[Interlude] Venise 1205
Posté : 10/02/2016 à 18:20
Après une fuite en urgence et une rude traversée qui n'a laissé aux compagnons -tout juste sauvés des flammes de Constantinople- que peu de répit, ils finissent par arriver en vue des côtes de la lagune vénitienne. C'est usés par le voyage et les tensions accumulées ces derniers mois qu'ils aspirent à un repos bien mérité, profitant d'un début d'après midi clair sur le pont du navire de Gianni Polo. Quand au loin ils aperçoivent les voiles d'un navire de la milice maritime ... le capitaine n'avait pas prévu de déclarer la totalité de sa marchandise, et tous sont mis à contribution pour "tremper" une partie du butin, le temps que les contrôles soient passés sans encombre.
La manœuvre, exécutée en un temps record, est loin d'être évidente, et Thalia, moins habituée aux us de la navigation que ses confrères, laisse s'échapper l'une des caisses qu'ils devront récupérer plus tard ... si possible. Ils terminent juste à temps : au détour d'un îlot de la lagune, apparaît le pont de la légère embarcation militaire. Quand le capitaine du navire les salue d'un geste amical, Gianni doit plisser les yeux pour reconnaître un visage familier, Giacomo Umbrozzo. Un "ami", si tant est que miliciens et contrebandiers puissent user de ce terme ...
-"Le capitaine Polo ! Ca faisait longtemps dis donc ! Sur les docks on raconte que tes affaires se portent mieux dans l'empire qu'ici avant ton départ, non ?! Ton affaire avec la Fiore a porté ses fruits à ce qu'il parait. Et quels fruits vu la greluche ..." écoutant la réponse en demi teinte du jeune capitaine, il jette un œil de connaisseur au pavillon et à la posture du navire, nul doute qu'une partie des cordes passées par dessus bord vers la cargaison ne lui a pas échappé. "Tu vas vers tes entrepôts dans la lagune l'ami ? Oublie pas la part de la sécurité ..." Un sourire carnassier lui fend le visage, "C'est Patrizzio au déchargement aujourd'hui, je le saurais vite si jamais tu oubliais capitaine."
Les compagnons comprennent un peu mieux d'où vient le sens du commerce de leur camarade vénitien en entendant l'échange, mais Gianni ne se démonte pas, et s'offre une rapide mise à jour de ses connaissances du port, incluant les bonnes auberges abordables pour ses hommes, sur la Riva deggli Schiavioni, le quartier dalmate.
Alors que les deux vénitiens semblent s'être entendus, le milicien ajoute :
-"Et au fait, ton pavillon est demandé à la capitainerie, ton retour doit être attendu, sans doute que le vieux Fiore trouve qu'en fait tes 50 % c'était un peu cher ? Enfin, je sais pas de quoi il s'agit, on a juste ordre de faire passer le mot si on te voit, mais si tu comptes pas rester dans le coin traîne pas, j'te garanti pas que tous ceux qui ont vu le pavillon sauroint tenir leur langue, après c'est toi qui te gères. Et bon retour au pays capitaine !"
[...]
La manœuvre, exécutée en un temps record, est loin d'être évidente, et Thalia, moins habituée aux us de la navigation que ses confrères, laisse s'échapper l'une des caisses qu'ils devront récupérer plus tard ... si possible. Ils terminent juste à temps : au détour d'un îlot de la lagune, apparaît le pont de la légère embarcation militaire. Quand le capitaine du navire les salue d'un geste amical, Gianni doit plisser les yeux pour reconnaître un visage familier, Giacomo Umbrozzo. Un "ami", si tant est que miliciens et contrebandiers puissent user de ce terme ...
-"Le capitaine Polo ! Ca faisait longtemps dis donc ! Sur les docks on raconte que tes affaires se portent mieux dans l'empire qu'ici avant ton départ, non ?! Ton affaire avec la Fiore a porté ses fruits à ce qu'il parait. Et quels fruits vu la greluche ..." écoutant la réponse en demi teinte du jeune capitaine, il jette un œil de connaisseur au pavillon et à la posture du navire, nul doute qu'une partie des cordes passées par dessus bord vers la cargaison ne lui a pas échappé. "Tu vas vers tes entrepôts dans la lagune l'ami ? Oublie pas la part de la sécurité ..." Un sourire carnassier lui fend le visage, "C'est Patrizzio au déchargement aujourd'hui, je le saurais vite si jamais tu oubliais capitaine."
Les compagnons comprennent un peu mieux d'où vient le sens du commerce de leur camarade vénitien en entendant l'échange, mais Gianni ne se démonte pas, et s'offre une rapide mise à jour de ses connaissances du port, incluant les bonnes auberges abordables pour ses hommes, sur la Riva deggli Schiavioni, le quartier dalmate.
Alors que les deux vénitiens semblent s'être entendus, le milicien ajoute :
-"Et au fait, ton pavillon est demandé à la capitainerie, ton retour doit être attendu, sans doute que le vieux Fiore trouve qu'en fait tes 50 % c'était un peu cher ? Enfin, je sais pas de quoi il s'agit, on a juste ordre de faire passer le mot si on te voit, mais si tu comptes pas rester dans le coin traîne pas, j'te garanti pas que tous ceux qui ont vu le pavillon sauroint tenir leur langue, après c'est toi qui te gères. Et bon retour au pays capitaine !"
[...]