait décidé de profiter du temps libre pour écrire un livre, et il refusait de s’évader avant de l’avoir terminé. Une fois décidés, nous avons par pur coup de chance trouvé deux uniformes de maton et sommes sortis par la grande porte. Après l’évasion, Bribbs s’est trouvé un éditeur et a décidé de changer de vie ; il s’est mis à écrire des histoires de criminels. Je ne l’ai plus jamais revu... J’ai cru comprendre qu’il est devenu le sixième écrivain le mieux vendu sur sa planète. Eh.
C : Et après ça, tu as finalement décidé de quitter les systèmes du Centre. Trop dangereux ?
P : Non, c’est plus… compliqué que ça. Après Zama-3, j’ai voyagé jusqu’à Corulag, où j’ai accidentellement échoué dans un casino.
C : Accidentellement.
P : Ce n’est pas de ma faute s’il n’y a que dans les casinos que les barmans savent faire un véritable cocktail Nuée Ardente. Cette fois-ci, cependant, j’avais un peu plus qu’un malheureux demi-crédit en poche, et j’étais un peu plus au fait des règles de jeux. De table en table, de gains en gains, j’ai fini par atterrir à une table de gros parieurs. Et il y avait ce type… cet officier de la Flotte Impériale. Il jouait comme un pied, bluffant quand il aurait du se coucher, et se couchant quand il aurait du bluffer.
« Il a fini par me devoir la bagatelle de 71.000 crédits, mais refusait de quitter la table tant qu’il ne m’avait pas dépouillé -ambitieux, vous admettrez… Durant une manche, il s’est retrouvé à court de jetons. Normalement, à ce moment de la partie, on est hors jeu. Mais cet officier avait une excellente main, alors il était hors de question pour lui de laisser tomber. Il a donc décidé de suivre mon enchère avec autre chose… Une esclave.
C : Une esclave !
P : Ouais… Une twi’lek qu’il avait capturé durant je ne sais quelle campagne. Oh ! et quelle Twi’lek. Une peau rouge comme un rubis, des yeux noirs comme des perles, deux… Bref, il l’a misée. J’étais incertain.
C : Tiens ! L’esclavage est en dessous de toi ?
P : Eh bien oui, il s’avère que oui. Mais j’y ai réfléchi. Si je la gagnais, je pourrais la libérer.
C : Un peu de bon karma pour contrebalancer une vie de crime ?
P : Je ne répondrai même pas... Bref, j’ai accepté. Il a eu un grand sourire, et il a posé ses cartes. Quatre dames. Ah, il était fier ! C’était le plus beau moment de sa vie… rapidement suivi du pire. Une par une, j’ai retourné mes cartes. Sept de pique, huit de pique, neuf de pique, dix de pique, et un beau valet de pique pour l’achever.
C : Vous avez triché ?
P : Même pas ! Il faut croire qu’il y a une étoile dans le ciel pour moi. Ah, le pauvre officier. Il n’a pas même décroché un mot tandis que j’ai emporté le pactole.
C : Et la fille.
P : La femme, plutôt. Elle était un peu plus âgée que moi. Mais oui, je l’ai emmenée dans le vaisseau que je me suis acheté avec une partie des gains. Ensuite, j’ai quitté la planète, parce que je me suis dit qu’il ne faudrait pas long avant que l’officier ne décide de récupérer ses gains épaulé d’une petite troupe. Et Natala et moi avons commencé à vagabonder à travers la galaxie, nous éloignant de plus en plus du Centre où je commençais à avoir une réputation.
C : Natala. C’était son nom ?
P : Oui. Le raccourci de Natalakanassi. Ça a été les plus beaux jours de ma vie. On faisait un sacré duo. J’étais le beau parleur, comme toujours, et elle était la diversion. Les gens sont beaucoup moins vigilants en présence d’une belle femme. [soupire] Je me doutais bien que tout ça se finirait un jour. Mais je ne pensais pas que…

[silence]

C : Tiens, Demi-Crédit Antilles serait-il capable de ressentir de la culpabilité ?
P : Ce n’est pas de la culpabilité.
C : Des regrets, alors ? C’est encore plus surprenant.
P : Il n’a pas vécu, celui qui ne regrette rien. Quant à elle, vous ne pouvez pas comprendre.
C : Vraiment ? Que s’est-il passé ? Elle a fini par découvrir qu’il n’y avait aucun avenir à vous suivre dans vos magouilles et vous a abandonné ? Ou est-ce vous qui l’avez abandonnée, peut-être pour couvrir votre fuite ?
P : Jamais.
C : Ça alors... Tu étais vraiment amoureux d’elle. Qu’est-elle devenue, dans ce cas ?

[silence]

C : Oh, très bien. Tu en as encore pour un peu plus de vingt-deux heures de garde-à-vue, de toutes façons. Vu comme tu aimes parler de toi, ça ne m’étonnerais pas que tu finisses par me le dire.
P : Puisqu’on en parle… Et si on réduisait un peu cette durée ?
C : Aucune chance.
P : Parce que le plaisir de ma compagnie vous manquerait tant que ça ? Allez, écoutez simplement ma proposition.
C : [soupire] Oh, je sens que ça va me plaire…
P : Figurez-vous que ça se pourrait bien. Faisons un pari. Si je gagne, vous me laissez partir dès maintenant.
C : Et si tu perds ?
P : Si je perds, je vous dis tout ce que je sais au sujet du trafic d’antiquités sur les docks. C’est la véritable raison pour laquelle vous m’avez arrêté, n’est-ce-pas ? Vous vous êtes dit que j’avais forcément quelques accointances avec les contrebandiers du coin.
C : J’avais juste, semble-t-il. D’accord. Quel genre de pari ?
P : Vous avez un paquet de cartes ?
C : Oui…
P : Je propose un poker à tirage.
C : Qu’est-ce que c’est ?
P : C’est comme un poker, sauf qu’au lieu de distribuer les cartes, on en choisit cinq dans le paquet chacun son tour.
C : C’est stupide. On fera toujours égalité. Si tu choisis une quinte flush sans reposer de carte, je ferais pareil.
P : Dans ce cas, disons qu’en cas d’égalité, vous gagnez. Mon jeu devra être plus fort que le votre pour que je gagne. Mieux : je tire le premier, pour que vous puissiez voir mon jeu. Alors ?

[silence]

C : D’accord… Tiens.
[bruissements]
C : À mon tour.
[bruissements]
P : Quatre as. Je m’en doutais… Alors…
[bruissements]
P : Voilà. Vous êtes prêt ?
C : Mais !… Bon sang !
P : Quinte flush. C’est moi qui l’emporte.
C : Attends, je ne comprends pas… Tu as pris tous les dix au premier tour.
P : Eh oui. Et du coup, tu ne pouvais plus battre mon jeu. Au mieux, tu pouvais faire une suite au neuf, que ma quinte flush bat.
C : Mais… mais ce n’est pas… Bon sang !
P : C’est un petit truc que j’ai appris durant ma carrière. Je vous l’apprends gratis. Bon, hé bien, je ne vais pas m’éterniser. À moins que vous ne comptiez revenir sur votre parole…
C : C’est bon. Tu es libre. Je n’ai qu’une parole.
P : Ah ! c’est comme moi.
[silence]
P : Et par là, j’entends que chacune de mes dramatis personae n’a qu’une parole. Le bonsoir, commissaire.
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Re: Le personnage de Sainte Ironie

Message par Don Cortisone »

Purée mais c'est un roman que tu nous as écrit là... :ptdr:
Houps pardon je n'ai peut être pas le droit de lire ce qui est marqué au dessus? :oops:
Un jour le DON te demandera un service que tu ne pourras refuser....
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Re: Le personnage de Sainte Ironie

Message par Sainte Ironie »

Non seulement t'en as le droit, tu en as le privilège. :mrgreen:

J'ai torché ça en trois heures, je suis prêt à modifier tout ce qui n'est pas jugé acceptable par le MJ.
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Re: Le personnage de Sainte Ironie

Message par Don Cortisone »

Franchement SAINTE IRONIE j'ai kiffé ton histoire par contre c'est malin t'as occasionné une angoisse chez moi car je veux connaitre la suite....
1°) Qu'est il advenu de la TWI'LEK? T'as une photo?
2°) Le commissaire a t il tenu sa parole?
3°) As tu un allié parmi les PJ? Je pense par exemple à SVETLINOV qui est aussi (de mémoire) dans le trip contrebandier (il jouera un GOSSAM, NEIMODIEN ou MUUN) à moins qu'il ne joue un marchand "honnête" ? En tout cas vous avez choisi un peu le même archétype. Ce sera intéressant de voir comment vous allez jouer votre différence.
4°)
Jon « Demi-Crédit » Antilles
Tu es de la famille de Image ? Un cousin éloigné peut être?
5°) T'as une photo de ton perso?

Bon en tout cas tout ça pour te dire que je ne te connais pas encore mais je serais content de faire ta connaissance et je suis sûr que l'on pourra s'amuser (mon perso est tellement naïf qu'il ne se rendra même peut être pas compte que DEMI CREDIT ton perso est un vaurien...)
Un jour le DON te demandera un service que tu ne pourras refuser....
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Re: Le personnage de Sainte Ironie

Message par Sainte Ironie »

Don Cortisone a écrit :1°) Qu'est il advenu de la TWI'LEK? T'as une photo?
Curieusement, c'est la seule histoire que Demi-Crédit, qui d'habitude ne se fait pas prier pour parler de lui, ne veut pas raconter...

Image
2°) Le commissaire a t il tenu sa parole?
Oui. De toutes façons, il avait d'autres chats à fouetter, et Demi-Crédit commençait à le gonfler.
3°) As tu un allié parmi les PJ? Je pense par exemple à SVETLINOV qui est aussi (de mémoire) dans le trip contrebandier (il jouera un GOSSAM, NEIMODIEN ou MUUN) à moins qu'il ne joue un marchand "honnête" ? En tout cas vous avez choisi un peu le même archétype. Ce sera intéressant de voir comment vous allez jouer votre différence.
J'y ai pas réfléchi, mais pourquoi pas ?
Tu es de la famille de Wedge Antilles ? Un cousin éloigné peut être?
Non. Antilles est l'un des noms les plus répandus sur Corellia. "Jon Antilles" est l'équivalent de Jean Martin en France, ou de John Smith en Amérique. De là à dire que ce n'est pas son vrai nom...
T'as une photo de ton perso?
J'ai quelques idées mais je ne suis pas encore décidé. Si quelqu'un à des propositions, je suis preneur.
Bon en tout cas tout ça pour te dire que je ne te connais pas encore mais je serais content de faire ta connaissance et je suis sûr que l'on pourra s'amuser (mon perso est tellement naïf qu'il ne se rendra même peut être pas compte que DEMI CREDIT ton perso est un vaurien...)
Hé bien, j'ai hâte au 15, en ce cas !
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Re: Le personnage de Sainte Ironie

Message par Mitsui »

J'adoré ! Ce perso totalement dans le trip de Han et Lando, ça va être bien cool.
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Re: Le personnage de Sainte Ironie

Message par Sainte Ironie »

J'ai trouvé ça comme image de mon personnage, mais j'en suis -comme à mon habitude- pas pleinement satisfait :
Image
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Re: Le personnage de Sainte Ironie

Message par Mitsui »

beau joueur et grande classe :bien: https://www.youtube.com/watch?v=Bptq__8fdJI
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Re: Le personnage de Sainte Ironie

Message par Sainte Ironie »

Vous voulez toujours savoir ce qu'il est advenu de la Twi'lek ? Alors voilà une partie de la vérité...
C’était un petit bar sombre et bruyant situé en retrait des rues principales du quartier marchand. Le lieu parfait, en d’autres termes, pour conduire le genre d’affaires qui exigent un minimum absolu de traçabilité. Le Nikto avait assez naturellement choisi une des alcôves du fond, et, après avoir commandé un gühr sans glaçons, en avait tiré l’épais rideau. Le morceau de tissu caoutchouteux le séparait du brouhaha de la salle et lui permettait de se concentrer sur son ordinateur portable.

Le Nikto avait ensuite activé son logiciel de traitement de texte et reprit l’écriture de son manuscrit là où elle en était restée. Quelques minutes après que son gühr lui fut servi, alors qu’il avait bien entamé la description de la scène d’action du chapitre onze, un Humain vint s’asseoir dans son alcôve, de l’autre côté de la table ronde. Il avait des cheveux blonds, une barbe de trois jours d’une couleur légèrement plus sombre, et des vêtements luxueux qui avaient bien besoin d’un repassage.
- J’ai entendu dire que vous étiez l’homme à voir pour obtenir certaines informations, dit l’Humain.
- On vous a bien renseigné, répondit le Nikto en éteignant son ordinateur et en relevant la tête pour regarder son interlocuteur. Quel genre de… Demi-Crédit ?! s’exclama-t-il soudain.
- Bribbs ?! s’exclama à son tour l’Humain.

Les deux hommes se levèrent et, d’un même mouvement, se donnèrent l’accolade, si brusquement, que Demi-Crédit en eut mal aux épaules. Ils s’esclaffèrent puis reprirent leurs places.
- Ça alors ! dit Bribbs. Mais combien de temps ça fait ?
- Des années ! Depuis Zama-3, en fait !
- Sans rire, t’as pas pris une ride ! As-tu donc également séduit la déesse du temps, qu’elle t’ait donné sa faveur ?

Demi-Crédit rit.

- Toi, en revanche… Tu portes une bouée ou tu as pris quelques kilos ?
- Hé, que veux-tu… Je suis marié, maintenant. Ça implique quelques changements.
- Marié ? dit Demi-Crédit en écarquillant les yeux.
- Oui. Avec quatre petits en route.
- Hé bien, jobaal tovuh, comme on dit chez vous.
- Tov-ouh, corrigea le Nikto. Et toi, qu’est-ce que tu deviens ?
- Oh, toujours à l’affût d’un bon coup, tu me connais. Je me suis trouvé une nouvelle partenaire, Natala.
- Ah ? dit Bribbs avec un sourire entendu. Quel genre de partenaire ?
- Oh… fit Demi-Crédit avec un petit geste évasif de la main, souriant à son tour. Le genre pas mal. Pas mal, oui...
- Hmm-hmm.
- Tu travailles sur le septième tome ? dit l’Humain en désignant du doigt l’ordinateur éteint.
- Ah ! Tu lis mes livres ?
- X-57, le détective d’acier. Bien sûr, que je les lis. De fascinantes enquêtes, des dialogues bien trouvés, d’excellents personnages. J’apprécie particulièrement le side-kick du héros, Darrel l’escroc professionnel, toujours fourré dans les mauvais coups, mais qui à bon fond et sauve toujours la mise de son meilleur ami, le héros. J’ai entendu dire que les critiques t’ont félicité pour le « réalisme » de tes personnages, d’ailleurs.
- Hé, on dit d’écrire ce qu’on connaît…
Ils rirent tous deux.
- D’ailleurs, c’est censé être le dernier roman de la série, non ?
- Oui. Ça m’ennuie un peu, mais il faut savoir s’arrêter.
- Alors, c’est quoi le sort que tu réserves à mon… ton escroc ?
- Tu es sûr de vouloir le savoir ? Tu ne préfères pas garer la surprise ?
- D’après ton éditeur, le roman ne sortira pas avant l’an prochain. J’ai pas la patience. Allez, tu me dois bien ça.
- D’accord, dit Bribbs en prenant une grande inspiration. Hé bien, j’ai bien peur qu’il va mourir.
- Quoi ?! Non, c’est pas possible. Pas après son arc dans le sixième tome où il fait sa rédemption et se réconcilie avec son frère, le flic.
- Hé, c’est ça le roman noir. L’univers est injuste, la vie est dure, la mort est omniprésente. Si ça te rassure, sa mort sera le point culminant du septième tome.
- Ben non, ça ne me rassure pas. Ah, peu importe. Si on parlait affaires, à présent ?
- Si tu veux. Quel genre de renseignement désires-tu ?
- Un nom. Je cherche un contrebandier qui opère dans la Bordure Extérieure. J’ai entendu dire qu’il bossait pour la Rébellion.
- Tiens ? Tu t’intéresses à l’Alliance ?
- Non, répondit Demi-Crédit. Mais j’ai besoin d’une bricole qu’il est le seul dans le coin à pouvoir trouver. Du kolto.
- Whoa ! C’est pas une requête courante. Effectivement, il n’y a qu’un contrebandier par ici qui peut en obtenir.

Le Nikto ralluma son ordinateur et pianota les touches holographiques.

- Ando Griffe-Blanche. J’ai les coordonnées de l’endroit où tu pourras le trouver dans seize jours. Après ça, il retournera combattre l’Empire dans quelque mission secrète dont même moi je ne sais rien. L’information t’en coûtera 750 crédits. Prix d’ami.
- Ando ? dit Demi-Crédit en présentant l’argent. C’est un nom rodien ?
- Twi’lek. Le raccourci d’Andokanassi.

Demi-Crédit eut un imperceptible mouvement de recul.

- Andokanassi ?
- Ça te dit quelque chose ?
- C’est le frère de Natala. Mais c’est impossible, il est mort.
- Non, il a seulement fait croire qu’il l’était. Une décision raisonnable, quant on décide de s’opposer à l’Empire et qu’on veut éviter que ses proches n’en paient les conséquences.

L’Humain croisa les deux mains sous son nez, les yeux rivés sur la table. Ses sourcils se froncèrent.

- Ça a l’air de te préoccuper, remarqua Bribbs.
- Natala… elle croit son frère mort depuis des années. C’était la seule famille qui lui restait.
- Ça devrait donc être une bonne nouvelle.

Demi-Crédit ne répondit pas.

- Mais dans ton cas… non ?

Après un moment, l’Humain dit :

- Natala est quelqu’un de bien. Le genre altruiste. Le genre à se dévouer aux autres. Comment… comment dire ?
- Aaaah ! fit Bribbs. Je commence à comprendre. Si tu venais à lui révéler que son frère est vivant, elle s’en irait sûrement le rejoindre dans son combat contre l’Empire. Ce ne serait pas la première fois que tu te retrouverais sans partenaire, mais cette fois… ce n’est plus pareil, n’est-ce pas ?

À nouveau, Demi-Crédit demeura silencieux.

- Hé bien, la solution à ton problème n’est pas difficile. Il te suffit de faire ce que tu as toujours fait : mentir. Mentir pour ton propre profit.
- Oui, dit l’Humain avec une note de sarcasme dans la voix. C’est simple.
- Et puis, ce ne serait pas seulement pour ton profit. Affronter l’Empire, c’est la mort quasiment assurée à court terme. En fait, en lui mentant, tu lui sauverais la vie.
- Tu rationalises.
- Je ne fais que dire tout haut ce que tu es en train de te dire tout bas. Je te connais, Demi-Crédit. Mais je dois admettre que je ne t’ai jamais connu comme ça.
- Comme quoi ?
- Amoureux.

Le Nikto but une gorgée de son gühr. L’Humain le regarda fixement, son expression inscrutable. Du moins, elle l’aurait été pour tout autre que Bribbs.

- Intéressant, commenta ce dernier. Tu as toutes les raisons de lui mentir, et aucune raison de lui dire la vérité. Pourtant, pour la première fois de ta vie sans doute, tu envisages de dire la vérité. Mieux, l’idée-même de mentir te travailles. Tu as changé, Demi-Crédit.

Les deux anciens partenaires se contemplèrent en chien de faïence pendant de longs instants. Finalement, Demi-Crédit se leva et tira le rideau. Bribbs l’interpella.
- Hé. Tu vas lui dire quoi ?

Demi-Crédit soupira.

- Je n’en sais rien.

Le Nikto regarda son ex-associé partir, se fondant dans la foule des clients du bar. Pris d’une soudaine inspiration, il reprit son manuscrit et en effaça toute une page, avant de réécrire la scène d’action. Finalement, il était peut-être possible de sauver Darrel...
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Re: Le personnage de Sainte Ironie

Message par Don Cortisone »

Natala.
C'est le NIKTO qui a du en mangé beaucoup du NATALA s'il est gros :ptdr:
Image
Sinon 2 choses:
*je suis sûr que NATALA est desormais au VALHALLA des rebelles pour avoir courageusement décidé d'affronter l'Empire
Image
*j'adore ton style d'écriture. Tu sais que t'as un certain talent? :amen:
Un jour le DON te demandera un service que tu ne pourras refuser....
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Re: Le personnage de Sainte Ironie

Message par Mitsui »

C'est un plaisir à lire. Ça sens que tu connais bien l'ancien univers étendu ;)
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Sainte Ironie
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Re: Le personnage de Sainte Ironie

Message par Sainte Ironie »

Pendant toute mon enfance, j’avais rêvé d’être réuni avec mes parents d’une manière digne d’un holo-roman. Dans mon rêve le plus récurrent, mon père était un roi des pirates de l’Amas de Minos, qui viendrait un jour me chercher à bord de son vaisseau doré pour m’emmener dans les étoiles où nous y vivrions mille et unes aventures. Ma mère, elle, était une reine ou une princesse de quelque royaume lointain. C’est peut-être ça qui me conduisit éventuellement sur la voie de l’escroquerie : j’ai commencé par me raconter à moi-même de jolies histoires.

Je devais avoir treize ans lorsque, inconsciemment, j’ai fini par accepter que, s’il me restait une famille quelque part et si elle avait la moindre idée de mon existence, elle ne cherchait de toute évidence pas à me retrouver. Le Vieux Bonhomme fut le premier à me faire remarquer ce changement lorsque je cessai soudain de lui conter les aventures de mes parents imaginaires.

Le Vieux Bonhomme était un extra-terrestre d’une race si rare que tout le monde en ignorait jusqu’au nom. Il était haut de deux mètres et presque aussi large. Son visage de rongeur se terminait par un museau proéminent avec une truffe noire. Sa fourrure d’un brun-roux teintée de gris rappelait au toucher celle d’un cheval -je me souviens encore des nuits que je passai le nez enfoui dedans, apparemment indifférent à l’odeur de fauve qui en émanait. Il avait deux grands yeux gris qui semblaient perpétuellement être à demi-clos. Mais ce dont je me souviens le mieux, c’est de sa voix. Une belle et harmonieuse voix de baryton que l’on entendait clairement sans qu’il ne l’élève -le Vieux Bonhomme, d’une patience incroyable, n’élevait jamais la voix, pas même contre moi lorsque je me comportai en petit sauvage.

Pour autant que je m’en souvienne, le Vieux Bonhomme avait toujours plus ou moins été mon unique famille. Je ne sais à ce jour toujours pas quand ni dans quelles circonstances il en était venu à m’adopter, ni ce qui l’avait motivé à le faire. Il parlait d’ailleurs très peu de lui-même, si bien que je ne sus jamais quel âge il avait, ni s’il avait toujours vécu dans les bas-fonds de Corellia. Quant à son véritable nom, je ne sus jamais le prononcer correctement : il consistait en une série de sifflements et de claquements de langue que l’appareil vocal humain ne pouvait formuler sans l’écorcher au point de le rendre incompréhensible. Pour moi, et pour tout le monde, il était simplement le Vieux Bonhomme.

Comme tous ceux vivant en marge de la société, le Vieux Bonhomme n’avait pas de réelle profession. Durant la journée, il était récupérateur, fouillant dans les déchets de la haute société à la recherche de tout ce qui pouvait être consommé, bricolé ou revendu. Les soirs, il était conteur pour les gamins du quartier. Tous venaient s’asseoir en demi-cercle face au Vieux Bonhomme, et il improvisait chaque soirée une nouvelle histoire. Ses contes, prenant systématiquement place dans des endroits lointains et en des temps lointains, étaient peuplés de héros téméraires et incorruptibles, de méchants diaboliques et calculateurs, et d’extra-terrestres exotiques et mystérieux.

Quand j’eus neuf ans, le Vieux Bonhomme m’invita à participer à ses récits. Au début, je me contentai d’accompagner les histoires de pantomimes qui faisaient tantôt rire, tantôt sourire les autres enfants. Occasionnellement, j’utilisais certains des objets bricolés par le Vieux Bonhomme pour produire de modestes effets spéciaux qui suscitèrent plus d’un applaudissement. Puis, à mesure que je me piquais à l’art du conte oral, je me mis à contribuer aux récits eux-mêmes. C’en vint au point que, le jour de mes quatorze ans, son audience était devenu mon audience.

Le Vieux Bonhomme n’y vit pas d’inconvénient, au contraire. Il me confia un soir que j’étais un bien meilleur conteur qu’il ne l’avait jamais été. J’avais une manière unique de rendre les histoires vivantes -les gens avaient envie de croire ce que je racontais. Cela reste encore aujourd'hui l’un des plus beaux compliments qu’on m’ait fait. En outre, le temps avait fini par rattraper le Vieux Bonhomme. Sa voix commençait à devenir rauque et ses yeux gris tournaient au blanc. Lorsque nous allions faire de la récupération, ses mains tremblaient davantage et il se cognait plus souvent.

Je finis par lui demander de prendre sa retraite de cette fonction qui, j’en étais sûr, finirait par lui briser le dos. J’étais assez grand désormais pour assurer notre subsistance. C’est également à cette époque que je commençai à quitter les bas-fonds et à m’aventurer dans les secteurs plus élevés de Corellia. Ce que j’y fis s’apparentait moins à de la récupération qu’à du vol, aussi m’assurai-je de ne pas causer plus de tort que nécessaire. Je dérobais de la nourriture dans les entrepôts de grandes galeries marchandes, où celle-ci abondait tant qu’on croyait que ce qui venait à manquer avait simplement été perdu. Je subtilisais de l’argent à des personnes tellement riches qu’elles ne s’apercevaient pas qu’elles avaient été volées. Je connus plusieurs échecs -et même quelques peurs bleues-, mais je parvins toujours à m'en sortir grâce à mon bagout et mon don pour le mensonge. À chaque succès, je m’enhardis et m’aventurai plus haut dans la société, m’intéressant à des cibles plus juteuses.

Le Vieux Bonhomme savait ce que je faisais. Il lui arriva parfois de désapprouver, à la fois à cause des risques que je prenais et parce qu’il ne voulait pas me voir devenir un vulgaire criminel. C’est, je crois, à cette époque que je me commençai à développer mon code, qui allait me suivre durant toute ma future carrière. Initialement, je créai ce code pour rassurer le Vieux Bonhomme, mais je finis par le prendre véritablement à cœur.

Ce code était simple. Règle numéro un : ne jamais voler à plus pauvre que soi. J’avais connu la misère, et ce qu’elle impliquait ; c’était un sort que je ne souhaitais à personne. Règle numéro deux : ne jamais causer de blessures ou de dégâts inutiles. J’étais peut-être un voleur et un escroc, mais ça ne faisait pas de moi un meurtrier ou un terroriste. Et règle numéro trois : toujours se tenir à l’écart de l’Empire et des syndicats du crime. Cette règle avait davantage pour but mon auto-préservation ; je savais même alors qu’il n’existait aucune forme d’honneur au sein du Soleil Noir ou du Cartel des Hutts. Un petit criminel comme moi aurait eu vite fait de se retrouver trahi ou assassiné par ces gens-là.

Si j’avais détesté la pauvreté durant toute mon enfance, j’en vins à véritablement la haïr alors que je découvrais la haute société. Les restaurants de luxe, les hôtels à cinq étoiles, les casinos… Je vis des choses que j’aurais été incapable d’imaginer auparavant. Je passai mes journées entières là-haut, ne revenant que tard le soir pour partager avec le Vieux Bonhomme le fruit de mes escroqueries -ainsi que quelques histoires.

J’avais quinze ans depuis quelques mois lorsque l’Empire lança un raid dans les bas-fonds. Il y avait, crus-je comprendre, un gang des rues qui dissimulait dans l’une de ses planques des fugitifs de l’Alliance Rebelle. C’était la première fois que je vis des troupes de choc impériales. Contrairement aux policiers corélliens que je croisais quelquefois, ils ne faisaient que peu de cas de la précision chirurgicale.

Le quartier fut mis sens dessus-dessous. Une douzaine d’hommes et de femmes furent arrachés à leur foyer et jetés dans un fourgon blindé. Tout le monde savait ce que ça signifiait : dans le meilleur des cas, ces pauvres gens seraient abandonnés dans un quelconque pénitencier dont ils ne sortiraient que dans une décennie. Et dans le pire des cas… Kessel avait toujours besoin de plus de mineurs.

Je connaissais le coin comme ma poche. Je n’aurais eu aucune difficulté à disparaître si c’était ce que j’avais voulu faire. Mais non. Pour une raison qu’à ce jour je ne m’explique pas, je n’y ai même pas songé. Ces gens avaient besoin d’aide… et j’ai décidé que c’était à moi de les aider.

Évidemment, je n’allais pas me jeter sur les Impériaux le blaster au poing, ne comptant que sur mon seul courage. On n’était pas dans un holo d’action, et de toutes façons je n’avais pas de blaster -ni de courage, pour tout dire… Il me fallait un plan. J’ai fini par en trouver un en dénichant une caisse de vieux blasters rouillés et un camion-speeder.

J’ai subtilisé le communicateur d’un des officiers, puis j’ai chargé les blasters à bord du camion. Ensuite, j’ai appelé le capitaine des forces impériales mobilisées dans le quartier en me faisant passer pour l’un de ses lieutenants. Je me suis écrié que mon équipe était tombée sur une base rebelle cachée dans les bas-fonds. « Avons rencontré une forte résistance ! » m’époumonnai-je dans la meilleure performance de ma vie. « Demandons renforts immédiats ! ». Puis, j’ai coupé le communicateur.

Alarmé, le capitaine a tracé l’origine de la communication, puis envoyé près de la moitié de son détachement. Je n’ai plus eu qu’à régler l’un des blasters pour qu’il entre en surcharge, et j’ai lancé le camion droit dans le peloton. Ensuite, je me suis jeté dans un tas d’ordure en me bouchant les oreilles.

Ça a été la plus belle explosion que j’aie jamais vue. Enfin, je l’imagine. J’ai préféré éviter de la regarder directement. Ce que j’ai vu, c’est le peloton perdre une partie de ses hommes, puis se replier à couvert alors que les blasters restants explosaient à leur tour. C’était comme si une pluie de pétards s’abattaient dans les bas-fonds.

Les prisonniers profitèrent de la diversion pour s’enfuir. J’ai écouté les communications des Impériaux. Par chance, l’officier en charge de l’opération devait être un bleu sans réelle expérience du feu, et mon bluff fonctionna à merveille. Convaincu qu’il était tombé sur une véritable armée, il a ordonné le repli et l’évacuation, probablement jusqu’à obtenir des renforts. Le temps qu’ils arrivent, les habitants des bas-fonds évacuèrent pour un autre district souterrain et y disparurent du radar des autorités -ils étaient doués pour ça.

Je filai à la maison pour m’assurer que le Vieux Bonhomme allait bien -et, je l’avoue, pour me vanter un peu de ma dernière réussite. Mais quand j’arrivai, l’endroit était vide. Je n’aurais su dire si l’endroit avait été investi par les Impériaux ; c’était ordinairement un tel capharnaüm que même moi j’avais bien du mal à voir la différence.

Je ne revis jamais le Vieux Bonhomme ; je ne sus même jamais ce qu’il était advenu de lui. Avait-il été emporté par les Impériaux ? Était-il parti de son plein gré ? Si oui, pourquoi ? Pour où ? Et pourquoi n’avoir rien dit ? Pourquoi ne pas m’avoir laissé de message ?

Ce fut le jour où je décidai de quitter les bas-fonds de manière définitive. Plus rien ne m’y retenait, après tout. Et j’avais envie de voyager… Alors je suis remonté dans la ville supérieure et j’ai commencé à y faire mon trou. Mon port d’attache au début était une petite cantina appelé la Glorieuse Ivresse. Ce fut là que je conduis mes premières véritables escroqueries. À l’époque, je faisais simple : j’achetais une babiole sans valeur, et je la revendais pour beaucoup plus cher en la faisant passer pour quelque chose d’autre. Pas beaucoup d’imagination, pas beaucoup d’ambition, et pas beaucoup d’argent. Juste assez pour vivoter, ce qui ne me satisfaisait pas -et pas question de revenir un vulgaire voleur à la tire. Alors j’ai commencé à voir plus grand.

Mes arnaques se firent donc plus élaborées. Je me fis passer pour qui je n’étais pas, entrai dans des endroits où je n’avais rien à faire, m’appropriai des richesses qui ne m’appartenaient pas. Duper mon prochain était une activité que j’adorais, surtout lorsque mon prochain était un salopard : officier impérial, propagandiste du Nouvel Ordre, criminel de carrière… Plus c’était osé, mieux cela fonctionnait… et plus cela rapportait !

En parallèle, je découvris également mon hobby favori -l’escroquerie étant plutôt mon boulot, quoique je l’appréciai tout autant- : les jeux d’argents. Je n’avais pas l’âge pour entrer légalement dans l’un des prestigieux casinos de la planète, mais je trouvai facilement des arrières-salles où ce genre de détail n’avait aucune importance. Je m’initiai à toutes sortes de jeux : sabacc, pazaak, bâtons Trinn, Warp-Top…

Je fis beaucoup de rencontres intéressantes à ces tables. Des gens venus de tous horizons, la plupart ayant un passif aussi riche que je le devenais régulièrement à leurs dépends. Il y avait pêle-mêle des contrebandiers, des gangsters, des chasseurs de primes, des pilotes, des officiers, des fonctionnaires…

Je rencontrai notamment un Nikto, pratiquement du même âge que moi. Je l’avais repéré entre tous, non seulement parce que les Niktos sont plutôt rares dans les planètes du Centre, mais parce qu’il était le seul à part moi ce soir-là qui savait vraiment jouer. Et par là, j’entendais bien sûr que c’était le seul à part moi qui savait tricher.

La soirée s’est assez mal terminée. Quand deux joueurs trichent simultanément, les risques de se faire prendre sont doublés. Il y eut quelques... problèmes, dont nous pûmes fort heureusement nous sortir en renversant la table et en prenant nos jambes à nos cous.
- C’est dommage, me confia-t-il lorsque nous fûmes en sécurité. J’avais une belle main.
- Pareil.
- Bribbs, se présenta-t-il en me tendant la main.
- Heu… Jon, dis-je en la serrant. Jon Antilles.
- Tu fais quoi, quand t’es pas occupé à tricher au sabacc ?
- Je… m’occupe. Et toi ?
- Je suis croupier dans un casino.
- Ah oui ?
Je me mis à réfléchir rapidement.
- Ça te dirait de te faire beaucoup d’argent très vite ?
- Je te vois venir. Il te reste encore quelque chose à miser ? On a laissé tout notre argent là-bas.
- Ben…

Je fouillais mes poches et les retournai. Une pièce tomba par terre ; je la ramassai et la levai au niveau de mes yeux.
- Un demi-crédit ? dit Bribbs. Tu n’iras pas loin avec ça.
- Qui sait ? Là d’où je viens, on considérerait ça comme le début de la fortune...
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Don Cortisone
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Re: Le personnage de Sainte Ironie

Message par Don Cortisone »

J'ai adoré ton récit. Plus ça va plus j'accroche. Tu es doué! Vivement que tu nous écrives les résumés des parties!!
Un jour le DON te demandera un service que tu ne pourras refuser....
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