Destiny Flores
La diva du Michigan
Biographie
Derrière le masque
Qui chante tous les soirs à l'opéra d'une voix envoûtante ? J'ai toujours été une artiste incomparable, et mon sire n'a jamais réussi à m'arracher mon talent. Je leur ai prouvé, à tous, que cette laideur infâme qui nous colle à la peau n'empêche en rien les hommes de rêver d'une Nosferatue. Je suis Eve, de mon nom d'artiste, la mystérieuse Diva du Michigan. Je suis ce masque blanc, noir et or qui presque chaque soir monte sur scène pour faire briller les yeux des beaux jouvenceaux. Ces douces lèvres de plâtre cachent un sourire malsain, mais qui s'en apercevrait ? Quand ils m'écoutent chanter, je les tiens tous entre mes griffes.
Je suis une petite créature à la peau verdâtre, rappelant la texture d'une peau de crapaud. Mes doigts se terminent par des griffes crochues que je ne peux couper puisque le bout de mon doigt fait partie de la griffe. Mes longues oreilles rappellent celles d'un âne plutôt que celles d'un elfe… J'ai gardé mes longs cheveux noirs, mais mes yeux ont pris une teinte jaunâtre avec une pupille rouge et fendue qui me force à porter des lentilles sous mon masque. Ma bouche s'est changée en un trou presque béant, avec des lèvres si fines qu'elles sont presque imperceptibles et des dents taillées en pointes. Mes hanches et ma poitrine se sont aplaties en une finesse serpentine que je cache sous plusieurs couches de voiles savamment agencées… Si ces messieurs savaient, ils cesseraient bien vite d'imaginer leur muse privée de ses vêtements ! Mieux vaut cultiver le mystère, la vérité pourrait bien leur déplaire.
Qu'importe mon apparence, ma voix est plus belle que jamais. Depuis ce baisé fatal, je n'ai plus jamais eu la voix éraillée par la fatigue ou la maladie… Et étrangement, ce mystère que je cultive m'a rendu encore plus populaire. J'ai toujours porté des voiles, cependant, depuis qu'ils sont opaques les hommes s'imaginent plus belle encore. Quelle naïveté. La jolie demoiselle à la peau de pèche, aux lèvres pleines et aux yeux d'azurs s'est éteinte depuis longtemps. Seule ma voix perdure ! Ceux de mes confrères qui cherchent à me blesser en riant de mon apparence m'amusent. Ils ne comprennent décidément rien à l'humour noir. Sans cet ignoble visage, je ne prendrai pas autant plaisir à tenir cette mascarade.
Mon beau sire
Je n'ai pas été très gentille avec mon très cher sire. Quand à seize ans je suis pour la première fois montée sur scène, il était le premier de mes admirateurs. Mon sire est laid, mais il a eu la chance de ne pas hérité d'une apparence inhumaine. Il n'était vampire que depuis une pauvre paire d'années et souffrait beaucoup de la tare de son espèce… Pauvre sot, il est tombé amoureux. Je lui ai brisé le coeur, il s'est vengé. Une histoire finalement bien banale pour un Nosferatu.
Sur le moment, je n'ai pas bien vécu ma nouvelle apparence, mais le temps a guérit cette blessure. Mon beau sire fut le plus tendre des sires, regrettant amèrement le "mal" qu'il m'avait fait sur un coup de tête et se démenant pour mes beaux yeux jaunâtres. Il est bien le seul à me voir encore aujourd'hui comme la belle jouvencelle à la peau de pêche dont il s'était épris. Autant le dire, j'ai gravi les échelons bien plus rapidement que lui. Le plus doux des Nosferatu n'a d'autres ambitions que celles que lui dicte son coeur d'artichaut dont il est l'esclave. Aujourd'hui encore, il est mon plus fidèle serviteur. Si il est vrai que notre tare nous donne un visage semblable à notre âme, je comprends pourquoi il est simplement laid alors que nous sommes monstrueux.
Devenir primogène des quelques Nosferatu de la ville ne fut pas très difficile. La majorité de mes confrères n'aiment pas se montrer en public (ou même en privé). Je suis la seule créature sociable du lot. En vérité, je n'espérais pas vraiment au poste, mais quand le Prince a demandé un primogène par Clan représenté, les quatre autres m'ont poussé devant. Mon sire a beau être le plus présentable de notre petite clique, il est encore plus complexé par son apparence que le plus laid des Nosferatus. Parfois, malgré ses soixante ans au total, il me fait penser à un adolescant aux prises avec les affres de la puberté. J'ai du mal à le comprendre, sa transformation ne l'a pas tellement changé. Il n'était pas très beau, il est devenu laid, mais son apparence n'a rien d'abominable.
Le Clan Nosferatu au Michigan
Les aspics
En dehors de mes soirées de chanteuse et danseuse d'opéra, je mène une vie somme toute assez classique pour une Nosferatu. Nous sommes les aspics du Michigan, les ombres grouillantes sous la cité, et nous bâtissons notre nid dans les égouts. Pourquoi les aspics ? Étant la seule des quatre à me présenter à la cour du Prince, j'ai choisi… Et vu mon apparence à mi-chemin entre le serpent et le crapaud, j'ai pris pour emblème celui qui me dégoûtait le moins. J'ai bien des oreilles d'âne, mais pour un espion, l'âne me semblait assez peu approprié. Peut-être serait-il temps de présenter ma petite bande dans ce dossier top secret que le prince est le seul à avoir consulté ? Décidément, ils n'aiment pas se montrer.

Commençons par
Quentin, mon beau sire, sans conteste le plus séduisant des nosferatus. Il n'y a qu'un mot pour le définir : adorable. Bien entendu, il est un peu jaloux, complexé et inquiet de tout, mais il n'en reste pas moins craquant. Il n'est cependant pas le plus débrouillard des aspics. Il est plein de bonne volonté, mais il a deux mains gauches et ce n'est décidément pas un héro. Je l'ai déjà retrouvé planqué dans une ruelle sombre, sanglotant de peur, lors d'une mission. Parfois, je me demande qui est l'infant de l'autre… Je le vois plus comme mon protégé que comme mon mentor.

Mon petit ami,
Oni, le plus sexy de la bande, n'est-ce pas ? Sa tare est si forte que même de nuit et déguisé, il peine à passer pour un humain. Il faut dire qu'avec ses deux mètres dix de haut, il ne passe pas inaperçu. J'ai eu du mal à apprivoiser cette sombre créature. Il est arrivé en ville il y a une vingtaine d'années, et comme son visage est trop déformé pour lui permettre de communiquer oralement, les débuts furent difficiles. Enfin, petit à petit j'ai pu approcher mon grand monstre chéri et maintenant il se montre même affectueux et tactile à mon égard. Il n'est cependant pas finaud, et si j'ai pu lui inculquer les règles sociales de la ville, ce n'est pas lui qui m'enverrait des lettres d'amour. Je crains que la transformation ne lui ait altérer l'intellect…
Karina, mon infante prodige, cache sous ses airs d'enfant-vampire une âme plus sombre que les ténèbres. Nombreux sont ceux qui en raison de sa toute petite taille ont vu en elle une enfant transformée par une Nosferatu. Il n'en est rien, Karina avait plus de soixante ans lors de sa transformation, et elle n'était pas tellement plus jolie qu'aujourd'hui. Elle n'est de petite taille que parce qu'elle a gardé sa stature humaine : celle d'une naine. Et pas n'importe quelle naine, une occultiste à moitié sorcière bien aigrie par la vie. Je ne regrette pas d'en avoir fait mon infante, avec elle tout a été si simple… Elle est venue me trouver il y a une dizaine d'années dans les égouts pour me demander d'être sa sire. Cette petite fouineuse a découvert notre existence d'elle-même.

Enfin, le dernier de la bande, mon cher
Popy. Bossu, les yeux voilés par une cataracte qui ne l'empêche nullement de voir, déformé, ridé, les dents jaunes… Mais il pête la forme mon Popy chéri ! Les autres ont fini par l'appeler comme moi, et je l'appelle ainsi tout simplement parce qu'il est mon grand-père en plus d'être mon infant. Il était un riche propriétaire aigri et désagréable de son vivant, mais il m'aimait même si je ne l'ai appris qu'après ma mort. Quand j'ai "fugué", il est passé de désagréable à abominable, ne laissant plus personne entrer sur sa propriété. Du coup, quand j'ai eu besoin de fuir la police avec mon sire, alors que nous étions encore plutôt débutants dans notre vie de vampire, je me suis réfugiée dans une grotte de sa propriété. Ce vieux fou a je ne sais comment réussi à me reconnaître, m'apercevant roder autour de sa maison. C'était si touchant d'être reconnue malgré ma tare que j'en ai fait mon infant. Il n'a pas rajeuni pour autant, mais il a retrouvé l'esprit retors, fourbe et aiguisé de ses vingt ans.
Dans cette petite bande de sympathiques frimousses, nous avons chacun choisi notre poste. Popy tient notre refuge sur ses terres et il est notre maître espion. Quand il y a du grabuge, Oni entre en scène pour "évacuer" les troubles fêtes, souvent les pieds devant. Ma mignonne petite Karina tient la bibliothèque d'ouvrage occultes dans une des grottes de Popy, et accumule tout le savoir qu'elle peut trouver. Étant notre cadette dans le monde Vampirique, elle manque encore d'expérience, mais je ne doute pas qu'elle deviendra redoutable. Je m'occupe de tout le volet social, et je crains d'être la seule à vraiment rechercher la compagnie de nos semblables, les trois autres ne s'intéressant qu'au Clan. Quant à mon bien aimé sire, Quentin… Il fait ce qu'il peut et nous essayons de rattraper ses bourdes ?
Chronologie
1967 : Naissance de Destiny Flores.
1980 : Étreinte de Quentin par un vampire inconnu qui l'abandonne à son sort.
1982 : Quentin arrive dans le Michigan complètement perdu.
1983 : Étreinte de Destiny par Quentin sur un coup de tête.
1983 : Étreinte de Popy par Destiny et acquisition d'un havre pour les Nosferatus.
1997 : Arrivée d'Oni en ville, issu d'on ne sait où et ne connaissant aucune règle du monde vampirique.
1999 : Oni rejoint pleinement le Clan, séduit par Destiny, donnant aux Nosferatus une force de frappe.
2007 : Étreinte de Karina par Destiny et acquisition d'une bibliothèque occulte pour les Nosferatus.
2017 : Le prince disparaît.