par luthiel » 06/03/2016 à 15:51
Salut,
Je me mets en mode "relai de Talya" à titre exceptionnel en proposant une entrée un poil plus longue que d'habitude histoire de faire un résumé. Si j'ai oublié un truc, n'hésitez pas à le dire.
J'attends vos avis!
Nous étions tous bien tranquillement à vaquer à nos affaires, chacun dans son coin, ce qui m’allait très bien.
Un Conseil a eu lieu, avec notamment Jodd, le prêtre d’Erastyl, Svetlana, la femme d’Oleg, et le capitaine… comment déjà ? Peu importe, je ne retiens pas le nom de la vermine arrogante. Bien sûr, il fallait ouvrir des boutiques, un cimetière, des prisons… bref, chacun prêchait pour son Temple. Comme quoi, tout le monde est individualiste, ils me font tous bien marrer avec leurs grands principes moraux. Chacun d’entre eux cherchait à s’attirer les faveurs des gens qui commençaient à devenir importants, ces dames et moi en l’occurence. Qu’ils en profitent tant qu’ils peuvent. C’est connu, les puissants accordent des faveurs en début de règne… En début seulement. nous nous sommes décidés pour faire construire un cimetière et des commerces de base.
Et puis ce Varn a débarqué : chef d’un pays voisin, qui était né et s’était développé à peu près en même temps que Fortlonde. Il a bien fallu le recevoir. Il s’était arrogé le titre de baron. Quand nous l’avons reçu, c’est là que je me suis souvenu d’une chose extrêmement déplaisante : l’un d’entre nous n’est pas seulement porte parole, il est officiellement dirigeant. En temps et en heure, je lui rappellerai de ne pas oublier la subtilité sur laquelle j’avais insisté au début.
Bref, le baron de Varnhold (il se peut que je me trompe sur le nom) a développé son commerce. Mais il a des difficultés à s’étendre : géographiquement d’abord, stratégiquement ensuite : une tribu de centaures susceptibles lui barre le chemin de l’expansion, a t’il dit.
Nous avons signé avec lui un accord double : commercial et défensif. Si on l’attaque, on accourt pour l’aider –et réciproquement. Je me méfie de ce genre d’accord, mais sur la route du pouvoir, on n’a pas le choix : il faut en passer par les traités.
Du coup, après avoir discuté le bout de gras un moment avec les codirigeantes, nous nous sommes décidés pour un traité.
Après ce pénible épisode diplomatique, Daigle, mon nouveau collaborateur, a porté à mes oreilles en pointes une étrange affaire : enlèvement d’enfant. Ce n’est pas que je sois folichon de la marmaille, mais c’est arrivé à une famille de notre ville et laisser faire ça aurait fait désordre. Pour que ça roule, il faut que les choses soient en ordre, la loi respectée. Bref, que le pécore de base se sente en sécurité, sinon il se tire.
Nous sommes donc allés voir la « famille éplorée ». Cela arrivait alors qu’une curieuse épidémie s’était déclarée chez nous. Curieux d’ailleurs, les épidémies se déclarent plutôt au printemps, en hiver leurs miasmes mystérieux sont engourdies.
Pas normal.
C’était une famille de bouseux sans histoires. Leur chiard, Todd, avait été enlevé par leur nourrice, pensaient-ils (en tout cas c’était le seul suspect disponible). Une nana au nom imprononçable. Et une curieuse en plus : une femme grande avec des cheveux courts (étonnants, les cheveux courts chez une femme, sauf chez les catins) et une mèche blanche. Ils n’étaient même pas foutus de dire où elle habitait.
En sortant de chez eux, alors que nous devions faire face à une brochette de gens du peuple mécontents, j’en ai repéré une qui souriait. Franchement pas normal comme réaction. Je me suis donc lancé à sa poursuite, bien vite aidé en cela par Torreka. A nous deux nous l’avons rattrapée et réussi à lui faire dire que la nourrice, Malgor-quelque chose, n’avait pas voulu d’elle dans son groupe et habitait dans le quartier de la taverne. Nous avons donc enquêté du côté de prostituées qui créchaient par là-bas, puisque cette bouseuse nous avait communiqué un nom : Messy –je crois-, une prostituée plus très fraiche qui officiait encore.
Il a fallu l’effrayer. Même les quelques pièces d’or dont j’ai consenti à me défaire pour la faire parler ne lui ont pas délié la langue. Il a fallu en venir aux menaces –mais la noble Dame Miranda s’y entend mieux que moi. Peu m’importe de menacer ou martyriser des vieilles putains ou des paysannes qui sourient stupidement au mauvais moment : les premières ont toujours une dague cachée dans leurs bottes pour vous poignarder au plus mauvais moment (quand vous ne repartez pas poivré de chez elles). Les secondes ne servent pas à grand chose. Et à moins qu’on ne change mon alignement de pensées, je ne changerai pas d’avis là-dessus !
La vieille Messy a finalement craché que Malgor-quelque chose emmenait les chiards quelque part sous un rocher le long de la rivière qui court à la limite de Fortlond. Après ça, Miranda l’a fait mener en prison. J’aurais presque eu de la pitié, tiens. J’en aurais peut-être un jour pour quelqu’un qui passera comme moi cinq années entières de sa vie dans les geôles, victime de tortures en tous genres.
Je m’égare. Cher Scarecrow, c’est bien pénible d’écrire quand notre scribe gouailleuse varisienne en titre est clouée au lit.
Nous avons donc poursuivi notre prospection. Mériée a déployé à l’occasion ses talents de rôdeuse en découvrant l’entrée d’un antre souterrain extrêmement bien cachée. Aucune des misérables petites frappes de bandits au service de mon bâtard de père n’aurait été capable d’en faire autant. Et pourtant… ils vivaient tous en forêt. Je leur arracherai leurs génitoires, les uns après les autres, et je les leur ferai manger.
Oups, je m’égare.
En attendant, Mériée est un peu plus douée en détection de passages secrets qu’en dressage de chevaux –même si le sien vient désormais quand elle l’appelle.
J’aurai intérêt à faire des portes plus dérobées que cela si je veux sortir en catimini du château. Parce que rien n’échappera à son œil.
Bref. Ce n’était pas que j’étais motivé pour aller défaire un groupe de femmes enragées qui enlevaient des mioches, mais bon : en tant que dirigeant il fallait être crédible : pas de sacrifice sous le manteau chez nous.
Malgor-quelque chose et ses disciples –des femmes ni très fraiches ni très jolies- célébraient leur foi en s’apprêtant à sacrifier trois bébés et en préparant dans un chaudron une potion particulièrement toxique. Notre groupe se scindant en deux, nous les avons défaites en les prenant en partie à revers –Miranda s’étant chargée de la carne la plus coriace, cette Malgormachin. C’était une adepte de Gironna, une déesse priée par les prostituées, les adultères, les concubines larguées (si je me souviens). Nous sommes parvenus à quitter ce repaire en emmenant les trois chiards, pas tous très frais (eux aussi bien que nous) car la potion des sorcières était un maléfice de mort vaseuse, responsable de l’épidémie.
Bref, nous avons rendu les loupiots à leurs familles et enrayé l’épidémie.
C’est que je vais avoir des cals aux doigts à tant écrire. Le problème, c’est que notre scribe en chef est indisponible. C’est donc à titre tout à fait exceptionnel que je ponds une entrée de journal plus longue que d’habitude.
Je vais approcher la famille Bhrostra d’une autre manière : je vais faire valoir l’importance d’un message qui doit leur parvenir en me faisant passer pour un noble envers lesquels ce seigneur a une dette d’honneur. Je répandrai l’ignominie sur celui-ci en faisant croire qu’il n’a pas de morale, qu’il a assassiné sa femme et qu’il est fou. Et je le ferai empoisonner. Son agonie sera longue et douloureuse. Et quand j’aurais fait la peau au mari de ma mère, je ferai payer mon père. A moins qu’on me fasse tout oublier, je les poursuivrai jusqu’à ce que ma vengeance soit consommée et ma sœur retrouvée.
Ah oui… j’oubliais une information d’importance dont j’ai eu vent : il y a, non loin d’ici, un site où la frontière entre notre monde et celui des fées serait très mince. A surveiller.